Présentation
Le concert de 1863
Le discours de Berlioz
Illustrations
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Berlioz n’a donné qu’un seul concert à Strasbourg, en juin 1863 et donc tard dans sa carrière. Il avait donné auparavant des concerts dans plusieurs villes de France – Marseille et Lyon en 1845, Lille en 1846, Bordeaux en 1859 – mais pendant presque toute sa carrière Strasbourg n’entre pas dans son horizon musical. Les liens de Berlioz avec Strasbourg découlent en fait indirectement de ses rapports avec Bade, sur l’autre rive du Rhin dans la Forêt Noire, où Berlioz se rend chaque été de 1856 à 1863 pour y donner un concert. Strasbourg, assez proche du séjour badois très en vogue à l’époque, constituait une étape commode à l’aller ou au retour, et des musiciens venus de Strasbourg participaient souvent aux manifestations de Bade.
C’est sur le chemin du retour d’un de ces concerts à Bade, en août 1858, que Berlioz, accompagné de sa second femme Marie Recio, rend visite pour la première fois à Strasbourg. Ils étaient invités par Jean-Georges Kastner (1810-1867) et sa femme pour séjourner dans leur domicile strasbourgeois. Berlioz et Kastner, lui-même originaire de Strasbourg, se connaissaient de longue date – les premières lettres de Berlioz à Kastner remontent à fin 1838 et 1839 (Correspondance Générale nos. 615, 629, 662, ci-après CG tout court). Dans la première de ces lettres Berlioz félicite Kastner pour sa Bibliothèque Chorale qui venait d’être publiée, et que Berlioz allait évoquer favorablement dans le Journal des Débats du 22 janvier 1839 (Critique Musicale IV p. 14-15). On doit à Kastner une série de manuels de musique théoriques ou pratiques, y compris des ouvrages sur l’art de l’instrumentation, dont Berlioz devait parler avec éloge à plusieurs reprises (Journal des Débats, 14 janvier 1838, 18 octobre 1840, et notamment 2 octobre 1839 plus longuement sur le Cours d’instrumentation; CM III p. 368; IV p. 165-72 et 386). Berlioz s’inspirera de Kastner quelques années plus tard dans son propre Traité d’Instrumentation, où il cite d’ailleurs le Traité de Kastner. Kastner était aussi un compositeur de talent, et Berlioz mentionnera ou rendra compte de plusieurs de ses ouvrages (Journal des Débats, 16 février 1840, à propos de l’opéra Beatrice; 1er juillet 1841, sur l’opéra comique La Maschera; 6 décembre 1844, sur l’opéra Le Roi de Juda; CM IV p. 261 et 517-19; V p. 575-9). Dans les années 1850 Berlioz continuera à louer Kastner dans ses feuilletons (voir Journal des Débats, 17 janvier 1851; 19 octobre 1855; 9 octobre 1858).
Kastner et sa femme, elle-même musicienne de talent, sont tous deux présents au concert de Bade en août 1858 et assistent à deux des répétitions. Berlioz raconte dans une lettre à son oncle Marmion la généreuse hospitalité que Marie et lui reçurent pendant les deux journées de leur séjour strasbourgeois (CG no. 2308). De retour à Paris Berlioz a la joie de lire un article enthousiaste de Kastner sur Roméo et Juliette, paru dans la Revue et Gazette Musicale de Paris du 12 septembre – des extraits de l’ouvrage avaient été joués au concert de Bade. Il écrit le jour même à Kastner pour le remercier (CG no. 2312) et quelques jours plus tard lui envoie la partition autographe de l’œuvre avec une dédicace (CG no. 2313, 17 septembre):
Partition offerte à mon excellent ami Georges Kastner.
Vous me pardonnerez, mon cher Kastner, de vous donner un manuscrit pareil. Ce sont les campagnes d’Allemagne et de Russie qui l’ont ainsi couvert de blessures. Il est comme les drapeaux qui reviennent des guerres, plus beaux (dit Hugo), quand ils sont déchirés.
Kastner répond chaleureusement dans une lettre où il décrit le manuscrit en détail, et ajoute “Ma femme et moi, nous ne pouvons nous lasser d’admirer ce manuscrit précieux que l’on citerait comme un modèle de calligraphie musicale, si l’admiration qu’il inspire à des titres bien autrement sérieux, n’empêchait de signaler ce genre de mérite” (CG no. 2314). Berlioz et Kastner resteront en rapport par la suite – Kastner, Membre de l’Institut comme Berlioz (cf. CG nos. 2428, 2443), était domicilié à Paris. En 1862 Berlioz offre à Kastner un exemplaire de la partition chant et piano des Troyens avec une dédicace (CG nos. 2591, 2592, 2611).
