Journal des Débats 1834 - 1863
Présentation
Introduction (en anglais)
Table chronologique
Choix de lettres
Les près de 400 feuilletons écrits par Berlioz pour le Journal des Débats pendant une trentaine d’années constituent la partie la plus importante de son œuvre en tant que critique musical; ils ont maintenant tous été transcrits intégralement sur ce site (voir la page Hector Berlioz: Feuilletons — Journal des Débats 1834-1863).
Cette page ajoute un complément important aux textes transcrits, ainsi qu’au moteur de recherche dont ils sont munis: elle rassemble pratiquement tous les extraits de la correspondance du compositeur où il parle de son activité comme feuilletoniste au Journal des Débats. Sauf pour quelques allusions brèves ou d’ordre très général la presque totalité des mentions ont été retenues ici. On a ajouté des renvois à ces textes dans la page principale sur les feuilletons de Berlioz chaque fois qu’un feuilleton particulier est mentionné. (On trouvera sur une autre page de ce site les extraits de la correspondance de Berlioz qui se rapportent à la publication des Mémoires d’un musicien dans le Monde Illustré en 1858 et 1859.)
Les citations sont présentées ci-dessous en ordre chronologique; la datation donnée pour chaque lettre est celle de la Correspondance générale du compositeur [ci-dessous CG]. Les citations s’échelonnent de 1835, peu après le début de sa collaboration aux Débats, jusqu’à 1866, près de trois ans après la parution de son dernier feuilleton le 8 octobre 1863. Chaque citation est suivie quand il y a lieu de renvois au feuilleton ou aux feuilletons auxquels il est fait allusion dans la lettre. Les lettres citées font souvent l’objet de citations partielles ailleurs sur ce site; on a ajouté un lien à une de ces citations quand c’est le cas (rappelons qu’une page spéciale donne une liste complète de toutes les citations sur ce site de la correspondance du compositeur). On a aussi ajouté des liens à de nombreux correspondants de Berlioz dont les noms apparaissent ci-dessous (voir ici les pages sous-titrées Amis et connaissances concernant Berlioz et l’Allemagne, Berlioz en Russie, Berlioz à Londres et Berlioz et Marseille).
La correspondance de Berlioz apporte, comme on peut s’y attendre, un contrepoint instructif aux feuilletons eux-mêmes. On peut voir de manière générale la place que tenait son activité de feuilletoniste dans la carrière du compositeur. Entre 1834 et 1863 il y a peu de périodes où elle est absente: seuls ses voyages plus étendus à l’étranger interrompent de façon durable son métier de critique musical, notamment de décembre 1842 à juin 1843 (premier voyage en Allemagne), de novembre 1845 à avril 1846 (second voyage en Allemagne et en Europe centrale), de mars à juillet 1847 (voyage en Russie), et de novembre 1847 à juin 1848 (voyage à Londres). Après son retour de Londres en juillet 1848 son activité de feuilletoniste redevient soutenue, ses voyages à l’etranger sont de plus courte durée, et les interruptions conséquemment plus brèves.
Le lecteur saura établir lui-même les nombreux liens entre correspondance et feuilletons. Donnons ici quelques exemples de ce que la correspondance peut apporter. Dès le début de sa collaboration au Journal des Débats les lettres du compositeur soulignent la nécessité qui le pousse à devenir critique musical: il lui faut gagner sa vie et ne peut vivre de sa seule musique (CG nos. 429, 430). Il lui arrive de préciser à ses correspondants ce que ses feuilletons lui rapportent (CG nos. 746, 851, 1215, 1237, 1343). Mais d’un autre côté le prestigieux Journal des Débats lui offre une tribune de choix et non seulement un gagne-pain (CG no. 429). Ses feuilletons ont un grand retentissement, en France et à l’étranger. Ses lettres sur son premier voyage en Allemagne ‘font sensation’ et sont traduites à l’étranger (CG nos. 847, 851, 853, 864). Il aurait donc préféré publier la totalité de ses lettres sur son deuxième voyage en Allemagne dans les Débats plutôt qu’ailleurs, mais les conséquences de la révolution de 1848 l’en empêcheront (CG nos. 1174, 1187, 1240). Un exemple parmi bien d’autres de l’intérêt que suscitent ses feuilletons: en février 1852 le directeur du journal laisse passer par mégarde, et malgré la censure, un feuilleton critiquant l’Opéra; tollé général, et Berlioz reçoit ‘des lettres de félicitations, des visites de congratulations, et les autres m’ont en abomination’ (CG nos. 1449, 1453).
Mais dès le début le métier lui pèse: si sa position de feuilletoniste lui offre une tribune puissante, il souffre de ne pas être libre de dire toujours ce qu’il pense. Obligé de rendre compte d’ouvrages médiocres il lui coûte d’avoir à en dire du bien (CG nos. 2480, 2596). ‘Chien de métier ! Métier de chien ! toujours mordre ou lécher’ (CG no. 1357). Ses feuilletons lui suscitent de nombreuses haines (CG no. 1060). En privé il lui arrive souvent de prévenir ses correspondants qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre tout ce qu’il écrit (nombreux exemples: CG nos. 487, 490, 712, 765, 1258, 1935, 2029, 2171, 2184 etc.).
Par contre il peut parfois s’exprimer librement, surtout quand il s’agit d’encenser les grands maîtres qu’il vénère, tels Gluck (CG nos. 2436, 2441), Spontini (CG nos. 1246, 1379, 1381), ou Beethoven (CG no. 2504), ou des ouvrages de compositeurs anciens ou contemporains qu’il estime (CG nos. 953 [Glinka], 1240 [Halévy], 2130 [Grétry]). Et quand il est poussé à bout il ne se gêne pas pour donner libre cours à ses critiques d’ouvrages ou de compositeurs qu’il méprise (CG nos. 2283, 2396).
‘Je n’ai plus qu’une ambition, celle de devenir assez riche pour pouvoir donner ma démission au Journal des Débats’ confie-t-il à la princesse Sayn-Wittgenstein en 1862 (CG no. 2651). Les représentations des Troyens à Carthage au Théâtre-Lyrique en novembre-décembre 1863 lui permettent enfin de réaliser ce vœu, comme il l’ecrit dans la Postface de ses Mémoires:
Enfin, enfin, enfin, après trente ans d’esclavage, me voilà libre ! je n’ai plus de feuilletons à écrire, plus de platitudes à justifier, plus de gens médiocres à louer, plus d’indignation à contenir, plus de mensonges, plus de comédies, plus de lâches complaisances, je suis libre ! je puis ne pas mettre les pieds dans les théâtres lyriques, n’en plus parler, n’en plus entendre parler, et ne pas même rire de ce qu’on cuit dans ces gargotes musicales ! Gloria in excelsis Deo, et in terra pax hominibus bonae voluntatis !!
C’est aux Troyens au moins que le malheureux feuilletoniste a dû sa délivrance.
Mais d’après sa correspondance, sa démission complète ne semble pas avoir eu lieu tout d’un coup. S’il obtient un congé des Débats (CG nos. 2830, 2832, 2834), certains s’attendent à ce qu’il revienne sur sa décision et cherchent même à faire pression sur lui (CG no. 2839); pour finir il perd patience et fait bien entendre que sa décision est irrévocable (CG nos. 2845, 2849). Les lettres de 1864 sont semées d’expressions de soulagement d’avoir enfin échappé à sa galère (par exemple CG no. 2854), et ce sentiment se retrouve encore quelques mois plus tard dans des lettres de 1865 et 1866.
En présentant sa candidature à l’Académie en 1854 Berlioz écrit au Président: ‘Je crois […] avoir montré en remplissant ces fonctions dangereuses [de critique musical], un amour de l’art réel et dévoué’ (CG no. 1781). En lisant tous ses nombreux feuilletons on lui accordera volontiers le bien-fondé de cette revendication.
The nearly 400 feuilletons written by Berlioz for the Journal des Débats over a period of thirty years constitute the most important part of his output as a music critic; they have now all been transcribed in full on this site (see the main page on his feuilletons for the Débats).
This page adds an important supplement to the transcribed texts, as well as to the dedicated search facility which accompanies them: it collects virtually all the excerpts from the composer’s correspondence in which he mentions his activities as writer of feuilletons for the Journal des Débats. Except for a few brief or very general references virtually all the relevant passages have been included. Links have been added to these excerpts in the main page on Berlioz’s feuilletons every time a particular feuilleton is referred to. (Another page on this site collects excerpts from Berlioz’s correspondence that deal with the publication of the Mémoires d’un musicien in le Monde Illustré in 1858 and 1859.)
The citations reproduced below are presented in chronological order; the date given for each letter is that of the collected letters of the composer (Correspondance générale, hereafter CG). The citations go from 1835, soon after the start of his collaboration with the Journal des Débats, down to 1866, nearly three years after the publication of his last feuilleton on 8 October 1863. Each citation is followed, where relevant, with a link to the feuilleton or feuilletons which are alluded to in the letter. Other excerpts of these same letters are cited on other pages of this site; where this is the case a link has been added to one of these citations (the reader will bear in mind that a separate page gives a complete listing of all the citations of the letters on this site). Links have also been added to many of the names of Berlioz’s correspondents which appear below (see in this connection the pages subtitled Friends and acquaintances concerning Berlioz and Germany, Berlioz and Russia, Berlioz and London, and Berlioz and Marseille).
Berlioz’s correspondence provides, as might be expected, an instructive counterpoint to the feuilletons themselves. It shows in general the large place taken by his activities as music critic in the composer’s career. Between 1834 and 1863 there are few periods when they are absent: only his longer travels abroad interrupt his work as a critic, notably from December 1842 to June 1843 (first trip to Germany), November 1845 to April 1846 (second trip to Germany and central Europe), March to July 1847 (trip to Russia), and November 1847 to June 1848 (trip to London). After his return from London in July 1848 his work as a writer of feuilletons becomes regular again, his excursions abroad are henceforward of shorter duration, and the interruptions consequently briefer.
The reader will be able to see for himself the numerous connections between the correspondence and the feuilletons. A few examples of what the letters can contribute may be mentioned here. From the start of his collaboration with the Journal des Débats they emphasise the need that drove him to become a music critic: he had to earn a living and could not survive merely from his music (CG nos. 429, 430). He occasionally spells out exactly to his correspondents what he earns from his feuilletons (CG nos. 746, 851, 1215, 1237, 1343). On the other hand the prestigious Journal des Débats provided him with an influential platform, as well as a source of income (CG no. 429). His feuilletons commanded a large audience in France and abroad. His letters on his first trip to Germany caused a stir and were translated abroad (CG nos. 847, 851, 853, 864). He therefore would have preferred to publish all the letters on his second trip in the Débats rather than elsewhere, though the consequences of the 1848 revolution prevented this (CG nos. 1174, 1187, 1240). One illustration among many of the impact of his feuilletons: in February 1852 the journal’s editor inadvertently allowed the publication of a feuilleton criticising the Opéra, in spite of the censorship: the result was uproar, and Berlioz ‘received letters of congratulation, visitors came to thank him, and others reacted with loathing’ (CG nos. 1449, 1453).
