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Berlioz: le troisième siècle

 

Présentation

    Cette page présente sous forme chronologique un sommaire des évènements marquants dans la carrière de Berlioz, avec inventaire de ses principales œuvres musicales et littéraires et mention des personnes qui ont joué un rôle important dans sa vie. Elle n’a pas la prétention de fournir un récit biographique continu; on trouvera plus de détails dans d’autres pages sur ce site, comme celles sur Berlioz à Paris, ses voyages en France, et à de nombreux autres pays, notamment l’Italie, l’Allemagne et l’Europe centrale, la Russie et Londres, auxquels de nombreux liens sont fournis. Cette page sert donc d’index chronologique de la carrière de Berlioz telle qu’elle est documentée et illustrée sur ce site. On a divisé le texte en huit parties, chacune consacrée à une des phases principales dans la vie du compositeur:

1. 1803-1821: Enfance à La Côte

2. 1821-1832: Les années d’apprentissage à Paris et en Italie

3. 1832-1842: Carrière musicale à Paris

4. 1842-1848: Carrière musicale à l’étranger (1)

5. 1848-1856: Carrière musicale à l’étranger (2)

6. 1856-1863: Les Troyens

7. 1864-1869: Les dernières années

8. Événements posthumes

Cette page est disponible aussi en anglais

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 1. 1803-1821: Enfance à La Côte Saint-André

1803

Noces le 7 février de Louis Berlioz, jeune médecin à La Côte Saint André dans le département de l’Isère, et de Marie-Antoinette-Josephine, fille de Nicolas Marmion, avocat à Meylan. Elles ont lieu dans sa ville natale; elle a dix-huit ans, lui vingt-sept.

Naissance de Louis-Hector Berlioz à 5 heures du soir le 11 décembre au no. 83, rue nationale, La Côte Saint-André. Baptême à la chapelle de l’église Saint André le 14 décembre. Son grand-père maternel Nicolas Marmion et arrière grand-mère Sophie Brochier sont parrain et marraine.

Le docteur et madame Berlioz auront par la suite cinq autres enfants dont deux, Nancy et Adèle, parviendront à l’âge adulte.

ca 1811

Après la fermeture du séminaire de La Côte, le Dr Louis Berlioz prend charge de l’éducation de son fils.

ca 1815

Première communion de Berlioz au printemps: c’est selon le compositeur sa première impression musicale.

Il rencontre Estelle Dubœuf, sa “première passion”, à Meylan, actuellement un faubourg de Grenoble.

Berlioz apprend à lire Virgile dans l’original latin et le traduit en français sous la direction de son père.

1816

Berlioz apprend à jouer le flageolet; premiers essais de composition.

1817

Premières compositions, dont un Pot-pourri pour six instruments, maintenant perdu.

Imbert, second violon au Théâtre de Lyon, est engagé par le maire de La Côte pour donner des leçons aux musiciens de la Garde Nationale; il devient le professeur de musique d’Hector, qui apprend à jouer de la flûte.

1818

Composition de deux quintettes pour flûte et cordes. Un thème de l’un d’eux sera réutilisé plus tard dans l’ouverture des Francs-Juges.

1819

En janvier le Dr Berlioz achète une flûte et plus tard une guitare pour son fils qui commence des leçons avec son nouveau professeur Dorant.

Berlioz compose Le Dépit de la bergère, publié par Auguste Le Duc. L’autographe est perdu, mais la musique sera réutilisée des années plus tard pour la Sicilienne de Béatrice et Bénédict.

Composition d’un morceau pour chant et guitare, Je vais donc quitter pour jamais, sur un texte de Florian. Il sera réutilisé pour le premier mouvement de la Symphonie fantastique (mesures 3-16).

 2. 1821-1832: Les années d’apprentissage à Paris et en Italie

1821

Berlioz est promu bachelier ès lettres à Grenoble le 22 mars.

Fin octobre il part pour Paris pour étudier la médecine.

Première visite à l’Opéra, où il assiste à une représentation du chef-d’œuvre de Gluck, Iphigénie en Tauride (novembre). Peu après il écrit à sa sœur Nancy et lui fait part de ses premières impressions.

1822

Il fréquente la bibliothèque du Conservatoire, où il étudie les partitions de Gluck, disponibles au public, et copie de larges extraits d’Iphigénie en Tauride et Iphigénie en Aulide. Ces copies autographes ont survécu. 

Berlioz entend pour la première fois la musique de Spontini et assiste à l’Opéra à des représentations de La Vestale et Fernand Cortez. Plus tard il rencontrera le compositeur et deviendra un défenseur de sa musique. A la mort de Spontini en 1851 Berlioz écrira un article nécrologique sur le compositeur.

Il décide de se consacrer à la musique. Un ami le présente à Lesueur, directeur de la Chapelle royale et professeur au Conservatoire à Paris, qui lui donne son soutien.

1823

Berlioz écrit son tout premier article à l’âge de vingt ans, sous forme d’une lettre au journal Le Corsaire, qui paraît dans le numéro du 12 août 1823.

Pendant une visite à La Côte au printemps et au début de l’été sa famille échoue à le faire abandonner sa passion musicale; il parvient à convaincre son père mais sa mère le maudit.

Composition d’Estelle et Némorin (maintenant perdu); le livret est dû à Hyacinthe-Christophe Gerono, d’après le poème de Florian du même nom.

Pendant l’hiver il écrit un oratorio appelé Le Passage de la mer Rouge et le montre à Lesueur, qui l’accepte parmi ses élèves privés.

1824

Berlioz est promu bachelier ès sciences physiques (12 janvier).

Composition de la Messe solennelle, qui est mise à l’étude (décembre) mais non exécutée. Après les répétitions il y apporte des modifications.

Il abandonne définitivement la médecine et se consacre à une carrière musicale.

En décembre il assiste à une représentation du Freischütz au Théâtre de l’Odéon; c’est sa première expérience de la musique de Weber.