C’est le même concert de Bade en août 1858 qui va rapprocher Berlioz et un autre musicien de Strasbourg, le compositeur et critique musical François Schwab (1829-1883). À l’encontre de Kastner, établi depuis longtemps à Paris, la carrière de Schwab aura pour cadre sa ville natale où il exercera une influence active dans les cercles musicaux. Il écrit fréquemment pour le Courrier du Bas-Rhin et le Journal d’Alsace. Le 4 septembre 1858 Schwab fait paraître dans l’Illustration de Bade un article enthousiaste sur Berlioz, et Berlioz en réponse le remercie de sa perspicacité (CG no. 2311, 7 septembre). Dans son article Schwab avait utilisé l’expression frappante un sceptre d’acier aimanté pour décrire la baguette de Berlioz chef d’orchestre, expression qui ravit Berlioz (ce n’est sans doute pas par hasard qu’on retrouve exactement la même expression sous la plume de Kastner, dans la lettre où il remercie Berlioz du don de la partition autographe de Roméo: CG no. 2314, citée ci-dessus). Berlioz lui rend la pareille en inscrivant une œuvre de Schwab – une fantaisie pour clarinette – au programme de son concert de Bade l’année suivante; l’exécution devait en être confiée à l’habile virtuose Wuille de Strasbourg (CG no. 2391, 12 août 1859). L’année suivante nouvel article élogieux de Schwab sur le concert de Bade de cette année, à la grande joie de Berlioz: “Je serais bien heureux et ma carrière musicale n’eût pas été aussi pénible, s’il y avait eu beaucoup de critiques à l’intelligence vive et au cœur chaud, tels que vous” (CG no. 2514, 4 septembre 1860). Schwab, comme Adolphe Samuel à Bruxelles, ambitionnait évidemment de faire venir son héros à Strasbourg pour y diriger lui-même sa musique. L’occasion s’en présentera quelques années plus tard. Schwab rend compte avec chaleur dans le Courrier du-Bas Rhin de la première exécution de Béatrice et Bénédict à Bade en août 1862; les chœurs du théâtre de Strasbourg participent à cette exécution (CG nos. 2589, 2604, 2612, 2632). Schwab en profite pour inviter Berlioz à venir diriger L’Enfance du Christ l’année suivante (juin 1863) à l’occasion d’un festival de chœurs annuel (la réunion des Sociétés chorales d’Alsace au Festival du Bas-Rhin), et Berlioz est heureux d’accepter (CG no. 2666, 26 octobre 1862 – une réponse antérieure de Berlioz semble avoir été égarée dans la poste). Au cours des mois suivants Berlioz est en correspondance soutenue avec Schwab et lui prodigue des conseils pratiques, sur le choix des exécutants (pour le trio pour deux flûtes et harpe) et des solistes, la disposition des exécutants, les répétitions nécessaires et autres questions de détail (CG nos. 2666, 2701, 2717, 2721, 2723, 2732, 2739). Il envoie aussi à Schwab un exemplaire de la partition chant et piano de Béatrice et Bénédict: Schwab découpe de la lettre de Berlioz le texte de la dédicace et la met dans son exemplaire, pour être sûr d’avoir le texte de la main du maître en personne! (CG no. 2721, 3 mai 1863)
Berlioz avait espéré se rendre à Strasbourg au mois d’avril au retour de Löwenberg en Silésie pour prendre en main les répétitions des chœurs avant l’exécution en juin; retenu plus longtemps que prévu en Silésie il se voit cependant obligé de revenir directement à Paris (CG nos. 2711, 2713, 2717). Entretemps les chœurs et orchestre continuent à étudier leurs parties.