But from the start Berlioz found the job of critic burdensome: his position as writer of feuilletons may have provided him with an influential platform, but he hated not being always free to say what he thought. He was forced to review mediocre works, but felt under pressure to write favourably of them (CG nos. 2480, 2596). ‘This is a job fit for a dog; I must always either lick or bite’ (CG no. 1357). His feuilletons earned him numerous enemies (CG no. 1060). In private he would often warn his correspondents not to take literally everything he wrote (numerous examples: CG nos. 487, 490, 712, 765, 1258, 1935, 2029, 2171, 2184 etc.).
On the other hand he could sometimes feel free to speak with his own voice, especially when he wanted to lavish praise on the great masters he venerated, such as Gluck (CG nos. 2436, 2441), Spontini (CG nos. 1246, 1379, 1381), or Beethoven (CG no. 2504), or on works of past or contemporary composers he thought highly of (CG nos. 953 [Glinka], 1240 [Halévy], 2130 [Grétry]). And when driven to it he would not pull any punches in his criticisms of works or composers he despised (CG nos. 2283, 2396).
‘I have only one ambition left, that of becoming rich enough to be able to resign from the Journal des Débats’, he wrote to Princess Sayn-Wittgenstein in 1862 (CG no. 2651). The performances of Les Troyens à Carthage at the Théâtre-Lyrique in November and December 1863 enabled him to realise this wish at last, as he wrote in the Postface of his Memoirs:
At last, at long last, after thirty years of slavery, I am now free! No more feuilletons to write, no platitudes to excuse, no nonentities to praise, no indignation to suppress, no more lies, no more pretence, no mean compromises, I am now free! I do not have to set foot in opera houses, or talk about them, or hear about them, or even laugh at what is cooked up in those infamous feeding places! Gloria in excelsis Deo, et in terra pax hominibus bonae voluntatis!!
It is to Les Troyens at least that the wretched writer owes his release.
But to judge from his letters, his final resignation does not seem to have happened all at once. He was initially granted leave of absence from the Débats (CG nos. 2830, 2832, 2834), but there was an expectation that he might return, and some even sought to bring pressure on him (CG no. 2839); in the end he lost patience and stated in no uncertain terms that his decision was final (CG nos. 2845, 2849). The letters of 1864 are full of expressions of relief at having at last escaped from his servitude (for example CG no. 2854), and the sentiment occurs again a few months later in letters of 1865 and 1866.
When applying for a vacancy at the Académie de France in 1854 Berlioz wrote to its president: ‘I believe […] that in performing the dangerous function [of being a music critic] I have demonstrated genuine love and devotion for art’ (CG no. 1781). On the evidence of his numerous feuilletons no one would wish to deny the validity of this claim.
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À Humbert Ferrand (CG no. 429; 15 avril)
[…] Je suis obligé de travailler horriblement à tous ces journaux qui me payent ma prose. Vous savez que je fais à présent les feuilletons de musique (des concerts seulement) dans les Débats ; ils sont signés H***. C’est une affaire importante pour moi ; l’effet qu’ils produisent dans le monde musical est vraiment singulier ; c’est presque un événement pour les artistes de Paris. Je n’ai pas voulu, malgré l’invitation de M. Bertin, rendre compte des Puritani, ni de cette misérable Juive ; j’avais trop de mal à en dire ; on aurait crié à la jalousie. […] Je vous quitte pour aller aux Débats porter mon article sur la symphonie en ut mineur de Beethoven, où se trouve la phrase que vous me signalez. […]
Voir Débats 18 avril 1835
À sa sœur Adèle Berlioz (CG no. 430; 17 avril)
[…] L’obligation de gagner le plus d’argent possible pour acheter les mille choses qui nous manquent et nous manqueront longtemps encore dans notre petit ménage, et même tout simplement pour vivre, me force de tirer de ma plume tout le parti possible. […] Quant aux journaux où je travaille, ce sont ; le Rénovateur, où je fais quatre articles par mois, fort peu payés, la Gazette musicale, où j’écris quand je le puis, qui me paye encore plus mal, puis enfin le Journal des Débats, qui m’a donné à faire, depuis peu, les articles concerts, que je signe H…, et qu’on me paye cent francs chacun, quelle qu’en soit l’étendue. […]
À Humbert Ferrand (CG no. 440; 23 août)
[…] Je travaille comme un nègre pour quatre journaux qui me donnent mon pain quotidien. Ce sont: Le Rénovateur, qui paye mal; Le Monde Dramatique et la Gazette Musicale, qui payent peu, Les Débats qui payent bien. Avec tout cela, j’ai à combattre l’horreur de ma position musicale; je ne puis trouver le temps de composer. J’ai commencé un immense ouvrage intitulé: Fête musicale funèbre à la mémoire des hommes illustres de la France; j’ai déjà fait deux morceaux, il y en aura sept. Tout serait fini depuis longtemps si j’avais eu seulement un mois pour y travailler exclusivement; mais je ne puis disposer d’un seul jour en ce moment sous peine de manquer du nécessaire peu de temps après.[…]
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À sa sœur Nancy Pal (CG no. 487; 27 février)
[…] J. Janin m’a depuis peu cédé de fort bonne grâce le feuilleton des Théâtres Lyriques dans les Débats (le Th. Italien et les ballets seulement ne sont pas de mon domaine) de sorte que je tiens sous ma férule l’Opéra et l’Opéra-Comique, mais c’est une position bien difficile à conserver sans de vilaines concessions. Ainsi dans quelques jours je vais avoir à dire passablement des bêtises indulgentes pour une énorme niaiserie musicale appelée Stradella, dont j’ai vu la répétition hier soir à l’Opéra. Mille raisons m’y obligent, indépendamment de l’inconvenance qu’il y aurait dans ma position, à éreinter un jeune compositeur qui s’est trouvé longtemps dans la position où je me trouve vis-à-vis du théâtre. Mais je te préviens de ne rien croire de ce que je dirai de la musique car depuis 15 ans que j’en entends, je n’ai encore rien rencontré d’aussi tranquillement plat. Cela fait terriblement ressortir l’œuvre de cette pauvre Mlle Bertin cent fois plus virile, et forte, et neuve, que cette musique suisse qui n’est ni allemande, ni italienne, ni française, mais touche un peu à toutes ces écoles comme le pays de son auteur touche aux trois autres. Par habitude, je retombe dans le feuilleton en t’écrivant ; pardonne-moi, car j’aimerais infiniment à m’en corriger, et Dieu aidant nous y parviendrons bien tôt ou tard. […]
Voir Débats 5 mars 1837
À son père Louis Berlioz (CG no. 490; 8 mars)
[…] Je travaille toujours beaucoup de toutes manières ; ma position au Journal des Débats s’agrandit et se consolide ; je suis assiégé par une foule d’autres journaux qui me demandent ma collaboration. Je crois que j’accepterai celle de la Chronique de Paris et de l’Encyclopédie du XIXe siècle, à cause de la puissance que ces feuilles me donneront pour aider encore à l’influence si énergique des Débats. Cependant tout cela me prend un temps énorme et si je composais une bonne symphonie elle me rapporterait, positivement parlant, dix fois plus que tous mes articles d’un an réunis. Mais il faut arriver à l’Opéra, et c’est là ma machine de guerre pour battre la porte de cet immense théâtre. Stradella est une œuvre morte sans rémission ; c’est du dernier médiocre, ou plutôt c’est exécrablement plat, quoi que j’en aie dit dans mes articles des Débats et de la Gazette musicale, dimanche dernier ; à présent je n’ai plus que deux ouvrages à voir monter avant le mien. […]
Voir Débats 5 mars 1837
À Ernest Legouvé (CG no. 510; après le 8 octobre)
Voilà, mon cher Legouvé, trois articles sur Gluck, commencés par celui intitulé :
Du système de Gluck en musique dramatique, il
prépare les autres. […]
Voir Débats 2 octobre, 16 octobre, 23 octobre 1835
À son père Louis Berlioz (CG no. 523; 7 décembre)
[…] Sur tous les journaux que j’ai lu hier il y en a treize pour et deux contre (le Corsaire et le Constitutionnel) encore le Corsaire n’était pas à la cérémonie comme le prouvent les faits matériellement faux dont il parle, et le Constitutionnel a voulu se venger d’un article que je fis il y a deux ans sur Herold. […]
Voir Débats 27 septembre 1835
À Antoine-Elie Elwart (CG no. 527bis [tome VIII]; 12-17 décembre)
J’ai reçu votre livre hier et je vais m’en occuper incessamment ; l’Alphabet musical a figuré déjà dans mon article des Débats de dimanche dernier. […]
Voir Débats 10 décembre 1837
À Franz Liszt (CG no. 538; 8 février)
[…] J’ai su par d’autres que par toi la grande sensation que tu as produite à Milan ; j’en ai dit quelques mots dans les Débats et ailleurs ; j’aurais bien voulu avoir quelques détails, faute desquels je n’ai pas osé m’aventurer. […]
‘Articles non retrouvés aux Débats et à la Gazette Musicale’ (CG II, p. 411 n. 2)
À son père Louis Berlioz (CG no. 649; 11 mai)
[…] Le métier de critique m’est odieux, il faut que je ménage un tas de platitudes qui me font mal au cœur. On me circonvient à propos de la plus mince débutante, chanteuse ou pianiste, pour le plus misérable opéra-comique qui ne vaut pas un vieux bout de cigare, pour toutes les plaies honteuses de l’art musical, de manière à me donner une idée effrayante de la puissance du Journal des Débats, en augmentant encore s’il est possible mon mépris pour tout ce crétinisme. De temps en temps la patience m’échappe, et je broie deux ou trois médiocrités dans une crispation de mon poing ; ce sont alors des désespoirs, des larmes, des ambassades pour demander la paix ; des lettres des hommes humbles, courbés jusqu’à terre, ou des invectives anonymes ; des visites des femmes avec recommandations de mes meilleurs amis. Puis des vengeances, (anonymes toujours), dans les petits journaux. Puis des invitations à dîner, des soirées données dans un but de captation. […]
À Humbert Ferrand (CG no. 665 [voir aussi tome VIII]; 22 septembre)
[…] Ruolz vient de donner son opéra de la Vendetta, que Duprez a soutenu avec frénésie, mais dont le succès est une négation complète. Le public en masse a senti lui-même toute la nullité d’un pareille composition ; mais on l’a laissé passer sans rien dire. J’étais cruellement embarrassé pour en rendre compte ; mais M. Bertin n’entendait pas raillerie, et il m’a fallu dire à peu près la vérité.