1825

Sa Messe solennelle est exécutée avec succès à Saint-Roch le 10 juillet. La partition autographe, qu’on avait cru détruite par le compositeur en 1827, a été miraculeusement retrouvée en 1991 dans un coffre dans l’église de St-Charles-Borromée à Anvers.

Berlioz entreprend de composer un opéra, Les Francs-Juges, sur un livret de son ami Humbert Ferrand.

Pendant l’hiver il compose La Révolution grecque (La Scène héroïque).

1826

Il est éliminé dès le premier tour du concours du Prix de Rome: la fugue qu’il soumet pour l’épreuve préliminaire échoue (début juillet).

Il s’inscrit au Conservatoire dans les classes de Lesueur et Reicha (octobre).

Il achève la partition des Francs-Juges en octobre. Le livret sera par la suite refusé par l’Opéra (mai 1828).

1827

Il s’engage comme choriste au Théâtre des Nouveautés pour supplémenter la pension mensuelle que son père a réduite (à partir de mars).

Il se présente au concours du Prix de Rome; sa cantate La Mort d’Orphée ne remporte aucun des deux prix (fin juillet). Les juges la rejettent en la déclarant "inéxécutable" (au piano).

Il compose l’ouverture de Waverley, inspirée par l’un des romans de Walter Scott.

Il assiste à deux tragédies de Shakespeare montées par une troupe anglaise à l’Odéon: Hamlet le 11 septembre et Roméo et Juliette le 15 septembre. L’actrice irlandaise Harriet Smithson joue les rôles d’Ophélie et de Juliette. Berlioz découvre Shakespeare et tombe amoureux sur le champ avec l’interprète de deux de ses personnages les plus célèbres.

La deuxième exécution de la Messe solennelle a lieu à Saint-Eustache le 22 novembre; Berlioz dirige lui-même pour la première fois.

1828

Il entend les troisième et cinquième symphonies de Beethoven au Conservatoire sous la direction de Habeneck (à partir de mars).

Berlioz donne son premier concert le 26 mai.

Il se présente au concours du Prix de Rome pour la deuxième fois; sa cantate Herminie remporte le deuxième prix (juillet).

Il découvre le Faust de Goethe dans la traduction de Gérard de Nerval, qui va l’inspirer à entreprendre la composition des Huit scènes de Faust plus tard dans l’année (à partir de septembre).

1829

Publication des Huit scènes de Faust avec la mention opus 1 (fin mars-début avril); par la suite Berlioz retirera tous les exemplaires non vendus. L’œuvre sera développée plus tard pour faire partie de La Damnation de Faust.

Publication du Ballet des ombres avec la mention opus 2 (décembre). La musique sera en partie réutilisée plus tard dans le scherzo de Roméo et Juliette.

Berlioz entend les derniers quatuors de Beethoven (à partir de mars).

Au troisième essai de Berlioz au concours du Prix de Rome sa cantate Cléopâtre n’obtient pas le premier prix (juillet).

Il donne son deuxième concert public le 1er novembre; au programme des œuvres de Beethoven et de Berlioz lui-même.

Composition des Neuf mélodies irlandaises sur des poèmes de Thomas Moore.

Révision des Francs-Juges; le nouveau livret par Humbert Ferrand nécessite 5 ou 6 mouvements nouveaux; il n’y a pas de preuve que Berlioz les ait jamais écrits. De toute façon le nouveau livret est refusé par l’Opéra.

Berlioz réutilise plus tard certains morceaux de l’opéra dans d’autres œuvres, notamment la Symphonie fantastique, la Symphonie funèbre et triomphale et la scène du carnaval dans Benvenuto Cellini. De l’opéra subsistent l’ouverture et quelques fragments; Berlioz dirigea l’ouverture à plusieurs reprises pendant sa carrière, et elle est restée au répertoire depuis.

1830

Composition de la Symphonie fantastique (janvier-avril).

Début d’une liaison avec Camille Moke, jeune pianiste de talent; c’est, semble-t-il, sa première liaison avec une femme; ils seront fiancés par la suite.

La cantate Sardanapale, décrite par Berlioz comme “un ouvrage fort médiocre qui ne représente pas du tout ma pensée musicale intime”, obtient le premier prix au concours de Rome (fin juillet). Seul un bref fragment de cette cantate a survécu.

Arrangement de la Marseillaise (juillet-août); composition de l’ouverture La Tempête, inspirée par l’œuvre de Shakespeare du même nom (août-septembre).

Première exécution de la Symphonie fantastique au Conservatoire le 5 décembre, sous la direction de Habeneck.

Berlioz rencontre Liszt, qui a assisté au concert; c’est le début d’une longue amitié entre les deux hommes qui va se poursuivre jusqu’à la fin des années 1850. Plus tard Liszt fera une transcription pour piano de la Symphonie fantastique, et deviendra l’un des plus ardents défenseurs de Berlioz pendant des années à venir.

Départ de Paris le 30 décembre pour l’Italie, avec arrêt en route à La Côte, Grenoble et Lyon. Comme lauréat du Prix de Rome Berlioz est obligé de séjourner en Italie pendant deux ans; son séjour sera en fait beaucoup plus bref.

1831

Il arrive à Rome en mars 1831 en passant par Marseille et Florence, et rejoint les autres lauréats à l’Académie de France à la Villa Medici. Le directeur de l’Académie est à l’époque le peintre Horace Vernet.

À Rome il rencontre Mendelssohn pour la première fois; ils se reverront quelques années plus tard pendant le premier voyage de Berlioz en Allemagne (1843).

Il reçoit une lettre de la mère de Camille Moke l’informant que Camille a brisé leurs fiançailles et a épousé Camille Pleyel, un riche facteur de pianos (mi-avril). Il décide de revenir à Paris pour prendre vengeance et les tuer tous les trois — mais à son arrivée à Nice (qui fait alors partie de l’Italie) il s’est calmé et décide de rester sur place.

Pendant son séjour à Nice il compose l’ouverture du roi Lear, inspirée par la tragédie de Shakespeare du même nom; il commence à travailler sur l’ouverture de Rob Roy, et sur Le retour à la vie, plus tard appelé Lélio; la musique est tirée en grande partie d’œuvres écrites auparavant.