Berlioz quitte Paris pour Strasbourg à huit heures du soir le lundi 15 juin (CG no. 2732); bien qu’il ne le précise pas il voyage presque certainement par le train au départ de la Gare de l’Est, et arrive le lendemain matin à Strasbourg. Il loge chez le musicien Jean Becker, au no. 103 Grande Rue, pas loin du centre de la ville (CG nos. 2721, 2722, 2723bis, 2732, 2738, 2739). Une fois arrivé il s’occupe des répétitions, d’abord des chœurs le 17 et 18 juin, puis de la répétition générale le 20. Le 20 au soir il est invité à une réception à Kehl, sur la rive gauche du Rhin (voyez ci-dessous). Le 21 a lieu la réunion des sociétés chorales, 106 en tout, et 2000 chanteurs occupent l’estrade; le soir le Préfet offre un banquet à l’Hôtel de la Ville de Strasbourg. Le jour du concert, le lundi 22 juin, on assiste le matin au concours des sociétés chorales: Berlioz est président du jury. Le concert l’après midi à trois heures est en deux parties. La première comprend la 7ème symphonie de Beethoven, la cantate Les Voix de la lyre par Schwab, l’ouverture d’Euryanthe de Weber, et des extraits de L’Océan, oratorio de Elbel. Berlioz ne participe pas à cette première partie, dont il ne parle d’ailleurs nulle part dans sa correspondance. La deuxième est consacrée à l’Enfance du Christ sous la direction de Berlioz. Le chœur comprend 460 chanteurs et l’orchestre pas moins de 90 exécutants. Solistes: Maria Scheffer (Marie), Klein (Hérode), Morini (Récitant) et Battaille (Père de famille), qui avait chanté le rôle aux premières exécutions de l’œuvre à Paris en décembre 1854 et était vivement recommandé par Berlioz (CG nos. 1824, 1830, 2701, 2717, 2721).
Pour le concert on avait construit spécialement une vaste salle provisoire sur la Place Kléber, la plus grande place de la ville tout près du centre. La salle avait une façade imposante en trompe l’œil, surmontée d’une statue de Sainte Cécile, et pouvait contenir pas moins de 8000 auditeurs. Elle fut démantelée après le concert, mais une gravure contemporaine en préserve l’aspect.
Les dimensions de la salle et les effectifs exceptionnels déployés pour une œuvre de caractère intime avaient inquiété Berlioz. Dans une lettre à Schwab du 28 mai, après avoir recommandé que le chœur “Que de leurs pieds meutris” dans la 3ème partie soit chanté piano, il ajoute: “Au reste nous avons bien de la bonté de chercher de telles nuances; d’après ce que vous me dites et ce que m’a dit Méry de l’immensité de la salle, il est clair que tout effet sera perdu et qu’on n’entendra à peu près rien. Autant valait faire de la musique sur une place publique” (CG no. 2732). Mais pour finir les craintes de Berlioz s’avèrent sans fondement, comme il le reconnaît l’année suivante dans la Postface des Mémoires:
On avait construit une salle immense contenant six mille personnes [la correspondance du compositeur donne le chiffre de 8000 ou 8500, cf. CG nos. 2741, 2743, 2745]. Il y avait cinq cents exécutants. Cet oratoire, écrit dans un style presque toujours tendre et doux, semblait devoir être peu entendu dans ce vaste local. À ma grande surprise, il y produisit une émotion profonde, telle était l’attention de l’auditoire, et le chœur mystique sans accompagnement de la fin « O mon âme » provoqua même beaucoup de larmes. Oh! je suis heureux quand je vois mes auditeurs pleurer!... Ce chœur est fort loin de produire autant d’effet à Paris, où il est d’ailleurs toujours mal exécuté.
Aucune lettre de Berlioz datant de son séjour strasbourgeois ne survit, mais plusieurs lettres d’après son retour à Paris donnent plus de détails. Le 27 juin il écrit à Humbert Ferrand (CG no. 2741; cf. aussi les nos. 2742, 2743, 2745):
J’arrive de Strasbourg moulu, ému… L’Enfance du Christ exécutée devant un vrai peuple a produit un effet immense. La salle, construite ad hoc sur la place Kléber, contenait huit mille cinq cents personnes, et néanmoins on entendait de partout. On a pleuré, on a acclamé, interrompu involontairement plusieurs morceaux. Vous ne sauriez vous imaginer l’impression produite par le chœur mystique de la fin: « O mon âme! ». C’était bien là l’extase religieuse que j’avais rêvée et ressentie en écrivant. Un chœur sans accompagnement de deux cents hommes et de deux cent-cinquante jeunes femmes, exercés pendant trois mois. On n’a pas baissé d’un demi-quart de ton. On ne connaît pas ces choses-là à Paris. Au dernier amen, à ce pianissimo qui semble se perdre dans un lointain mystérieux, une acclamation a éclaté à nulle autre comparable, seize mille mains applaudissaient. Puis une pluie de fleurs… et des manifestations de toute espèce. Je vous cherchais de l’œil dans cette foule.