Je n’ai pas revu Ruolz depuis.
A propos d’article, lisez donc les Débats
d’aujourd’hui dimanche (22), vous verrez, à la fin, une homélie à l’adresse de Duprez, sous le nom d’un Débutant. Cela vous fera rire. […]
Voir Débats 14 septembre et 22 septembre 1839
À Naudet (CG no. 698; entre le 2 et le 8 janvier)
[…] Veuillez en corrigeant la fin de mon article, au passage relatif à Batta effacer les mots à son insu dans la phrase : c’est ainsi que j’ai entendu Paganini exécuter un trio de Schubert. […]
Voir Débats 9 janvier 1840
À Armand Bertin (CG no. 702; 12 février)
Il faut que vous soyez bon jusqu’à m’accorder deux jours de plus pour mon feuilleton ; j’ai passé la journée au lit tremblant comme un fièvreux. Ces infernaux maux de nerfs m’ont repris de plus belle, et dans cette disposition il m’est réellement fort difficile d’écrire quelque chose qui ait le sens commun. Ainsi ne comptez sur moi que pour samedi à 5 heures. C’est plus sûr. […]
Voir Débats 16 février 1840
À Hippolyte Lecourt (CG no. 712; 19 avril)
[…] Donizetti vient de donner ses Martyrs ; je les ai un peu torturés mais pas autant qu’il faudrait ; car ces martyrs-là sont de vrais portiers ivres, et des portiers de 1840 encore qui prennent M. de La Fayette pour Jules César. […]
Voir Débats 12 avril 1840
À sa sœur Nancy Pal (CG no. 746; 29 mars)
[…] Au Journal des Débats je gagne à peu près 1.600 f. ne faisant guère que 16 articles par an à peu d’exception près. […]
À Maurice Schlesinger (CG no. 759; 26 octobre)
[…] P.S. Je ne pourrai vous donner l’article sur l’instrumentation que pour le numéro de la semaine prochaine à cause d’un article que je vais être obligé de faire sur le champ pour les Débats.
Voir Débats 2/3 novembre 1841
À sa sœur Nancy Pal (CG no. 765; 5 février)
J’ai ce soir un atroce feuilleton à faire sur un grand petit-opéra d’Auber ; c’est de la musique de marchandes de modes chantée par des grisettes et des commis-voyageurs ; je dirai que c’est assez agréable, sans ajouter pour les modistes. Quelles corvées !! aussi vais-je renvoyer le feuilleton à demain et me donner le plaisir de vous écrire, à vous autres qui dansez à Grenoble et qui vous inquiétez peu de ce qu’on chante à Paris. […]
Voir Débats 9 février 1842
À un destinataire inconnu (CG no. 774; 10 septembre)
Une toute petit grenade que j’ai fait éclater l’autre jour entre les jambes du sieur Crosnier me met dans l’impossibilité malheureusement de rien lui demander en ce moment. […]
Voir Débats 28 août 1842
Au Directeur de La Sylphide (CG no. 790; entre le 1er et le 10 décembre)
[…] Pour les cours de chant, il y aurait quelque chose aussi à vous en dire ; M. Pastou, dernièrement, en présence d’un aréopage de grosses têtes musicales, a fait exécuter par ses élèves les plus incroyables difficultés que puissent présenter l’intonation, le rythme, la mesure et l’harmonie. Une méthode qui amène chez les enfants de pareils résultats est évidemment la plus propre à répandre une connaissance approfondie et raisonnée de l’art musical ; il n’y a que le plus incurable crétinisme qui le puisse nier. Eh bien, si je vous parle de la méthode et des cours de Pastou avec les éloges que je crois leur devoir, on dira que le professeur est un de mes camarades, un de mes amis, ou même un de mes ennemis ; ne s’est-on pas avisé de prétendre que je disais du bien de mes ennemis pour les faire enrager, en les empêchant par là de dire du mal de moi, comme si un ennemi n’était pas une chose sacrée qu’il n’est pas permis de nommer ? Ainsi donc, motus sur Pastou. […]
Voir Débats 9 juillet 1843
À sa sœur Nancy Pal (CG no. 845; 12 août)
[…] Je suis en train d’écrire dans les Débats une série de lettres sur mon voyage en Allemagne ; la première de ces lettres paraîtra demain. Tu ne saurais croire la peine que me font ces récits incomplets, (car on ne peut pas tout dire au public) cette évocation de souvenirs, qui me ……… bonjour, bonjour, ne traitons pas ce thème-là. […]
Voir Débats 13 août 1843
À sa sœur Nancy Pal (CG no. 847; 6-7 septembre)
[…] Le fâcheux est un français qui arrive de Dresde et vient m’apporter des nouvelles des amis que j’ai laissés en Saxe. Cela m’a fait mal, j’ai tant envie d’y retourner, je me déplais si fort à Paris… il fait si beau… Dresde est si belle… Au lieu d’y aller voilà qu’il me faut en te quittant, garder la plume pour raconter mon passage dans cette gracieuse ville ; car mes lettres continuent toutes les semaines et le bonheur veut qu’elles aient du succès ; la 3e sur Weimar a surtout fait fureur. J’ai reçu des félicitations à leur sujet d’Allemagne même, où on en publie déjà trois différentes traductions. […]
Voir Débats 28 août 1843
À Karol Lipinski (CG no. 849; 14 septembre)
[…] Vous avez eu connaissance, je suppose, de la suite de mon voyage en Allemagne et du résultat de mes concerts à Brunswick, Hambourg, Berlin, Hanovre, Darmstadt. Au reste, si vous aviez encore à apprendre là-dessus, mes Lettres sur l’Allemagne, dans le Journal des Débats, ne vous laisseraient rien ignorer. La cinquième (sur Dresde) a paru mardi dernier (12 septembre). […] Vous verrez, en lisant ma lettre sur Dresde, que je n’ai pas voulu laisser subsister le soupçon que vous avez fait naître au sujet de Wagner. […]
Voir Débats 12 septembre 1843
À sa sœur Nancy Pal (CG no. 851; 26 septembre)
[…] Comment se fait-il que tu ne saches pas encore que je suis payé au Jal des Débats par article et non par lignes ? Un feuilleton de 8 (ou de 12) colonnes me vaut cent francs, mais s’il n’a que 4 colonnes on ne le paye que cinquante francs.
J’ai été payé autrefois par l’Europe Littéraire 50c la ligne ; ce généreux journal n’a pas vécu longtemps. Le Jal des Débats est pourtant celui de toutes les feuilles de ce genre qui paye le mieux ; Dumas aura peut-être fait quelques conventions particulières avec la Presse, conventions que je ne puis ni ne dois imposer au Jal des Débats.
A ce sujet quelqu’un me disait l’autre jour qu’on devait me donner au moins cinq cents francs d’une lettre comme la dernière (sur Brunswick).
Jacques Arago m’avouait il y a deux mois que je passais pour avoir aux Débats dix mille francs fixes….. voilà bien le public !! Ces lettres ont une grande vogue parmi le monde artiste et lettré, on me dit de toutes parts : Vous avez à votre tour Vos petits mystères de Paris, c’est un succès à la manière de Süe, etc. ; et je ne puis encore trouver un libraire pour m’acheter deux volumes où ces lettres doivent figurer. La plupart de ces prudents industriels trouvent que cela s’adresse à un public trop restreint, le public musical et lettré. S’il s’agissait d’un Roman à la façon de Paul de Kock, lisible surtout pour les cuisinères, j’aurais déjà fait une très bonne affaire. Ils ont raison. En attendant il y a déjà six ou sept traductions et contrefaçons de ces lettres en Belgique et en Allemagne. Il est toujours agréable de savoir qu’on est utile aux autres quand on ne peut l’être à soi..... […]
Voir Débats 23 septembre 1843
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 853; 30 septembre)
[…] Je te remercie des gentillesses que tu me dis au sujet de mon voyage musical en Allemagne.
Ces lettres ont en effet un grand succès en France et six différentes traductions allemandes les popularisent au delà du Rhin. Il y en aura une d’une tournure assez étrange demain. J’ai reçu force compliments et remerciements à leur sujet de Darmstadt, de Stuttgardt, de Cologne, etc. J’espère maintenant trouver un libraire qui publiera en deux volumes ces lettres, le Voyage musical en Italie qui a déjà paru dans l’Italie Pittoresque, et deux nouvelles imprimées il y a quatre ans dans la Gazette musicale.
Cela n’amuse pas beaucoup Janin, qui, malicieusement complimenteur, dit maintenant à qui veut l’entendre que j’étais né pour faire des feuilletons et non pour écrire de la musique…… […]
Voir Débats 8 octobre 1843
Jean-Baptiste Chelard, de Weimar, à Berlioz (CG no. 864; 15 novembre)
[Extraits] […] Quant à la correspondance, vous avez pris, dans vos lettres du feuilleton des Débats sur Weimar et Leipzig, l’initiative avec tant de vraie bienveillance à mon égard, tant de mesure et de délicatesse, que ce serait bien mal à moi de ne pas y apporter au moins le tribut de ma gratitude. […] Vous dire quel bien m’a fait la vue de mon pauvre nom dans une feuille française, et ce nom presque toujours oublié ou persiflé par la presse parisienne, de le voir dans un de ses principaux organes si simplement mais si dignement réintégré… vous dire, donc, l’émotion que j’ai ressentie, ce serait aussi puéril qu’inutile […] Vos articles font sensation, et les principes généraux ainsi que les faits positifs sur lesquels ils s’appuient contrastent avec les critiques du pays, toutes restreintes, masquées, locales et personnelles, comme avez pu vous en convaincre dans votre rapide excursion. […]
Voir Débats 28 août 1843
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 875; 31 décembre)
[…] A propos de ce voyage, j’ai enfin trouvé un libraire qui va m’imprimer mes deux volumes, l’un contiendra les lettres dont une paraîtra encore ces jours-ci, et l’autre le voyage en Italie, considérablement augmenté, et deux ou trois nouvelles.