Après un séjour d’un mois Berlioz quitte Nice (21 mai) et rentre à Rome (3 juin), d’où il fait des excursions à Tivoli et Subiaco (juin-juillet), puis séjourne à Rome (août-septembre).

Voyage en Campanie, où il visite Naples et Pompéï, puis retour à pied à Rome en passant par Tivoli (octobre).

La première de Robert le Diable de Meyerbeer à l’Opéra fait sensation (21 novembre).

 3. 1832-1842: Carrière musicale à Paris

1832

À Rome il fait la connaissance du poète et écrivain Ernest Legouvé; c’est le début d’une amitié de plus de trente ans.

Berlioz compose La Captive à Subiaco (février), dédiée à Mademoiselle Louise Vernet.

Pendant le séjour en Italie Emile Signol fait un portrait de Berlioz.

Il quitte Rome (2 mai) pour repartir pour la France, visite au passage Florence, Milan et Turin, et quitte l’Italie définitivement à la fin du mois. Il passe quelques mois à La Côte sur la route du retour; il y voit brièvement Estelle Fornier au bureau de poste quand à la demande de sa mère il lui remet une lettre. Il est finalement de retour à Paris en novembre.

Il organise un concert qui a lieu le 9 décembre; au programme la Symphonie fantastique et Le retour à la vie, sous la direction de Habeneck. Dans l’auditoire se trouve l’élite de la société parisienne: Victor Hugo, Alexandre Dumas père, Heinrich Heine, Paganini, Liszt, Chopin, George Sand, Alfred de Vigny, Théophile Gautier, Jules Janin et … Harriet Smithson. Quelques jours plus tard il est enfin présenté à elle.

Il rédige une esquisse autobiographique à l’intention de son ami Joseph d’Ortigue qui l’utilise dans un article sur Berlioz publié dans la Revue de Paris le 23 décembre.

1833

Exécution de Rob Roy le 14 avril, ouverture composée en 1831 pendant le séjour en Italie.

Mariage de Berlioz et Harriet Smithson le 3 octobre à l’ambassade britannique après plusieurs mois d’incertitude pénible; Liszt est un de ses témoins; Thomas Gounet, un ami de Berlioz, leur avance de l’argent. Berlioz et sa femme passent une courte lune de miel à Vincennes près de Paris. Le mariage a lieu contre l’opposition acharnée de la famille de Berlioz, sauf pour Adèle, la sœur cadette de Berlioz.

1834

Composition à la demande de Paganini de la symphonie avec alto solo Harold en Italie (janvier-juin).

Berlioz et Harriet s’installent à Montmartre.

Louis, fils d’Hector et d’Harriet, naît le 14 août.

Composition de Sara la baigneuse pour chœur et orchestre sur un poème de Victor Hugo.

Première de Harold en Italie au Conservatoire le 23 novembre, sous la direction de Girard.

1835

Berlioz devient critique musical de l’influent Journal des Débats, propriété de la famille Bertin qui le gère. Cette position lui assure un salaire régulier ainsi qu’une tribune puissante; mais elle l’oblige aussi à consacrer beaucoup de temps à assister à des concerts et opéras d’autres compositeurs pour en rendre compte au lieu de composer sa propre musique. Il détestera d’avoir à écrire pour divers journaux afin de gagner sa vie.

Première de La Juive de Halévy à l’Opéra (23 février).

Composition de la cantate Le Cinq Mai sur un poème de Béranger sur la mort de Napoléon; première exécution au Conservatoire le 22 novembre.

Berlioz se met à diriger lui-même sa propre musique et donne un concert au Conservatoire (13 décembre).

1836

Composition de l’opéra Benvenuto Cellini, inspiré par l’autobiographie du sculpteur florentin de la Renaissance qui vient d’être traduit en français. Le livret est de Léon de Wailly et Auguste Barbier. Le soutien financier de son ami Ernest Legouvé lui permet d’achever l’œuvre.

Berlioz et Harriet assistent à la première des Huguenots de Meyerbeer à l’Opéra (29 février).

Berlioz déménage de Montmartre pour revenir à Paris (septembre).

Harriet Smithson se produit en scène pour la dernière fois (17 décembre).

1837

Commande de la Grande messe des morts (Requiem) en mars, composée entre avril et juin. Exécution sous la direction de Habeneck aux Invalides le 5 décembre.

1838

Mort de la mère de Berlioz le 18 février.

Première représentation de Benvenuto Cellini à l’Opéra le 10 septembre; l’œuvre échoue, victime d’une cabale organisée.

Après avoir entendu Harold en Italie au Conservatoire (16 décembre), Paganini fait don de 20,000 francs à Berlioz.

1839

Publication de l’ouverture de Benvenuto Cellini, dédiée Ernest Legouvé.

Grâce au don de Paganini Berlioz peut consacrer l’essentiel de son temps à la composition de Roméo et Juliette qui est achevé le 8 septembre. L’œuvre est dédiée à Paganini, qui mourut l’année suivante sans avoir entendu la symphonie.

Berlioz devient Conservateur adjoint de la Bibliothèque du Conservatoire (9 février).

Berlioz est fait Chevalier de la Légion d’honneur (10 mai).

Trois premières exécutions de Roméo et Juliette au Conservatoire sous la direction de Berlioz, le 24 novembre, 1 et 15 décembre; Wagner assiste à la dernière exécution.

Paul de Pommayrac fait un portrait miniature de Berlioz; il se trouve maintenant au Musée Hector Berlioz à La Côte Saint-André.

1840

Commande de la Symphonie funèbre et triomphale pour célébrer le dixième anniversaire de la Révolution de Juillet (mars). Composée en juin et juillet, elle est exécutée en plein air sous la direction de Berlioz lui-même (28 juillet). Berlioz mène la procession de musiciens qui se termine à la Place de la Bastille, où une colonne en bronze, la Colonne de Juillet, est inaugurée pour commémorer les victimes de la révolution.

Berlioz rend visite à son père à La Côte (septembre).