On ne sait combien de temps Berlioz a prolongé son séjour après le concert; en tout cas il est de retour à Paris le 27 juin au plus tard, comme l’indique la lettre à Ferrand. Schwab avait écrit un article élogieux sur l’Enfance du Christ, paru dans le Courrier du Bas-Rhin le 19 juin avant le concert; il publie aussi dans la même revue un compte-rendu du concert, le lendemain 23 juin. De retour à Paris Berlioz s’emploie à assurer la publication intégrale à Paris des deux articles (CG no. 2744 du 29 juin), ce qui a finalement lieu. Il a également à se louer de la générosité du comité du Festival de Strasbourg, qui lui alloue une gratification supplémentaire de 1000 francs (CG no. 2747, 4 juillet). Mais à part le paragraphe des Mémoires cité ci-dessus Berlioz ne cherchera pas à faire d’autre publicité sur le succès de l’entreprise comme il aurait sans doute fait plus tôt dans sa carrière. Il gardera cependant le souvenir de cette exécution mémorable. Quelques années plus tard, il écrit à Estelle Fornier, à propos d’une exécution de l’Enfance du Christ à Lausanne: “Je n’ai plus entendu cet ouvrage depuis Strasbourg il y a trois ans; mais là c’était grandiose et l’Allemagne et la France s’y donnaient la main. Là, au contraire, j’aurais voulu que vous fussiez parmi les auditeurs” (CG no. 3232, 6 avril 1867).
En novembre 1863 il est question de monter Les Troyens à Strasbourg, mais le projet n’aura pas de suite (CG no. 2789).
Le samedi 20 juin, deux jours avant le concert, Berlioz et deux autres collègues (Friedrich Kücken, Kapellmeister à Schwerin, et Franz Abt, Kapellmeister à Brunswick) sont conviés par un groupe de sociétés chorales allemandes à une célébration à Kehl, sur la rive allemande du Rhin en face de Strasbourg: pour s’y rendre ils traversent le pont du Rhin nouvellement construit en 1861. Berlioz donne un bref récit de la cérémonie dans une lettre à son beau-frère Camille Pal (CG no. 2745, 1er juillet):
Les Allemands avaient voulu me fêter avant les Français et quand on a su que j’étais à Strasbourg les sociétés de Carlsruhe, Bade, Manheim, Heidelberg etc, réunies à Kehl m’ont invité à venir les entendre et m’ont reçu au pont du Rhin avec des Hourras, coups de canon, musique militaire, etc. On m’a conduit à l’Église où un chœur de bienvenue a été chanté [le Chant allemand de Kalliwoda], force hourras et vivats y ont été lancés, des discours prononcés. Puis on m’a ramené dans le même ordre à la rive française.
Pas plus que dans les Mémoires Berlioz ne parle ici du bref discours qu’il fit à cette occasion, et dont on possède le texte dans deux brouillons autographes, dont l’un est reproduit ci-dessous. Le discours mérite d’être cité intégralement:
Monsieur
Nous avons été très heureux, mes confrères et moi, de nous rendre à l’invitation de la ville de Strasbourg, et nous regrettons de n’avoir pu faire davantage pour la seconder dans sa belle entreprise. Vous l’avez dit, monsieur, sous l’influence de la musique l’âme s’élève et les idées s’agrandissent, la civilisation progresse, les haines nationales s’effacent. Voyez aujourd’hui la France et l’Allemagne se mêler! L’amour de l’art les a réunies et ce noble amour fera pour leur union complète bien plus que ce pont merveilleux du Rhin et toutes les autres voies de communication rapides établies entre les deux pays.
Le grand poète a dit: « L’homme qui n’a point en lui de musique est un homme dangereux, il n’est propre qu’aux ruses, aux embûches, aux trahisons. Méfiez-vous de lui! » Sans doute Shakespeare a usé là de la liberté d’exagération accordée aux poètes. Mais l’observation prouve néanmoins que si sa proposition est outrée pour les individus, elle l’est beaucoup moins pour les peuples, et l’on doit aujourd’hui reconnaître que là ou la musique finit la barbarie commence.
À la ville très civilisée de Strasbourg, aux villes très civilisées de France et d’Allemagne qui avec tant d’enthousiasme viennent de se joindre à elle pour réaliser le projet de son magnifique festival!