Je t’enverrai cela dans quelques mois. […]
Voir Débats 9 janvier 1844
À sa sœur Nancy Pal (CG no. 877; 5 janvier)
[…] Ma dernière lettre sur l’Allemagne est à mon avis la meilleure des Dix, ou du moins la plus variée et la plus amusante ; elle a déjà paru en allemand à Hambourg, mais elle est retenue en quarantaine aux Débats par la nouvelle de Soulié qui paraît tous les jours. Cela m’impatiente exorbitamment. J’ai trouvé un libraire ; on imprime déjà ; il y aura sur l’Italie un volume que tu ne connais qu’en partie et qui t’intéressera peut-être. […]
Voir Débats 9 janvier 1844
À Jacques-Léopold Heugel (CG no. 879; 18 janvier)
[…] P.S. Je parlerai de votre album dans un article dont l’insertion ne peut être beaucoup retardée. […]
Voir Débats 17 février 1844
À Louis Schlösser (CG no. 881; 28 janvier)
[…] Que fait-on à Darmstadt ? Avez-vous lu ma dernière lettre dans les Débats où j’ai raconté ma visite chez vous ? On publie maintenant tout cela en volumes et je corrige sans cesse des épreuves. […]
Voir Débats 9 janvier 1844
À Mikhaïl Glinka (CG no. 953; 25 mars)
Ce n’est pas tout d’exécuter votre musique et de dire à beaucoup de personnes qu’elle est fraîche, vive, charmante de verve de d’originalité, il faut que je me donne le plaisir d’écrire quelques colonnes à ce sujet, d’autant plus que c’est mon devoir. N’ai-je pas à entretenir le public de ce qui se passe à Paris de plus remarquable en ce genre ? Veuillez donc me donner quelques notes sur vous, sur vos premières études, sur les institutions musicales de la Russie, sur vos ouvrages, et en étudiant avec vous votre partition pour la connaître moins imparfaitement, je pourrai faire quelque chose de supportable et donner aux lecteurs des Débats une idée approximative de votre haute supériorité. Je suis horriblement tourmenté par ces damnés concerts, avec les prétentions des artistes, etc., mais je trouverai bien le temps de faire un article sur un sujet de cette nature, je n’en ai pas souvent d’aussi intéressant. […]
Voir Débats 16 avril 1845
À sa sœur Nancy Pal (CG no. 992; 26 août)
[...] J’ai eu à faire d’abord trois grands articles, dont deux pour les Débats et un autre presqu’aussi long que les deux premiers ensemble pour un nouveau Journal (Le Monde) qui paraîtra à Paris dans quelques semaines, et qui m’a demandé une relation complète de toutes les fêtes de Bonn, Cologne, Brühl, Stoltzenfelds, Coblentz, etc.
Tu auras lu sans doute mes deux lettres là-dessus dans les Débats, ainsi je ne te renarrerai pas ce que tu sais déjà par tant d’autres. [...]
Voir Débats 22 août et 3 septembre 1845
À sa sœur Nancy Pal (CG no. 1045; 29 juin)
[…] J’aurai beaucoup de peine à avoir les chanteurs qu’il me faut ; je suis brouillé tout à fait avec Pillet, à cause de mes articles sur l’opéra. La patience m’a manqué à la fin ; il n’y avait pas moyen d’y tenir ; c’est un honteux théâtre. […]
Voir Débats 24 mai, 9 juin et 7 juillet 1846
À Josef Fischoff à Vienne (CG no. 1050; 29 juillet)
[…] J’ai rendu compte ce matin dans les Débats du grand concert militaire de l’hippodrome, ainsi je ne vous en parle pas. C’est le seul événement musical du moment. L’opéra est de plus en plus exécrable ; Rossini vient d’arriver ici ; on ne sait ce qu’il projette. […]
Voir Débats 29 juillet 1846
Gaspare Spontini à Berlioz (CG no. 1051; 30 juillet)
Le prétendu père de la musique guerrière, toute abstraction faite de ce pompeux nouveau baptême, très flatteur assurément, dont il vous a plu de l’asperger, mon cher Berlioz, et qu’il vous aurait pourtant pardonné, si vous eussiez connu et entendu exécuter ses cent compositions guerrières, héroïques, triomphales et nationales, au retentissement desquelles se sont ébranlées, depuis un grand nombre d’années, et s’ébranlent journellement encore les cent armées prussiennes, russes, polonaises, saxonnes et autres de cette antique Germanie, oui, ce père improvisé a de très grand cœur applaudi bien énergiquement à votre admirable compte rendu dans le feuilleton des Débats, du gigantesque et le plus important festival militaire de notre Association musicale, exécuté sur la triste arène de l’infortuné Hippodrome, comme à un véritable chef-d’œuvre parfait de démonstration, de définition et de raisonnement théorique et pratique de la musique militaire, des instruments belliqueux, de leur nature et spécialité, de leur distribution et placement et de tant d’effets divers résultants, et cela rédigé avec tant de logique, de justesse, de connaissance, de vérité, de philosophie, d’esprit, d’expérience et de bonne foi nationale, en rendant à tous pleine et incontestable justice, en tous sens et de toutes les couleurs, rose, blanche et noire, suivant les hommes et les choses, qu’il a été impossible à vos lecteurs de ne pas en avoir été très fortement frappés d’admiration, pénétrés, émus et émerveillés devant un tel tableau historique, si vrai, si vigoureux et saisissant de notre art et de nos artistes [etc. etc.] […]
Voir Débats 29 juillet 1846
À Auguste Morel (CG no. 1059; vers le 8 septembre)
[…] M. Barthélémy dont le nom figure dans mon article désire vivement que le paragraphe de cet article qui le concerne soit reproduit dans le Monde musical. […] P.S. Ne perdez pas mon journal j’en aurai besoin après que vous aurez copié le passage désigné.
Voir Débats 6 septembre 1846
À son père Louis Berlioz (CG no. 1060; 16 septembre)
[…] Grâce aux haines que mes feuilletons des Débats excitent contre moi journellement et aux sourdes rages des petites natures envieuses, je suis obligé (à Paris) de faire mon chemin comme un boulet rouge en sifflant, fracassant et brûlant. […]
Gaspare Spontini à Berlioz (CG no. 1081; 4 décembre)
Pardonnez-moi de grâce, cher ami Berlioz, si au milieu de vos déchirants gémissements d’émission au monde, et avant que je n’aie assisté à la naissance en applaudissant à votre nouveau à naître, je vienne vous dire, que l’auteur du feuilleton sur Berlin vient de m’inspirer beaucoup de sympathie pour ce qui touche le haut Personnage, avec lequel il n’est pas encore en guerre, et dont mon esprit, mon cœur et mes archives sont remplis ! […]
Voir Débats 21 octobre et 8 novembre 1843
À Heinrich Wilhelm Ernst (CG no. 1095; 28 janvier)
J’ai reçu la lettre que Frankoski m’a fait le plaisir de m’écrire de Kœnigsberg juste au moment où je venais de donner aux Débats un article contenant seulement votre nom à propos du petit Pixis qui avait osé jouer votre Carnaval de Venise.
Je dois faire ces jours-ci un autre article où j’annoncerai votre beau voyage à Berlin, à Kœnigsberg et votre arrivée à St Pétersbourg ; il s’agit seulement de trouver le temps d’écrire l’article et un jour de liberté au journal pour l’imprimer. […]
Voir Débats 24 janvier et 5 février 1847
À Joseph d’Ortigue (CG no. 1127; 26 août)
[…] Je vais écrire encore une lettre pour les Débats et je partirai pour la Côte. La première sur Vienne a paru avant hier. Je t’adresserai celles sur la Russie c’est convenu. […]
Voir Débats 24 août et 5 septembre 1847
À sa sœur Nancy Pal (CG no. 1129; 10 octobre)
[…] Nous avons eu hier soir un concert à l’Opéra dans lequel a débuté une admirable chanteuse italienne, Melle Alboni, qui a obtenu un succès foudroyant. Il faut que je fasse aujourd’hui mon feuilleton là-dessus. […]
Voir Débats 3 octobre et 12 octobre 1847
À Humbert Ferrand (CG no. 1131 [voir tome VIII]; 1er novembre)
[…] Je vous envoie, avec ma lettre, les trois feuilletons des Débats que je viens de vous adresser et qui contiennent le récit de mon voyage à Vienne et en Hongrie. Vous n’en savez peut-être rien encore. […]
Voir Débats 24 août, 5 septembre et 19 octobre 1847
À Dominique Tajan-Rogé (CG no. 1135; 10 novembre)
[…] Je publierai seulement pendant mon séjour à Londres, cet hiver, la suite de mes lettres sur mes excursions musicales. Vous avez peut-être vu les trois premières sur Vienne et Pesth. Je vais maintenant écrire celles de Prague et de la Russie. […]
Voir Débats 24 août, 5 septembre et 19 octobre 1847
À Johann Friedrich Kittl à Prague (CG no. 1174; 12 février)
[…] Je viens d’écrire deux longues lettres sur Prague que le Journal des Débats insérera un de ces jours, mais il en manque une troisième dont je m’occupe en ce moment et qui finira mon voyage en Bohême. Je suis sûr que vous rirez comme un fou en lisant les 2 premières. […]
Ces lettres ne paraîtront pas dans le Journal des Débats mais dans la Revue et Gazette Musicale.
À James William Davison (CG no. 1187; 17 mars)
[…] J’ai une partie de mon voyage en Bohême, que les Débats possèdent depuis deux mois sans l’imprimer, l’impatience me prend et si le Times veut m’en donner un prix raisonnable, je le lui cèderai, et je finirai ce travail immédiatement.