1841

Composition de la Rêverie et caprice pour violon et orchestre à partir d’un air écarté de Benvenuto Cellini (mars).

Berlioz écrit des récitatifs pour une représentation du Freischütz de Weber à l’Opéra (mai); il instrumente aussi l’Invitation à la valse de Weber pour servir de musique de ballet (mai-juin).

Représentations du Freischütz de Weber à l’Opéra avec les récitatifs de Berlioz (à partir du 9 juin).

Achèvement et publication des Nuits d’été pour piano et voix (septembre). Berlioz orchestrera toutes les six mélodies quelques années plus tard.

Début de la composition de La Nonne sanglante, d’après un épisode du Moine de Lewis, sur un livret d’Eugène Scribe (septembre).

Début d’une série de 16 articles De l’Instrumentation dans la Revue et gazette musicale (du 21 novembre 1841 au 17 juillet 1842); ces articles formeront la trame du Traité d’instrumentation et d’orchestration modernes, publié pour la première fois fin 1843.

Début de la liaison de Berlioz avec la chanteuse Marie Recio.

4. 1842-1848: Carrière musicale à l’étranger (1)

1842

Achèvement de la ballade La Mort d’Ophélie sur un poème de Legouvé, inspiré par Hamlet de Shakespeare (7 mai).

Tournée de concert à Bruxelles (septembre-octobre), pour préparer la première de toute une série de voyages de Berlioz en Europe. Marie Recio l’accompagne pendant ce voyage et les suivants.

En décembre, début de la tournée de concerts en Allemagne projetée depuis longtemps, commençant par Bruxelles, Francfort et Stuttgart.

1843

Poursuite de la tournée de concerts par Hechingen, Mannheim, Weimar, Leipzig, Dresde, Brunswick, Hambourg, Berlin, Hanovre et Darmstadt (de janvier à mai).

Pendant cette tournée il rencontre de nombreux compositeurs — Mendelssohn (pour la deuxième fois, à Leipzig), Marschner (à Hanovre), Wagner (à Dresde), Meyerbeer (à Berlin) et (à Leipzig) Schumann qui en 1835 a écrit un article nthousiaste sur la Symphonie fantastique.

Retour de Berlioz à Paris fin mai/début juin.

Début de la publication en série du Voyage musical en Allemagne dans le Journal des Débats (à partir du 13 août), repris plus tard dans les Mémoires.

Composition de l’ouverture du Carnaval romain, sur des thèmes repris du Ier acte de Benvenuto Cellini (achevée début janvier 1844).

1844

Publication du Grand traité d’instrumentation et d’orchestration modernes (janvier).

Première de l’ouverture du Carnaval romain comme morceau de concert à la Salle Herz (3 février); elle est dédiée au Prince de Hohenzollern-Hechingen.

Début de la publication en série d’Euphonia, ou la ville musicale dans la Revue et gazette musicale (à partir du 18 février), repris plus tard dans Les Soirées de l’orchestre.

Composition de l’Hymne à la France (juin) pour le concert du Festival de l’Industrie le 1er août.

Publication du Voyage musical en Allemagne et en Italie (mi-août), repris plus tard dans les Soirées de l’orchestre, À Travers chants et les Mémoires.

Pour se remettre de ses fatigues Berlioz fait un voyage à Nice de septembre à la mi-octobre, où il compose la première version d’un ouverture, appelée d’abord La Tour de Nice, remaniée plus tard entre 1846 et 1851 et rebaptisée Le Corsaire.

Séparation de Berlioz et de sa femme Harriet; il emménage avec Marie Recio dans son appartement au 41 rue de Provence; Harriet continue à loger au 43 puis au 65 rue Blanche. De cette date Berlioz entretient deux ménages et continue à soutenir Harriet. Quelques années plus tard elle tombe gravement malade et il se met à payer en plus tous ses frais médicaux.

Composition en novembre des Trois pièces pour l’orgue-mélodium d’Alexandre et de la Marche funèbre pour la dernière scène d’Hamlet (que Berlioz n’entendra jamais de son vivant).

1845

Il donne quatre grands concerts au Cirque Olympique (19 janvier, 16 février, 16 mars, 6 avril), dont les deux derniers comprennent des œuvres de Glinka.

Première tournée de concerts de Berlioz en France: concerts à Marseille (19 et 25 juin) et à Lyon (20 et 24 juillet). Brève visite à La Côte pour voir son père (9 juillet). Pendant son séjour à Lyon Berlioz revoit son vieux professeur de guitare Dorant.

Il assiste aux célébrations pour l’inauguration de la statue de Beethoven à Bonn (10-12 août) et en donne un compte-rendu, repris plus tard dans Les Soirées de l’orchestre.

Début de la composition de La Damnation de Faust (septembre), qui comprend une version remaniée de la musique de son ouvrage précédent sur le même sujet, les Huits scènes de Faust.

Départ pour Vienne en octobre où il donne trois concerts (16, 23, 29 novembre). Pendant le séjour, portraits de Berlioz par August Prinzhofer (entre le 2 novembre et le 31 décembre) et par Joseph Kriehuber (entre le 20 et le 29 novembre).

1846

Poursuite de la tournée en Allemagne et en Europe centrale: Prague, retour à Vienne, Pesth (en Hongrie), Breslau, de nouveau Prague, et Brunswick.

En janvier un poème en l’honneur de Berlioz par l’écrivain viennois Johann Hofzinser est publié dans le journal Der Wanderer: il annonce à l’avance le voyage de Berlioz en Hongrie.

À la demande d’un ami hongrois Berlioz instrumente le chant national hongrois qui déchaîne l’enthousiasme lors d’un concert qu’il dirige à Budapest; cette Marche hongroise est incorporée plus tard dans La Damnation de Faust.

Deuxième portrait de Berlioz par Prinzhofer à Vienne (entre le 1er janvier et le 28 février).

Joseph Kriehuber dessine un groupe de Berlioz et ses amis intitulé ‘Une matinée chez Liszt’ (avril).