Le discours est chargé de souvenirs littéraires. L’allusion à Shakespeare renvoie au Merchant of Venice, acte V, scène I, lignes 83-88. Mais en évoquant les “villes civilisées” Berlioz se cite aussi lui-même. En 1852 il dédie ses Soirées de l’Orchestre “À mes bons amis les artistes de l’orchestre de X***, ville civilisée” – ville non identifiée mais située de manière significative dans le nord de l’Allemagne – tandis qu’en 1859 les Grotesques de la Musique sont dédiés “À mes bons amis les artistes des chœurs de l’Opéra de Paris, ville barbare”. Le discours de Kehl reprend des thèmes chers à Berlioz. L’allusion au nouveau pont du Rhin célèbre le progrès technique de l’époque et le développement des moyens de communication dont la carrière de Berlioz à travers l’Europe avait tant bénéficié. Et surtout Berlioz, véritable ‘musicien sans frontières’ qui se disait “musicien aux trois-quarts allemand”, n’a cessé de s’élever au dessus des nationalismes étriqués; il ne pouvait que déplorer la montée des passions nationalistes qui marquaient son temps. C’est ce qu’il exprime à bien des reprises, comme dans son compte-rendu des célébrations en l’honneur de Beethoven à Bonn en 1845. Berlioz, si l’on ose dire, est mort à temps, juste avant le début de la guerre franco-allemande de 1870-1 qui inaugure une longue période d’antagonisme entre les deux pays. Par suite de cette guerre Strasbourg et l’Alsace passent dans l’empire allemand où elles resteront jusqu’à la fin de la première guerre mondiale de 1914-1918.
Sauf indication contraire, les photos modernes reproduites sur cette page ont été prises par Michel Austin le 13 et 14 janvier 2006, et toutes les autres images viennent de notre collection.
© Michel Austin et Monir Tayeb. Tous droits de reproduction réservés.
Ce brouillon autographe vient de la Bibliothèque Nationale de France.
Ce pont, ouvert en 1861, reliait Strasbourg et Kehl sur l’autre rive du Rhin. Il fut détruit le 14 mai 1940 par les troupes françaises en retraite pendant la seconde guerre mondiale. (En 1940 au total 250 ponts routiers et ferroviaires en Alsace et Lorraine furent dynamités.)
Un nouveau pont routier, le Pont de l’Europe, a remplacé ce pont, détruit pendant la guerre. On remarque à l’arrière-plan le pont du chemin de fer.
La construction de la gare fut commencée en 1847 et la gare s’ouvrit en 1850 sous le nom d’Embarcadère de Strasbourg; l’architecte était François-Alexandre Duquesney. Élargie en 1854 la gare prit le nom de Gare de l’Est. Pendant quelque temps elle fut aussi connue sous le nom de Gare de Strasbourg.
La gare où Berlioz arriva à Strasbourg le 16 juin 1863 n’existe plus. Le bâtiment actuel date de 1878, donc de la période allemande.
Le bâtiment à gauche contient entre autres une salle de concert, la Grande Salle de l’Aubette. Sur la façade de ce bâtiment sont gravés de grands écussons qui portent chacun le nom d’un compositeur: (de gauche à droite) Mendelssohn, Schubert, Rossini, Beethoven, Gluck, Haendel, J S Bach, Mozart, Haydn, C M Weber, Auber, et Schumann. Tout comme pour le Conservatoire à Paris, le nom de Berlioz brille par son absence de la place où sa musique fut jouée sous sa propre direction en juin 1863.
La Grande Rue se trouve dans la vieille partie de la ville de Strasbourg; selon des informations prises par nous sur place elle n’a pas été profondément reconstruite ou modifiée depuis l’époque de Berlioz. Nous n’avons pu trouver de preuves que le numérotage des maisons et immeubles ait changé depuis la visite de Berlioz, ce qui bien entendu reste toujours possible.
L’adresse de Schwab à Strasbourg était 16 Place au foin, en dehors du centre de la ville (CG no. 2311, in 1858); le bâtiment a maintenant disparu.
Nous remercions vivement notre ami Pepijn van Doesburg de nous avoir envoyé cette photographie prise par lui en janvier 2006.
Site Hector Berlioz créé par Michel Austin et Monir Tayeb le
18 juillet 1997;
Page Berlioz à Strasbourg créée le 1er mars 2006. Révisée le 1er septembre 2023.
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