C’est romanesque, bouffon, et cela contient une critique assez drôle des mœurs musicales de Paris, avec quelques mots sur Londres. Adieu. Soyez assez bon pour vous occuper de cela. […]
À Camille Pal (CG no. 1215; 18 ou 19 juillet)
[…] Je vais tâcher de gagner quelque argent en écrivant dans la Gazette musicale ; le Journal des Débats a réduit de moitié les appointements des rédacteurs. […]
À Franz Liszt (CG no. 1216; 23 juillet)
[…] Le directeur unique de l’opéra est ce qu’il a toujours été, un farceur ridicule, outrecuidant dans sa fausse bonhomie, méprisant la musique presque autant qu’elle le méprise et qui ne fait que sottises et impertinences. J’ai pris à l’égard de toute cette engeance un parti radical, la guerre à outrance par le ridicule. En toute occasion je les vilipenderai avec le plus mortel sang-froid, ou tout au moins avec un demi quart de colère. J’ai commencé hier en paroles et en écrits ; j’ai entrepris Roqueplan sur le boulevard, et j’ai envoyé aux Débats un article sur l’ouverture (autopsie) de l’Opéra, qui chatouillera agréablement la plante des pieds de Duponchel. […]
Voir Débats 26 juillet 1848
À sa sœur Nancy Pal (CG no. 1237; 10 novembre)
J’aurais voulu t’écrire hier et avant-hier, l’inexorable feuilleton m’en a empêché. Je fais des colonnes sans nombre pour et contre divers grands hommes ; il n’y a que le futur président dont je ne me suis point encore occupé. On lui prêtera pour quelques mois la colonne de son oncle, qui vaut mieux que les miennes (elles ne valent que huit francs). […]
Voir Débats 9 novembre 1848
À sa sœur Nancy Pal (CG no. 1239; 26 novembre)
[…] J’ai été à mon tour assez malade tous ces derniers jours ; un commencement de gastrite m’avait alarmé, la diète m’a remis et je vais mieux. La cause en était je pense, dans un travail trop prolongé ; j’avais en six jours écrit trente-deux colonnes de journal, dont vingt dans Les Débats. […]
Voir Débats 9 novembre et 14 novembre 1848
Au comte Michel Wielhorsky (CG no. 1240; 28 novembre)
[…] Halévy vient d’obtenir un succès monstre avec son Val d’Andorre à l’op. comique. C’est vraiment bien. Il y a des choses dans sa partition d’un sentiment très elevé et très juste, et des mélodies charmantes. J’ai dit ce que je pensais dans mes feuilletons. C’est tout le contraire pour Jeanne la Folle : il n’y a là ni idées, ni style, c’est tout bonnement gros, bête et plat. Vous me direz : comment peut-on allier la grossesse à la platitude ? — je ne sais comme l’auteur y est parvenu ; c’est un des secrets de son métier…
[…] Je n’ai pas encore écrit mes lettres sur la Russie ; M. Bertin ne m’avait pas paru disposé à les imprimer dans les Débats et je ne puis me décider à les donner à la Gazette Musicale. Je ferai une nouvelle démarche ces jours-ci auprès de M. Bertin ; peut-être a-t-il changé d’avis maintenant. Je ne sais quelles pouvaient être ses raisons. J’ai tant de choses à dire sur Pétersbourg et les Russes, que je veux une tribune convenable. M. Bertin me trouvait trop engoué d’eux sans doute. Je le convertirai. […]
Voir Débats 9 novembre et 14 novembre 1848
Au général Alexei Lvov (CG no. 1246; 23 février)
[…] Dimanche dernier, soit dit seulement en passant, Spontini, avec son second acte de la Vestale, a tellement enthousiasmé et bouleversé le public du Conservatoire que nous ressemblions à une assemblée de fous. J’en pleure encore en vous en parlant. Je viens de faire deux feuilletons là-dessus ; peut-être vous tomberont-ils sous les yeux : ils paraîtront ces jours-ci dans la Gazette musicale et les Débats. […]
Voir Débats 7 mars 1849
À sa sœur Nancy Pal (CG no. 1258; 25 avril)
[…] Je suis même libéré de mon article sur le Prophète, ce qui était bien plus grave. Meyerbeer a le bon esprit de ne pas trop mal prendre les quatre ou cinq restrictions que j’ai introduites dans mes dix colonnes d’éloges. J’aurais voulu lui épargner la pénible impression que ces critiques exprimées avec une certaine énergie, lui ont fait éprouver ; mais il y a des choses qui doivent absolument être dites ; je ne puis pas laisser croire que j’approuve ou que je tolère seulement ces transactions d’un grand maître avec le mauvais goût d’un certain public. J’ai passé ma vie à incriminer ces mauvaises actions et les trouve aujourd’hui plus mauvaises et plus plates que jamais. Au reste le succès du Prophète est assez vivement contesté. Méry disait à la première représentation : « quel bel opéra !… s’il était en musique !… » Janin ripostait par « C’est un traité de théologie moins la foi ». Il y a une foule de mots plus ou moins heureux dans ce genre.
La partition contient néanmoins de très belles choses à côté de choses très faibles et de fragments détestables. Mais la magnificence incomparable du spectacle fera tout passer. […]
Voir Débats 20 avril 1849
À Morris Barnett à Londres (CG no. 1260; 28 avril)
[…] Oh ! que tous les feux du ciel et de l’enfer tombent, montent et se réunissent pour dévorer ces damnés feuilletons !… Quel métier de chien est le nôtre ! En ce moment surtout. Malgré la dureté des temps et des hommes, il y a des concerts de toute espèce dans tous les coins de Paris. […] M. Lumley m’a fait envoyer il y a quelque temps un extrait des journaux qui constatent le grand succès de Melle Parodi. M. Lumley est trop bon. Après le feuilleton que je fis pour lui dans les Débats il y a deux ans et dont j’eus tant de peine à obtenir l’insertion je devais compter sur quelque bienveillance de la part de ce sublime impresario. Quand je suis allé à Londres, il m’a envoyé chaque soir un billet pour le Théâtre de la Reine, quand il était vide. J’étais alors utile pour garnir la salle, et dès que Melle Lind eût commencé ses représentations il ne m’a plus été possible d’y être admis. Sans vous, Barnett qui m’avez donné place dans votre loge, je n’eusse pas pu entendre Melle Lind. Si M. Lumley croit que ce procédé-là et quelques autres, dont je ne veux pas vous entretenir, sont convenables de lui à moi il se trompe étrangement. […]
Voir Débats 5 février 1847
À Heinrich Wilhelm Ernst (CG no. 1263; 8 mai)
[…] Je ne trouve rien… mais rien, rien de rien. C’est comme pour mon feuilleton. Ce feuilleton me fera tourner en Cabet ! c’est sûr. […] Ah mon pauvre Ernst, plaignez-moi, les feuilletons me feront mourir.
Voir Débats 20 mai 1849
À sa sœur Nancy Pal (CG no. 1283ter [tome VIII]; 29 octobre)
[…] Aujourd’hui je ne suis guère plus gai ; je viens de l’Eglise de la Madeleine où on a célébré le service funèbre du pauvre Chopin, mort à 39 ans. Au moins cette fois, les funérailles ont été décentes ; tout le Paris artiste et aristocratique s’y trouvait ; les coins du poële étaient tenus par Meyerbeer, Paul de Laroche, Eugène de Lacroix et le Prince Czartoriski. Le Requiem de Mozart a été exécuté avec soin, mais sans effet. Et quelques notes de l’orgue, et le De profundis chanté en faux bourdon ont plus touché l’auditoire que la tant célèbre et tant incomplète partition du grand maître. Heureusement j’ai fait mon article sur Chopin samedi dernier et je ne serai pas obligé d’y revenir ; je serais trop gêné pour parler du Requiem de Mozart, je ne me sens plus le courage de continuer, ainsi qu’il le faudrait, cette éternelle comédie d’une admiration de commande. […]
Voir Débats 27 octobre 1849
À Heinrich Wilhelm Ernst (CG no. 1284; 3 décembre)
[…] Il n’y a pas plus de musique ici que quand vous êtes parti. On a donné à l’Opéra comique, une affreuse platitude nommée le Moulin des Tilleuls, que j’ai suraplatie de mon mieux dans mon feuilleton. […]
Voir Débats 17 novembre 1849
À Humbert Ferrand (CG no. 1339 [voir tome VIII]; 28 août)
J’ai fait ce que vous désirez pour M. Mollière. Mon article a paru hier mardi 28 ou 27 dans le Journal des Débats. Je m’en suis tiré en n’abordant pas la question musicale ; et, grâce au beau passage de sa préface que j’ai cité, le paragraphe ne contient que ce que j’ai réellement senti et point de paroles de complaisance. […]
Voir Débats 27 août 1850
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 1343; 24 septembre)
[…] Je fais à peu près un feuilleton par mois dans le Journal des Débats ; s’il suffit à remplir 10 grandes colonnes de feuilleton on m’en donne 100 fr, si non je touche 75 fr et souvent seulement 50 fr. […]
À Ferdinand Hiller (CG no. 1344; 26 septembre)
[…] Mettez-moi donc au courant du mouvement musical que vous imprimez à Cologne, afin que je puisse en parler un peu dans le Jal des Débats, vous me rendrez service. […]
Voir Débats 23 février 1851
À Auguste Morel (CG no. 1357; 15 novembre)
[…] On vient de reprendre à l’opéra les études de l’Enfant prodigue ; Mme Viardot à sa rentrée, a produit peu d’argent et peu d’effet ; je n’ose aller la voir, je ne saurais que lui dire… et que vais-je écrire dans mon prochain feuilleton ?… Chien de métier ! Métier de chien ! toujours mordre ou lécher. […]
Voir Débats 9 décembre 1850
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 1370; 4 janvier)
[…] J’a fait jouer à notre dernier concert un solo de violon à un enfant de 10 ans nommé Julien, que tu connais peut-être. Il est de Vienne (Isère), son père est un artisan, serrurier je crois ou menuisier. Cet enfant est prodigieux, il a eu un succès fou, on l’a couvert de bouquets et ce qui vaut mieux il a joué en musicien consommé et en grand virtuose. […]
Voir Débats 17 janvier et 13 avril 1851
Au général Alexei Lvov (CG no. 1379; 1er février)
Je vous remercie mille et mille fois de votre envoi et de l’aimable lettre qui l’accompagne. Sans aucun doute, je ferai, et le plus tôt possible, le travail que vous m’indiquez dans le Journal des Débats, je l’eusse même commencé cette semaine si un article nécrologique ne fût venir réclamer une triste priorité. Spontini vient de mourir, et je dois, à son sujet, écrire un long article. Cette mort, dès longtemps prévue, m’a néanmoins profondément affligé. Je l’aimais, cet homme peu aimable, à force de l’avoir admiré. D’ailleurs les aspérités mêmes de son caractère m’avaient attaché à lui, sans doute en s’accrochant aux aspérités du mien… […]
Voir Débats 12 février et 13 décembre 1851
À Pierre Erard (CG no. 1381; 10 février)
J’a fini et j’ai profité, je crois, de tout ce que vous m’avez dit et écrit. Le feuilleton formera environ 15 colonnes du Journal des Débats, il est trop long en conséquence pour paraître demain mardi, la séance de l’assemblée général prendra trop de place, mais il paraîtra sans doute après-demain.