Retour à Paris en mai.

Commande en juin du Chant des chemins de fer sur un texte de Jules Janin, qui est exécuté à Lille (14 juin) dans le cadre de l’inauguration de la ligne de chemin de fer entre Lille et Paris.

Exécution du Requiem à Saint-Eustache en mémoire de Gluck (20 août).

Achèvement de la composition de La Damnation de Faust (19 octobre); première exécution à la Salle Favart le 6 décembre, redonnée le 20 décembre, mais c’est un échec qui laisse Berlioz gravement endetté.

1847

Premier voyage de Berlioz en Russie (février-mai); il quitte Paris le 14 février pour Saint-Pétersbourg en passant par Bruxelles et Berlin.

Pendant son séjour à Saint-Pétersbourg, Berlioz rencontre la princesse Sayn-Wittgenstein pour la première fois.

Après une série de concerts réussie à Saint-Pétersbourg et à Moscou il revient en France en passant par Riga et Berlin, où il donne deux concerts: à Riga Harold en Italie, des extraits de La Damnation de Faust et autres morceaux (29 mai), à Berlin La Damnation de Faust (19 juin).

Retour de Berlioz à Paris dans la dernière semaine de juin.

Il abandonne la composition de La Nonne sanglante; il subsiste des fragments de cet opéra. Le livret sera plus tard mis en musique par Gounod, et Berlioz rendra compte de l’ouvrage lors de sa première exécution en 1854.

Début de la publication en série dans le Journal des Débats d’un récit de ses voyages en Europe centrale et en Russie (à partir du 24 août), repris plus tard dans les Mémoires.

Visite de Berlioz à La Côte avec son fils Louis (8-20 septembre). C’est la première visite de Louis au domicile de son grand-père.

Départ le 3 novembre pour Londres, la première de cinq visites de Berlioz. Cette visite va durer plus de sept mois (novembre 1847 - juillet 1848); il est engagé comme chef d’orchestre par Jullien, directeur du Theatre Royal Drury Lane.

Pendant presque tout son séjour Berlioz loge au no. 76 Harley Street dont Jullien est le propriétaire.

5. 1848-1856: Carrière musicale à l’étranger (2)

1848

La révolution de février éclate à Paris.

En mars pendant son séjour à Londres Berlioz commence la rédaction de ses Mémoires.

Sa maîtresse Marie Recio le rejoint à Londres en avril; ils s’installent au 26 Osnaburgh Street (démoli depuis et remplacé par des appartements).

Berlioz reste à Londres jusqu’à la mi-juillet.

Son père le Dr Louis Berlioz meurt à La Côte le 28 juillet; Berlioz se rend à La Côte le 21 août pour “pour y pleurer avec mes sœurs [Nanci et Adèle] dans la maison paternelle”. Il fait aussi un pélerinage à Meylan, où en 1815 il avait rencontré Estelle Dubœuf.

Il revient à Paris à la mi-septembre, et loge au 15 rue de la Rochefoucauld.

Harriet subit plusieurs attaques qui la laissent presque complètement paralysée. Elle a constamment besoin de soins et quatre servantes s’occupent d’elle sans arrêt; Berlioz assume tous les frais et lui rend visite presque quotidiennement quand il est à Paris.

Début de la composition du Te Deum (octobre, achevé en août 1849).

Berlioz dirige un concert au palais de Versailles (29 octobre).

1849

Berlioz s’installe au 19 rue Boursault (août).

Publication de Tristia (octobre), comprenant d’abord la Méditation religieuse et La Mort d’Ophélie, et plus tard (en 1851) aussi La Marche funèbre pour la dernière scène d’Hamlet.

Publication de Vox Populi (novembre), comprenant La Menace des Francs et l’Hymne à la France.

1850

Lancement par Berlioz de la Société philharmonique de Paris (premier concert le 19 février, sous la direction de Berlioz).

Berlioz succède comme bibliothécaire du Conservatoire de Paris (27 avril); ce sera son unique poste officiel en France, et sa seule source assurée de revenu pendant le reste de sa vie.

Exécution du Requiem à Saint-Eustache (3 mai).

Nancy, sœur de Berlioz, meurt le 4 mai d’un cancer du sein.

Compilation de Feuillets d’album, comprenant Zaïde, Les Champs, et Chant des chemins de fer; arrangement du Chant des chérubins et du Pater noster de Bortnianski (septembre).

Début de la composition de La Fuite en Égypte (octobre, achevée avant la fin de l’année), plus tard incorporée dans L’Enfance du Christ.

Publication du recueil Fleurs des landes, comprenant Le Matin, Petit oiseau, Le Trébuchet, Le Jeune pâtre breton, et Le Chant des Bretons (novembre).

1851

Mort de Spontini (24 janvier); Berlioz publie sur lui un article nécrologique (12 février).

Berlioz pose sa candidature à l’Institut de France pour succéder à Spontini (6 mars), mais sans succès; Ambroise Thomas est élu (22 mars).

Deuxième et dernière saison de la Société philharmonique de Paris (dernier concert officiel le 29 avril).

Second voyage de Berlioz à Londres, entre mai et juillet; il est envoyé en visite officielle par le gouvernement français comme membre d’un jury international chargé d’examiner les instruments de musique à la Grande Exposition. L’année suivante il donne un compte-rendu détaillé de cette visite dans Les Soirées de l’orchestre.

1852

Troisième voyage à Londres, entre mars et juin. Berlioz est engagé par Frederick Beale, le co-fondateur de la New Philharmonic Society, pour diriger six concerts à Exeter Hall pour le compte de la Society.

Pendant que Berlioz est toujours à Londres, Liszt entreprend à Weimar la reprise de Benvenuto Cellini et dirige le 20, 24 et 27 mars ce qui deviendra avec l’aveu de Berlioz la version Weimar de l’œuvre. Ce sont les premières exécutions de l’œuvre depuis le désastre de la première représentation à Paris en 1838.

Exécution du Requiem à Saint-Eustache (22 octobre).

Plus tard dans l’année Berlioz et Marie Recio se rendent à Weimar (novembre) pour assister à une “semaine Berlioz” organisée par Liszt. Benvenuto Cellini est exécuté à plusieurs reprises au Grand Palais Ducal dans la ‘version Weimar’ revue.

Publication en série des Soirées de l’orchestre dans la Revue et gazette musicale (à partir du 19 septembre), publiées en livre en décembre, avec une deuxième édition en 1854.

1853

Quatrième voyage de Berlioz à Londres, de mi-mai à mi-juillet. Il est invité par Frederick Gye, le directeur de Covent Garden, pour monter et diriger Benvenuto Cellini au Theatre Royal Covent Garden. À cause de la réception hostile du public Berlioz retire l’œuvre de l’affiche après une seule exécution (25 juin).

Première visite à Bade pour y diriger un concert le 11 août à l’invitation d’Édouard Bénazet, le directeur du Casino. À partir de 1856 Berlioz se rendra à Bade tous les ans. La visite à Bade est suivie d’un voyage à Francfort, où Berlioz donne deux concerts (20, 24 août).

Entre octobre et décembre, Berlioz entreprend une tournée en Allemagne: Brunswick, Hanovre, Brême et Leipzig.

1854

Harriet Smithson meurt le 3 mars et est enterrée le jour suivant au Cimetière Saint-Vincent, petit cimetière à Montmartre. Plus tard en 1864 ses restes seront transférés au Cimetière Montmartre, son dernier lieu de repos qu’elle partagera avec Berlioz et sa deuxième femme Marie Recio.

Nouvelle tournée de concerts en Allemagne: Hanovre, Brunswick et Dresde (fin mars à début mai).

Composition de la cantate L’Impériale (avant juillet).

Achèvement de la composition de L’Enfance du Christ (juillet).

Voyage à La Côte pour régler la succession de son père (septembre).

Achèvement de la partie principale des Mémoires (le dernier chapitre numéroté [59] porte la date du 18 octobre 1854). Trois autres parties seront ajoutées par la suite: le Post-Scriptum, la Postface, et le Voyage en Dauphiné, respectivement en 1856, 1864, et 1865 (version finale).

Le 19 octobre Berlioz épouse Marie Recio; “je ne pouvais ni vivre seul, ni abandonner la personne qui vivait avec moi depuis quatorze ans”, écrit-il à son fils le 26 octobre.

Première exécution de l’intégrale de L’Enfance du Christ à la Salle Herz (10 décembre); l’œuvre est reçue avec chaleur.

1855

Révision du Retour à la vie, maintenant appelé Lélio (janvier).

Berlioz donne des concerts à Weimar (février) et Bruxelles (mars).

Première du Te Deum à Saint-Eustache le 30 avril sous la direction de Berlioz.

Cinquième et dernier voyage de Berlioz à Londres entre juin et juillet. Berlioz est engagé par Henry Wylde, le co-fondateur de la New Philharmonic Society, pour diriger deux concerts à Exeter Hall pour le compte de la Society. Pendant son séjour il a une longue rencontre avec Wagner dans l’appartement de Sainton. Berlioz quite l’Angleterre le 7 juillet pour ne jamais y revenir.

Berlioz sert comme membre du jury de l’Exposition universelle tenue à Paris (août-septembre).

En novembre Berlioz donne trois concerts au Palais de l’Industrie, avec entre autres la première exécution de L’Impériale.

Publication de novembre 1855 à avril 1856 du récit de son premier voyage en Russie dans le Magasin des Demoiselles.

Publication plus tard dans l’année de la deuxième édition revue du Traité d’instrumentation et d’orchestration modernes, qui comprend maintenant un nouveau chapitre, Le Chef d’orchestre. Théorie de son art.

6. 1856-1863: Les Troyens

1856

Voyage à Gotha et à Weimar pour une tournée de concerts (de fin janvier au début mars); à Weimar il assiste à une autre représentation de Benvenuto Cellini sous la direction de Liszt (16 février). Pendant sa visite à Weimar la princesse Sayn-Wittgenstein décide Berlioz à entreprendre la composition des Troyens.

Achèvement de l’instrumentation des Nuits d’été.

Berlioz et Marie s’installent au 17 rue de Vintimille en avril, et y resteront jusqu’en octobre.

En avril Berlioz commence la composition des Troyens; l’opéra a pour point de départ les livres deux et quatre de l’Énéide de Virgile, que Berlioz avait lu dans son enfance sous la direction de son père. Livret et partition seront tous deux de Berlioz.

Berlioz ajoute un Post-Scriptum à ses Mémoires, daté du 25 mai 1856 (la première édition donne par erreur la date de 1858).

Berlioz succède au fauteuil d’Adolphe Adam à l’Institut de France (21 juin). Suivant le conseil de son médecin il visite Plombières en juillet et août pour prendre les eaux; il se rend aussi à Bade pour le concert annuel.

Berlioz et Marie déménagent au 4 rue de Calais en octobre, qui sera le dernier domicile de Berlioz jusqu’à sa mort.

Début d’une névralgie intestinale dont il souffrira pour le reste de sa vie et qui ira en s’aggravant.

1857

Poursuite de la composition des Troyens.

Dessins et portrait de Berlioz par Nadar (janvier).

Reprise d’Obéron et d’Euryanthe de Weber au Théâtre-Lyrique (6 mars et 1er septembre); Berlioz en rend compte (6 mars et 8 septembre).

Visite à Plombières et à Bade en juillet et août.

1858

Achèvement de la partition des Troyens (avril); d’autres additions et révisions suivront ultérieurement.

Visite à Bade en août. Bénazet commande un nouvel opéra à Berlioz, qui en fait ne sera pas écrit, mais deux ans plus tard Berlioz écrira Béatrice et Bénédict à sa place.

Passage par Strasbourg au retour de Bade.

Publication en série d’extraits des Mémoires dans Le Monde illustré, de septembre jusqu’à septembre de l’année suivante.

1859

Publication des Grotesques de la Musique (mars).

Visite à Bordeaux, où Berlioz donne un concert (8 juin).