Maintenant, il faut que je vous dise combien j’ai été surpris, je dirai même peiné, de votre envoi d’hier. Je n’ai jamais de ma vie songé à rien de pareil pour faire mon devoir d’abord, et ensuite pour dire au sujet d’un grand homme tel que Spontini toute l’admiration qu’il m’inspire. Qu’est-ce qui peut vous avoir suggéré l’idée de me faire un si magnifique présent ? je l’ignore. En tout cas je ne puis l’accepter qu’à la condition pour vous de me fournir l’occasion de vous être sérieusement utile dans les opérations importantes que vous dirigez, soit à Londres soit à Paris. Et cette occasion je vous prie de ne pas me la faire attendre. […]
Voir Débats 12 février 1851
À Ferdinand Hiller (CG no. 1384; 17 février)
[…] Je suis encore embarqué dans un feuilleton qui me torture, et dans lequel je n’aurai aucun autre plaisir que celui de parler de vous. Vous me direz que c’est bien quelque chose, mais tout le reste est bien rude. […]
Voir Débats 23 février 1851
À Emile Deschamps (CG no. 1395ter [voir tome VIII]; 1er avril)
[…] Il m’est impossible d’assister aujourd’hui à la séance de la salle Ste Cécile dont vous me parlez. Veuillez donc pour mon prochain feuilleton m’envoyer une note (lisible, autant que vous le pourrez) sur ce qu’on aura lu, récité dans ce concert, enfin sur ce qui nous concerne. […]
Voir Débats 13 avril 1851
Au Prince de la Moskowa (CG no. 1397; 1er avril)
[…] Malheureusement le Théâtre Italien n’est pas de mon domaine au Journal des Débats, c’est M. Delécluze qui depuis un temps immémorial est chargé d’en enregister les heureuses ou malheureuses péripéties. De sorte que je ne pourrai parler que de façon tout épisodique dans un de mes feuilletons, de l’ouvrage d’Alary. Je ferai de mon mieux dès que l’occasion me le permettra, trop heureux de pouvoir ainsi vous être agréable. […]
Voir Débats 13 avril 1851
À Armand Bertin (CG no. 1414; entre le 26 mai et le 2 juin)
Si mon article n’a pas encore paru quand ce billet vous parviendra, soyez assez bon pour y faire les deux corrections suivantes ;
1o Ajouter à la liste des membres du Jury musical étranger le nom du Docteur Black envoyé par les Etats-Unis
d’Amérique (Kentucky.)
[2o] ensuite effacer (à peu près au même
endroit) la phrase par laquelle je donne à entendre que les travaux des facteurs d’instruments de musique anglaise n’ont, à deux exceptions près, que peu d’importance. Ceci est de trop, car, commercialement parlant, leurs travaux ont de l’importance.
Ainsi vous laisserez seulement, pour preuve de l’intérêt que prennent les Anglais aux questions musicales, qu’ils ont nommé quatre Jurés pris parmi les musiciens éminents des trois royaumes, etc. […]
Voir Débats 31 mai 1851, où les corrections n’ont pas été faites, la lettre de Berlioz étant sans doute arrivée trop tard.
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 1417; entre le 10 et le 20 juin)
[…] Je ne te dis rien de ce que je vois ici de curieux et d’intéressant, tu peux le connaître en lisant mes lettres dans le Journal des Débats. La 1ère a paru le 31 mai je crois. Je te recommande de guetter la seconde qui (à moins qu’elle n’ait paru aujourd’hui à Paris) n’est pas encore imprimée. Elle t’intéressera certainement. J’y raconte la cérémonie extraordinaire à laquelle j’ai assisté dans la cathédrale de St Paul et le prodigieux effet d’un chœur de six mille cinq cents enfants que j’y ai entendu. Je n’ai jamais rien vu ni entendu d’aussi émouvant dans sa grandeur immense que cette assemblée de pauvres enfants chantant et disposés sur des amphithéâtres colossaux. Lis cela. […]
Voir Débats 31 mai et 20 juin 1851
À un destinataire inconnu (CG no. 1418; 11 juin)
[…] Voyez le Journal des Débats du 11 ou des jours suivants, l’un des numéros à partir du 11 contiendra un article sur la réunion annuelle des Enfants de charité de St-Paul ; j’ai tâché de donner une idée de ce spectacle et de cet effet vocal, les plus extraordinaires qu’on ait jamais vus et entendus.
Cela peut vous donner quelque bonne idée.
Voir Débats 20 juin 1851
À Joseph d’Ortigue (CG no. 1419; 21 juin)
[…] Tâche de lire mon 2ème article dans les Débats ; s’il n’a pas paru à Paris aujourd’hui, il faut le guetter chaque jour. J’y raconte l’impression sans égale que j’ai reçue dernièrement dans la Cathédrale de St Paul, en entendant le chœur des six mille cinq cents enfants des écoles de charité, qui s’y réunissent une fois l’an. C’est sans comparaison la cérémonie la plus
imposante, la plus Babylonienne à laquelle il m’ait, jusqu’à présent été
donné d’assister. Je me sens encore ému en t’en parlant. Voilà la réalisation d’une partie de mes rêves et la preuve que la puissance des masses musicales est encore absolument inconnue. Sur le continent du moins on ne s’en doute pas plus que les Chinois ne se doutent de notre musique.
A ce propos, vois aussi mon article du 31 mai, tu y trouveras une relation de ma visite à la Chanteuse Chinoise et à son maître de musique. Tu verras ce qu’il faut penser de ces folles inventions de quelques théoriciens savants sur une prétendue musique par quarts de ton. Il n’y a rien de bête comme un savant. […]
Voir Débats 31 mai et 20 juin 1851
À Xavier Raymond (CG no. 1429; 21 août)
Puisque le besoin se fait généralement sentir de savoir ce que je pense de Séraphina, je vais me mettre au feuilleton demain et je parlerai d’autre chose que de cette ignoble drogue. […]
Voir Débats 24 août 1851
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 1437: 9 décembre)
[…] Malgré le scandale produit par mon article sur le ministre du Commerce (27 novembre dernier) où j’ai dévoilé sa conduite à l’égard des membres du Jury de l’Exposition et la banqueroute qu’il leur a faite, je ne serai pas payé. Ce sont encore 420 fr. que je perds. […]
Voir Débats 27 novembre 1851
Alexandre de Wolkow à Berlioz (CG no. 1438; 18/30 décembre)
Voir Russie et Débats 13 décembre 1851
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 1442; 16 janvier)
[…] Figure-toi que maintenant pour m’achever, il me faut passer les nuits à écrire mes feuilletons, quand il y a quelque nouveauté à raconter au public. La politique ne tenant plus de place dans le Journal des Débats M. Bertin est très avide de mes feuilletons, et veut que je parle le premier des choses nouvelles. Quand un pareil travail me survient je prends du café en rentrant, je veille, et ne me couche guère avant six heures du matin. […]
Au général Alexei Lvov (CG no. 1443; 21 janvier)
C’est à moi de m’excuser, au
contraire, d’avoir écrit aussi tard un article aussi insuffisant ; mais vous ne pouvez savoir comment ces affaires de feuilletons s’arrangent et de combien de niaiseries nous sommes forcés de parler avant de pouvoir étudier les choses importantes.
Enfin, bon ou mauvais, l’article a paru, et, s’il vous satisfait à peu près, je suis plus que content. […]
Voir Débats 13 décembre 1851
À Pier Angelo Fiorentino (CG no. 1447; 5 février)
Il m’a été à mon grand regret impossible d’assister au concert de Melle Clauss ; j’étais migrainé dans mon lit. D’un autre côté je pars un de ces jours pour Weimar et il se peut que je n’aie pas l’occasion d’écrire même un demi-Feuilleton avant [mon] départ. Soyez donc assez bon pour soutenir avec une double énergie ce jeune talent si élégant et si fort en même temps, dont vous moins qu’un autre pouvez méconnaître la rare valeur. […]
Voir Débats 21 février 1852
À Auguste Morel (CG no. 1449; 10 février)
[…] P. S. Tout l’opéra est en émoi à cause de mon dernier feuilleton que Bertin a fait passer malgré la censure (par mégarde !!!). Je reçois des lettres de félicitations, des visites de congratulations, et les autres m’ont en abomination. […]
Voir Débats 3 février 1852
À Camille Pal (CG no. 1453; 19 février)
[…] Au reste on est bien aise que je parte ; mon feuilleton du 3 de ce mois sur l’opéra a tout mis en émoi dans le monde artiste de Paris ; l’Elysée lui-même qui protège l’opéra s’en est ému. La censure avait voulu interdire mon feuilleton et l’avait supprimé ; M. Bertin l’a imprimé néanmoins. Le lendemain il a été mandé au bureau de censure et réprimandé… C’était pourtant par inadvertance qu’il l’avait mis ; ne se doutant point qu’un feuilleton de musique sans allusions politiques pût être censuré, et moins encore que M. le directeur de l’opéra fût devenu inviolable. J’ai reçu des visites et des lettres de félicitations ; tous les journaux Belges m’ont adressé des compliments. Roqueplan ne sait où se fourrer, car ses amis eux-mêmes lui reprochent d’avoir voulu s’abriter derrière la censure. Je n’ai jamais vu un bruit pareil pour quelques colonnes de critique musicale. Cela fait pitié. […]
Voir Débats 3 février 1852
À James William Davison (CG no. 1468; avril 1852?)
Cher Friend,
There is my article sur les Martyrs ; take of it that (ou what) te conviendra et ne me le perds pas. J’en ai besoin. L’appréciation est un peu raide ; n’oublie pas de dire que cet article a paru en 1840 à l’époque de la 1ère représentation des Martyrs à l’Opéra. […]
Voir Débats 12 avril 1840
À Joseph d’Ortigue, de Londres (CG no. 1481; 5 mai)
[…] J’ai couru vainement tous les cabinets de lecture sans pouvoir trouver ton article. Je le lirai à Paris. Les comptes du caissier du Jal des Débats ne se règlent que de mois en mois et du 15 au 18. Ainsi ne dis rien ; je ne puis supposer qu’on ait eu l’idée de ne te pas payer. Pour l’envoi du Journal c’est différent, je sais qu’on ne l’envoie qu’aux rédacteurs sempiternels. Je n’ai pas écrit à M. Bertin. Maintenant fais l’article sur Coussemaker, et, de plus je te prie instamment d’aller de ma part chez Stephen de la Madelaine no 19 rue Tronchet, lui dire que, ne pouvant trouver ici le temps d’écrire quelque chose sur son excellente théorie du chant, je te charge de me remplacer. Il te donnera son livre et tu feras entrer cette analyse dans le même no avec celle de l’ouvrage de Coussemaker. Si tu peux trouver le moyen de dire en une colonne et demie quelque chose d’important sur mes collections de chant, fais-le, sinon, laisse-les pour une autre occasion.
Je veux seulement qu’on sache qu’elles existent, que ce n’est point de la musique de pacotille, que je n’ai point en vue la vente et qu’il faut être musicien et chanteur et pianiste consommé pour rendre fidèlement ces petites compositions, qu’elles n’ont rien de la forme ni du style de celles de Schubert. […]
Voir les articles de d’Ortigue dans les Débats du 29 avril et 1er juillet 1852
À Franz Liszt (CG no. 1499; 2 juillet)
[…] Je n’avais point oublié la recommendation que m’avait faite de ta part Joachim au sujet de de Vesque. Mais je n’ai pas encore pu me décider à écrire une ligne de feuilleton ; l’idée seule de m’y remettre me rend malade. J’ai obtenu de M. Bertin quelques jours de répit. Au reste j’ai déjà parlé des Lieder de de Vesque, il ne l’a peut-être pas su, mais j’en fis mention dans un article des Débats peu de temps après qu’il me les eût envoyés. […]
Voir Débats 13 avril 1851
À Franz Liszt (CG no. 1505; 27-28 juillet)
[…] J’ai vu Joachim ces jours-ci, je l’ai questionné sur l’opéra de de Vesque dont tu m’as dit seulement le titre. Je tâcherai de trouver quelques mots agréables pour l’auteur du Conseiller joyeux et je les placerai dans mon prochain feuilleton. Celui de mardi dernier était trop long ; la place m’a manqué. […]
Voir Débats 11 août 1852
À Madame Lesueur (CG no. 1506; 29 juillet)
[…] Je suis dans l’impossibilité morale et physique d’écrire quelque chose digne de la cérémonie qui se prépare et de l’illustre maître qui en est l’objet.