Visite à Bade en août.

Berlioz dirige la reprise de l’Orphée de Gluck au Théâtre-Lyrique, avec Pauline Viardot dans le rôle principal (novembre). Son compte-rendu de l’exécution sera repris plus tard dans À travers chants.

Berlioz est gravement malade; il demande à Bénazet d’annuler sa commande pour Bade.

1860

Le Théâtre-Lyrique consent à monter Les Troyens (janvier).

Compte-rendu des concerts de Wagner dans le Journal des Débats (9 février), repris plus tard dans À travers chants.

Lettre ouverte de Wagner dans le Journal des Débats en réponse à Berlioz (22 février).

Mort d’Adèle, sœur cadette de Berlioz, d’une maladie cardiaque le2/6 mars, peu après une visite de Berlioz. Elle est enterrée à Vienne où elle habitait avec son mari et ses deux filles.

Berlioz rend compte d’une exécution du Fidelio de Beethoven au Théâtre-Lyrique dans le Journal des Débats (19 et 22 mai), articles repris par la suite dans À travers chants.

Berlioz se rend à Bade (août), avec arrêt à Luxueil en route.

Berlioz décide de faire imprimer à ses frais la partition chant et piano des Troyens (septembre); elle paraîtra en 1862.

Berlioz commence à composer Béatrice et Bénédict (octobre), que Bénazet acceptera pour l’inauguration du nouveau théâtre de Bade.

1861

Composition du Temple universel (janvier-février).

Berlioz reçoit une couronne d’argent de la jeunesse de Györ pour le remercier de la Marche hongroise (début février).

Première exécution du Tannhäuser de Wagner à l’Opéra en présence de Berlioz (13 mars).

Les Troyens sont retirés par Berlioz du Théâtre-Lyrique mais acceptés par l’Opéra (juin).

Visite à Bade en août; assistent au concert du 26 les deux nièces de Berlioz Joséphine et Nancy Suat ainsi que leur père.

Articles sur l’Alceste de Gluck dans le Journal des Débats (octobre-décembre), repris plus tard dans A travers chants.

1862

Achèvement de Béatrice et Bénédict d’après Much ado about nothing de Shakespeare; le livret et la partition sont tous deux de Berlioz. La partition autographe porte la date du 25 février 1862.

Mort de Halévy (17 mars); Berlioz échoue dans sa candidature à lui succéder comme secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts.

Pendant un séjour avec des amis à Saint-Germain près de Paris, Marie Recio, la deuxième femme de Berlioz, meurt subitement le 13 juin d’une crise cardiaque à l’âge de 48 ans. Elle est enterrée au Cimetière Montmartre le 16 juin, et transférée plus tard dans une concession privée, don d’Édouard Alexandre, ami de Berlioz.

Au Cimetière Montmartre Berlioz rencontre une jeune femme du nom d’Amélie et se lie avec elle; elle n’a que vingt-quatre ans (fin juin).

Premières exécutions de Béatrice et Bénédict à Bade le 9 et 11 août. Madame Charton-Demeur chante le rôle de Béatrice.

Berlioz confie à Vladimir Stasov le manuscrit du Te Deum pour en faire don à la bibliothèque municipale de Saint-Pétersbourg (11 septembre).

Publication d’À travers chants (septembre).

1863

Rupture de Berlioz avec Amélie à la demande de cette dernière; Berlioz est bouleversé (mi-février).

Les Troyenssont retirés par Berlioz de l’Opéra mais acceptés par Carvalho, directeur du Théâtre-Lyrique qui vient d’être reconstruit (mi-février).

Visite à Weimar en avril pour y diriger Béatrice et Bénédict en traduction allemande et dans une version augmentée (8 et 10 avril); pendant son séjour en Allemagne il se rend aussi à Löwenberg pour y donner un concert (19 avril).

Il dirige L’Enfance du Christ à Strasbourg le 22 juin.

Visite à Bade en août pour une reprise de Béatrice et Bénédict dans une version augmentée (14 et 18 août).

Berlioz publie son dernier article signé pour le Journal des Débats du 8 octobre, et traite de l’opéra de Bizet Les Pêcheurs de Perles.

Les Troyens sont mis en scène dans une version tronquée au Théâtre-Lyrique. La première exécution a lieu le 4 novembre et sera suivie de vingt autres jusqu’au 20 décembre. Madame Charton-Demeur chante le rôle de Didon. Paris devra attendre 140 ans pour voir les Troyens sur la scène intégralement et sans coupures, au Théâtre du Châtelet, de l’autre côté de la Place du Châtelet, en 2003.

7. 1864-1869: Les dernières années

1864

Arrangement de la Marche troyenne en version de concert (janvier).

Les restes d’Harriet Smithson sont transférés du Cimetière Saint Vincent, qui va être démoli, au Cimetière Montmartre (3 février ou 3 mars).

Berlioz donne finalement sa démission comme critique musical du Journal des Débats (fin mars).

Mort de Meyerbeer (2 mai).

Berlioz ajoute la Postface aux Mémoires (première moitié de juillet).

Berlioz est promu Officier de la Légion d’honneur en même temps que son ami Legouvé (12 août).

Le 22 août Berlioz apprend par un ami qu’Amélie, déjà souffrante, est morte à l’âge de 26 ans. Une semaine plus tard, pendant une promenade au Cimetière Montmartre, Berlioz découvre la tombe d’Amélie. Il est bouleversé.

Voyage au Dauphiné pour rendre visite à ses proches: la famille d’Adèle à Vienne (30 août), Camille Pal (mari de Nancy) à Grenoble (vers le 18 septembre). Il revoit Meylan (22 septembre) et le lendemain rencontre Estelle Fornier à Lyon pour la première fois depuis quarante ans. Il commence une correspondance régulière avec elle.

1865

La dernière partie des Mémoires, le Voyage en Dauphiné, est terminée et datée le 1er janvier. Berlioz envoi le texte complet à l’éditeur.

L’impression des Mémoires (1200 exemplaires) est terminée le 29 juillet. Berlioz envoie un exemplaire à Estelle Fornier; les autres exemplaires sont déposés dans son bureau au Conservatoire en attendant la publication posthume (un exemplaire de cette première impression se trouve maintenant à la Bibliothèque nationale de France à Paris, et un autre au Musée Hector Berlioz à La Côte).

Visite à Estelle Fornier à Genève (18-25 août), suivie de visites à ses beaux-frères Camille Pal à Grenoble (vers le 25-29 août) et Marc Suat à Vienne (29 août-9 septembre).

1866

Berlioz rencontre Liszt pour la dernière fois (21 avril).

Dernière rencontre avec son fils Louis (début août).

Visite à Estelle Fornier à Genève (15-19 septembre).

L’Alceste de Gluck est reprise à l’Opéra avec succès (première exécution le 12 octobre). Pendant les mois qui précédaient Berlioz avait prêté son assistance aux répétitions (à partir de juillet).

Mort de Joseph d’Ortigue, l’un des amis les plus proches de Berlioz (20 novembre).

Voyage à Vienne en décembre pour y diriger la première exécution complète de La Damnation de Faust (16 décembre).

1867

Visite à Cologne pour y donner un concert (26 février).

Son fils Louis, commandant d’un navire marchand, meurt de la fièvre jaune à La Havane le 5 juin; Berlioz ne reçoit la nouvelle que le 29 juin et est bouleversé.

Dans son bureau au Conservatoire Berlioz aurait détruit un grand nombre de documents et souvenirs ayant trait à sa carrière (? mi-juillet).

Berlioz rédige son testament (29 juillet).

Il rend visite à la famille d’Adèle à Vienne en août, et en septembre à Estelle Fornier à St Symphorien, où elle habite maintenant avec son fils Henri et sa famille. Le 9 septembre il la verra pour la dernière fois.

Il accepte une invitation de la Grande-Duchesse Yelena Pavlovna de faire une tournée de concerts en Russie (18 septembre).

Départ de Paris pour la Russie (12 novembre).

1868

Berlioz revient à Paris de Russie épuisé (17 février).

Dernier voyage à Nice début mars, où il fait deux chutes.

Il ajoute un codicille à son testament.

Dernière visite à Grenoble en août pour présider à un concours orphéonique.

1869

8 mars: Berlioz meurt à son domicile parisien au no. 4 rue de Calais à midi et demi. Ses fidèles serviteurs, sa belle-mère Madame Martin et ses amis Ernest Reyer et Madame Charton-Demeur sont à son chevet pendant ses dernières heures. Le service funèbre a lieu à l’Église de la Trinité (11 mars). Il rejoint ses deux épouses au Cimetière Montmartre.

8. Événements posthumes

1870

Suivant les volontés expresses de Berlioz les Mémoires sont publiées à titre posthume par Michel Lévy Frères, et l’édition, datée MDCCCLXX, comprend une photo de Berlioz en frontispice.

Festival Berlioz organisé par Ernest Reyer (22 mars).

Début des années 1870

Commencement du Renouveau de Berlioz à Paris.

1874

Après une première tentative en mars 1873 Édouard Colonne relance l’Association artistique des Concerts-Colonne qui va donner des concerts chaque semaine au Théâtre du Châtelet (8 novembre).

1877

Aux Concerts Colonne la Damnation of Faust devient de loin l’ouvrage le plus populaire de Berlioz en France (février-mars); au cours de sa carrière Colonne donnera pas moins de 157 exécutions de l’œuvre.

1879

Hans von Bülow monte Benvenuto Cellini à Hanovre, les premières exécutions de l’ouvrage en Allemagne depuis 1856 (de février à mai).

Concert organisé à l’Hippodrome à Paris par Ernest Reyer pour célébrer le dixième anniversaire de la mort de Berlioz (8 mars).

Jules Pasdeloup donne la première exécution au concert de la Prise de Troie, devançant Édouard Colonne (novembre-décembre).

1886

Inauguration d’une statue en l’honneur de Berlioz au Square Vintimille, plus tard appelé Square Berlioz, lors d’une cérémonie tenue le 17 octobre.

1890

Première représentation de Béatrice et Bénédict à Paris (3 juin).

Une belle copie de la statue à Paris est érigée sur la Place Hector Berlioz à La Côte Saint-André et inaugurée le 28 septembre.

Première représentation intégrale des Troyens à Carlsruhe en deux soirées (6-7 décembre), sous la direction de Felix Mottl; Mottl est le premier chef d’orchestre à avoir monté les trois opéras de Berlioz.

1892

Première représentation des Troyens à Carthage à Paris depuis 1863, au même Théâtre-Lyrique et avec des coupures (9 juin).

1893

Première représentation sur la scène de la Damnation de Faust à Monte Carlo, dans une version par Raoul Gunsbourg (18 février); la mise en scène de l’ouvrage aura grand succès en France et à l’étranger.

1899

Première représentation de la Prise de Troie à Paris (novembre; d’autres exécutions suivront en 1900).

1903

Centenaire de la naissance de Berlioz, qui donne lieu à la publication de la première édition (incomplète) de ses œuvres musicales (1900-1907) par Charles Malherbe et Felix Weingartner.

Inauguration de la statue de Berlioz par Urbain Basset sur la Place Victor Hugo à Grenoble (15 août), suivie de deux concerts le 16 et 17 août.

Visite de Felix Weingartner à La Côte Saint-André (17 août) après le concert à Grenoble.

1913

Première représentation de Benvenuto Cellini à Paris depuis 1838, dirigée par Felix Weingartner.

1935

Inauguration du Musée Berlioz à La Côte.

1969

Centenaire de la mort de Berlioz: lancement de la publication intégrale de toutes ses œuvres musicales et littéraires, de sa critique musicale et de sa correspondance, poursuivie pendant plusieurs années au delà du bicentenaire en 2003, et maintenant achevée.

2003

Célébrations dans le monde entier du bicentenaire de la naissance de Berlioz.

2019

Célébrations du cent-cinquantenaire de la mort de Berlioz.

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