Je n’ai aucune habitude de ce genre de travail et la
prostration d’esprit dans laquelle je me trouve achève de me rendre impropre à la tâche honorable que vous voulez bien me confier.
Je ferai de mon mieux pour donner du retentissement à cette fête à laquelle je ne sais même si je pourrai assister. Dans le cas où je ne pourrais aller à Abbeville je me recommande à vous pour les détails dont j’aurai besoin.
Vous savez avec quel empressement j’ai toujours saisi les occasions de témoigner mon respect et mon admiration pour le grand artiste qui fut mon maître. J’espère donc que ma réserve forcée dans cette circonstance ne vous fera douter ni des sentiments que je conserverai
toujours pour sa mémoire ni de ceux dont je vous prie d’agréer
personnellement l’assurance. […]
Voir Débats 27 août 1852
Au directeur de l’Illustration (CG no. 1507; 31 juillet)
Le fragment de critique musicale que je voulais ajouter à la notice sur Bortniansky, est entre les mains de l’imprimeur de M. M. Lévy qui publie en ce moment un livre dans lequel cet article se trouve [les Soirées de l’Orchestre].
Il m’est impossible, l’imprimeur n’étant pas à Paris, de reprendre mon manuscrit. Veuillez donc vous contenter de la notice Russe, elle dit vrai, en général, et il serait difficile pour moi de recommencer un travail déjà fait sur Bortniansky et les chantres de l’Empereur de Russie. […]
Voir Débats 19 octobre 1850 et 17 janvier 1851
À Franz Liszt (CG no. 1510; 14 août)
Je me disposais à t’écrire un peu longuement et voilà un feuilleton !!!! qui me tombe sur la tête et m’oblige à ne t’adresser que quelques lignes. […]
Voir Débats 27 août 1852
À Franz Liszt (CG no. 1528; 6 novembre)
[…] Je n’ai pas le temps aujourd’hui de t’envoyer un programme détaillé j’ai un affreux feuilleton à faire et la migraine. […]
Voir Débats 10 novembre 1852
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 1537; 27/29 novembre)
J’arrive de Weimar ; je ne puis que t’embrasser et [te] prier de lire le paragraphe du Journal des Débats de ce matin. M. Bertin a fait faire cela par un de nos confrères d’après une lettre que je lui avais écrite ; tu y verras ce qui cause ma joie. Lis donc aussi le feuilleton du 23 de ce mois. C’est la plus belle analyse qu’on ait encore faite de mon Requiem. Cela m’a causé au retour une surprise charmante ; le journal des Débats n’ayant encore rien dit à ce sujet. […]
L’article est dans les Débats du 27 novembre 1852. Le feuilleton du 23 novembre sur le Requiem (par E. Duchesne) est reproduit sur ce site.
À Pier Angelo Fiorentino (CG no. 1565; 10 février)
[…] Je vous remercie de votre obligeante colonne consacrée aux Soirées de l’orchestre. Je l’ai lue ce matin. Il paraît qu’en écrivant nos feuilletons à peu près en même temps nous avons rêvé de Molière tous les deux, car nous avons l’un et l’autre cité la même phrase de Mme Jourdain.
Les beaux esprits se recontrent… […]
Voir Débats 9 février 1853
À Heinrich Wilhelm Ernst (CG no. 1582; 7 avril)
[…] J’ai plusieurs fois ramené, je ne sais comment, votre nom dans mes colonnes ; je veux tâcher d’y faire figurer l’histoire du percepteur de Saint-Etienne. […]
Voir Débats 7 janvier et 17 mars 1853
À Emile Prudent (CG no. 1584; 9 avril)
Je suis vraiment heureux que les quelques lignes qui vous concernent dans mon dernier article vous aient fait plaisir. Votre morceau m’a causé un tel ravissement que je vous devais de le louer de mon mieux. Oui, mon cher ami, vous avez raison, marchez toujours et moquez-vous des petits obstacles comme des petits hommes, comme des petits sentiments, comme de toutes les petitesses de ce monde. Ce qui est fait est fait, et c’est là le difficile, de faire quelque chose !… […]
Voir Débats 6 avril 1853
À Camille Pal (CG no. 1594; fin avril-début mai?)
[…] Je vais écrire longuement à Adèle dès que je me serai débarassé d’un long feuilleton qui me tourmente. […]
Voir Débats 7 mai 1853
À Armand Bertin (CG no. 1608; 27 juin)
Benvenuto est tombé hier à Covent-Garden tout comme à Paris. Seulement l’opposition s’est manifestée d’avance et de telle sorte qu’on a découvert son plan. […]
Je crois donc que le mieux, si vous voulez dire quelque chose dans le Journal des Débats, serait d’annoncer seulement que la première représentation a eu lieu samedi dernier, sous ma direction, en présence de la Reine, qui est restée jusqu’à la dernière note du dernier chœur ; que plusieurs morceaux ont été redemandés et que l’exécution et la mise en scène ont été fort remarquables. […]
Le texte de Berlioz est reproduit dans les Débats du 29 juin 1853 p. 2 (annonce non signée)
À Franz Liszt (CG no. 1624; 3 septembre)
[…] Quand viens-tu à Paris ? me voilà retombé dans le feuilleton. J’ai déjà rendu compte du Nabab d’Halévy ; je viens de corriger mon article et il faut en écrire tout de suite un autre sur la réouverture de cet affreux théâtre lyrique qui a lieu ce soir. Quelle réunion de braillards et de mauvais musiciens !… […]
Voir Débats 4 septembre et 6 septembre 1853
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 1657; 30 novembre)
[…] Mais fais-moi un plaisir, fais mettre à la poste à mon adresse (Hôtel de Bavière, Leipzig) le numéro du Journal des Débats qui parle de mes concerts. Je ne savais pas qu’il en eût été question. Je n’ai rien écrit à M. Bertin. Et je suis curieux de savoir si c’est la traduction de quelque journal allemand.
N’y manque pas. […]
Voir Débats 27 octobre 1853; voir aussi Débats 13 décembre 1853.
À Robert Griepenkerl (CG no. 1679; 23 décembre)
J’ai publié hier jeudi 22 décembre une lettre dans le Journal des Débats, au sujet du procès du Freischütz. Il m’importe beaucoup qu’elle soit aussi répandue que possible dans les journaux allemands. Tâchez, mon cher Griepenkerl, de la faire traduire et imprimer partout où vous pourrez, dans les journaux de Brunswick d’abord et ailleurs aussitôt que possible. […]
Voir Débats 22 décembre 1853
Au baron Donop (CG no. 1682; 6 janvier)
Vous m’avez donné une nouvelle et précieuse preuve d’intérêt en m’écrivant, il y a quelque temps au sujet de l’affaire du Freischütz. Pardonnez-moi si je ne vous en ai pas remercié plus tôt ; mais je suis tellement occupé que je dois employer maintenant une partie de mes nuits à travailler. Quant votre lettre m’est parvenue ma protestation avait déjà été imprimée la veille dans le Journal des Débats. Il est incroyable qu’une aussi stupide calomnie ait pu trouver crédit auprès des honnêtes gens en Allemagne. J’ai envoyé ma lettre imprimée à M. le capitaine Nieper en le priant de la faire traduire et répandre le plus possible dans les journaux allemands. Je l’ai également envoyée au Tageblatt de Leipzig. Je ne sais si on l’a reproduite. Une lettre m’arrive aujourd’hui de Leipzig qui pourrait me faire croire le contraire. Si vos loisirs le permettent, vous serez bien aimable de m’écrire de nouveau pour me faire savoir si vous avez lu quelque part dans un Journal allemand ma réponse et si M. Nieper l’a fait insérer dans les journaux de Hanovre. […]
Voir Débats 22 décembre 1853
À Wisthling (CG no. 1684; 7 janvier)
Vous lisez les calomnies et vous ne lisez pas, à ce qu’il paraît, les rectifications. Vous avez vu dans le compte rendu du procès Tyszkiewicz que l’avocat du directeur de l’opéra avait eu l’audace de m’attribuer les mutilations du Freischütz, et vous ignorez ce que j’ai répondu dans le Journal des Débats du 22 décembre dernier et dans la Gazette Musicale du 25. J’ai en outre envoyé ma réponse à plusieurs de mes amis d’Allemagne en les priant de la faire traduire et reproduire par les journaux allemands. Il me paraît peu probable qu’ils ne l’aient pas fait. […]
Voir Débats 22 décembre 1853
À Ferdinand David (CG no. 1685; 7 janvier)
[…] A-t-on publié dans le Leipziger Tageblatt ma lettre du Journal des Débats en réponse à l’insolent mensonge de l’avocat du directeur de l’opéra qui m’attribuait les mutilations du Freischütz ?
Cette stupide affaire me donne un chagrin et une indignation que vous devez comprendre. […]
J’avais envoyé ma lettre à M. Gleich du Tageblatt en le priant de la traduire.
Néanmoins je reçois hier une lettre incroyable d’un étudiant en droit, M. Wisthling, qui m’écrit, dit-il, au nom et de la part de ses collègues de l’académie pour me reprocher en termes très offensants mon méfait sur Weber. Je viens de lui répondre [voir CG no. 1684] […]
Voir Débats 22 décembre 1853
À Joseph d’Ortigue (CG no. 1691; 17 janvier)
[…] Tes notes sont excellentes, je crois que je m’en tirerai. Mais jamais je ne fus moins disposé à l’écrire. Ce feuilleton est du grand nombre de ceux que je ne sais pas commencer. […]
Voir Débats 20 janvier 1854
À Camille Pal (CG no. 1699; 28 février)
[…] Moi aussi depuis vingt-deux jours je suis malade d’une espèce de cholérine compliquée de maux de reins. Je commence aujourd’hui seulement à aller mieux. Je ne suis dans tout ce temps, sorti qu’une seule fois pour aller voir l’opéra de Meyerbeer et faire mon feuilleton, et hier encore pour une cause semblable. […]
Voir Débats 21 février et 2 mars 1854
Louis Berlioz à son père Hector Berlioz (CG no. 1711bis [tome VIII]; 23 mars)
[…] J’ai lu ton dernier article sur la reprise de la Vestale, tu es terriblement sévère, j’attends la suite de ce feuilleton avec impatience, paraîtra-t-il avant notre départ pour Cherbourg ? […]
Voir Débats 21 mars et 25 mars 1854
À Auguste Morel (CG no. 1771; 26 juin)
[…] Vous me demandez à quel degré de fiasco s’est élevée la Fiancée du Diable ; je vous avoue mon ignorance à cet égard. On dit pourtant que cela ne fait pas d’argent, ce qui, en fait de fiasco est le fiascone le plus magnifique dans l’opinion publique. Mais je ne trouve pas cette musique pire que les produits de la consommation journalière des habitués de l’opéra comique. C’est pour moi toujours le même opéra ; j’en excepte l’ouverture qui mérite une DISTINCTION et attirerait une une correction de son auteur, si les musiciens étaient récompensés selon leurs œuvres. […]
Voir Débats 10 juin 1854
À Franz Liszt (CG no. 1776; 28 juillet)
[…] Je n’ai pas encore écrit une ligne dans le Journal des Débats, les théâtres de Paris sont heureusement fermés, et je me repose ; mais je réparerai ce retard de mon mieux à la prochaine occasion, bien que tu ne m’aies pas donné les détails sur Mazeppa dont j’ai besoin. […]
Voir Débats 5 octobre 1854
Au Président de l’Académie des Beaux-Arts (CG no. 1781; 10 août)
[…] J’ignore si l’académie voudra bien attacher quelque prix à mes nombreux travaux de critique musicale, publiés dans le Journal des Débats et ailleurs ; je crois, en tout cas, avoir montré en remplissant ces fonctions dangereuses, un amour de l’art réel et dévoué. […]
À Hans von Bülow (CG no. 1785; 1er septembre)
[…] Je travaille à un long feuilleton de silence qui paraîtra la semaine prochaine et qui m’ennuie fort. […]
Voir Débats 6 septembre 1854
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 1797; 9 octobre)
Je t’écris six lignes, du bureau du Journal des Débats, en attendant l’épreuve de mon second feuilleton […] Depuis mon arrivée je n’ai pas eu la disposition d’une minute. J’ai eu d’abord dix colonnes à écrire à grand’peine, dix colonnes qui m’ont rendu malade et que j’ai trouvées plus difficiles à aborder que les colonnes Russes ne l’étaient sur le coteau de l’Alma. […]
Je viens de parler, dans mon feuilleton d’aujourd’hui qui paraîtra après-demain, de plusieurs nouvelles compositions pour le piano de Stamaty ; je les ai expédiées tout-à-l’heure à Mademoiselle Joséphine Suat place de la Halle à Vienne ; et j’espère que cette jeune virtuose voudra bien étudier les principales pièces de ces trois recueils. Je recommande à Nancy le morceau intitulé : Valse expressive, dans les Esquisses ; il n’est pas trop difficile et n’exige pas de trop grandes mains. […]
Voir Débats 5 octobre et 11 octobre 1854
Adolphe Adam à Berlioz (CG no. 1849; 17 décembre) [cf. CG no. 1878]
Vous me recommandiez, il y a quelques jours ce que vous appeliez votre petite sainteté et ce que je trouve moi une fort grande et belle chose ; permettez-moi, à mon tour, de vous recommander mon opéra joué hier soir. Je sais que vous direz de Mme Cabel ce qu’on en doit dire, mais je voudrais bien que vous puissiez glisser un mot pour une personne à laquelle je m’intéresse et qui joue un petit bout de rôle à côté d’elle. Je vous serai infiniment reconnaissant, si vous pouvez donner un tout petit encouragement à Mlle Garnier qui, m’a-t-elle dit, est de vos amies et, en tous cas, une de vos grandes admiratrices. Nos deux feuilletons paraîtront le même jour, c. à. d. mardi et je voudrais que vous pensiez autant de bien de mon Muletier que j’en pense de votre Trilogie, pour m’être aussi favorable que je veux l’être pour vous. […]
Voir Débats 9 janvier 1855
À James William Davison (CG no. 1852; 19 décembre)
Je suis désolé, mais désolé réellement de t’avoir chagriné ou seulement contrarié. Je n’avais pas pris tout à fait au sérieux ta recommendation, à cause d’une phrase qui se trouvait dans ta lettre et qui semblait prêter à un sens contradictoire. Sans cela je n’eusse pas employé la forme ironique à propos de la rentrée de la Lionne ? […] Non, tu m’aurais dû répondre : placé entre la vérité et l’amitié, je me décide pour le mensonge et reste l’ami de l’ami. Qu’importe d’ailleurs un mensonge de plus ou de moins ? Veux-tu que je dise, à la prochaine occasion, qu’elle a du style, qu’elle ne se livre à aucune extravagance vocale, qu’elle possède toutes les qualités musicales qui siéraient si bien à son admirable voix ? Parole d’honneur, je le dirai. Mais je n’irai plus l’entendre qu’une seule fois, car, à la dernière, j’ai souffert cruellement. […]
Voir Débats 25 novembre 1854
À Franz Liszt (CG no. 1935; vers le 14 avril)
[…] Pardonne-moi le décousu de ce billet ; je suis hébété par un feuilleton qui va me river à ma table pendant deux jours encore. Il s’agit d’un opéra de Thomas qui m’est vivement recommandé par M. Edouard Bertin. Je comptais me rattraper sur une pauvreté intitulée Lisette, mais comme j’en terminais l’égayement, m’arrive une lettre de recommandation pour ladite misère, lettre signée Aug. Bertin. Alors que dès que le mari et la femme se réunissent contre leur déplorable critique, celui-ci n’a plus qu’à se voiler la face et à se plonger dans le Stix [Styx]… Encore assure-t-on que le Stix est à sec depuis peu. […]
Voir Débats 17 avril 1855
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 1973; 2 juin)
[…] J’ai encore un feuilleton à faire avant mon départ [pour Londres] sur l’opéra d’Auber qu’on donne ce soir. C’est son petit dernier. Voilà six ans qu’il fait son petit dernier, et celui là est le cinquième. […]
Voir Débats 8 juin 1855
À Peter Cornelius (CG no. 1974; 3 juin) [cf. CG no. 2283]
[…] Hier on nous a donné à l’opéra comique un nouvel opéra d’Auber : Jenny Bell. La pièce est de Scribe. Il faut que je vous quitte pour commencer mon damné feuilleton.
Nous sommes sortis du théâtre à une heure du matin ; et ce n’est qu’en trois actes. On chante là-dedans le God save the King, le Rule Britannia, on y chante toutes sortes de choses. Dieu ! que j’ai mal à la tête !… Et la Jaguarita d’Halévy au Théâtre lyrique ……
Heureusement je pars, et c’est bien le diable si de Londres j’entends encore quelque opéra parisien nouveau.
J’ai rencontré dernièrement un perroquet qui répondait
invariablement à toutes les questions qu’on lui adressait, par ce seul mot : Cosson ! (Cochon) On lui eût demandé ce qu’il pensait des opéras nouveaux qu’il eût fait encore la même réponse. Il n’y a que les oiseaux qui aient leur franc-parler. Adieu je vais à mon feuilleton. […]
Voir Débats 19 mai et 8 juin 1855
À Franz Liszt (CG no. 1975; 7 juin)
[…] Tu trouveras dans mon feuilleton de demain vendredi, une série de portraits (les Astucio) qu’on vient de m’obliger à retoucher pour les rendre moins ressemblants.
Tu y trouveras le grand Capell-Meister que tu remplaces là-bas (comme il le dit). […]
Voir Débats 8 juin 1855
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 2029; 30 septembre)
[…] Ce qui n’empêche pas le ministre d’état de me faire chaudement recommander l’opéra de S.A.R. le Duc de Gotha, que nous avons entendu Jeudi dernier. J’ai répondu que j’avais l’honneur de connaître depuis longtemps son Altesse et que j’eusse en tout cas dit de sa musique ce qu’il en faut dire pour lui être agréable. J’ai en effet terminé hier un prodi-gieux feuilleton qui paraîtra dans deux ou trois jours, et où la vérité se trouve si intimement unie au mensonge, qu’ils ne font qu’un, lequel un, en sa qualité de mâle, domine absolument. A-t-on bâillé ! L’Empereur a dormi jusqu’au ballet. […]
Voir Débats 2 octobre 1855
À Adolphe Samuel (CG no. 2070; 22 décembre)
[…] Adieu je vous quitte pour aller à l’opéra-comique entendre un nouvel opéra dont je dois rendre compte la semaine prochaine.
Voilà ma mission !! […]
Voir Débats 31 décembre 1855
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 2076; 8 janvier)
[…] Si tu veux rire, lis mon feuilleton de demain mercredi dans le Journal des Débats. Je ne suis jamais plus gai en écrivant, que lorsque j’ai l’esprit profondément triste. […]
Voir Débats 9 janvier 1856
Adolphe Adam à Berlioz (CG no. 2111bis [tome VIII]; 3 avril)
Mon cher Berlioz, je n’ai guère l’habitude de remercier mes confrères en critique, lorsqu’ils veulent bien m’être favorables. Mais au milieu de cette réprobation générale, contre un homme à qui l’on ne reproche cependant que de trop travailler, je suis heureux d’entendre une voix s’élever en ma faveur. On reconnaît alors ceux qui se disent mes amis et ceux qui le sont réellement : je vous compte dans cette dernière catégorie et je vous prie de compter sur moi en tout temps et pour toutes choses et de me regarder comme un de vos plus sincèrement dévoués.
Voir Débats 29 mars 1856
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 2125; 11 mai)
[…] Et puis j’aspire au moment où je pourrai me libérer de ce boulet du journalisme que je traîne en frémissant. Il me faudrait 2 000 fr de rentes de plus et je le jetterais au Diable. Le feuilleton m’a plus nui que servi; on me disait encore hier que sans le feuilleton il y a huit ou 10 ans que je serai à l’Institut. Tous mes ennemis ne viennent que de là. […]
À Théodore Ritter (CG no. 2130; 23 mai)
[…] On a donné Richard cœur de Lion à l’Opéra-Comique, on le donne ce soir en concurrence au Théâtre Lyrique. C’est délicieux ! La romance fait un effet commotionnant sur toute la salle. Tout cela est d’une finesse, d’une vérité, d’une inspiration et d’un bon sens ravissants. Et pas de butorderies d’orchestre. J’aime encore mieux ces petits bonhommes d’orchestre dont la veste est trouée aux coudes et même au fond de la culotte, que ces affreux saltimbanques grands hurleurs couverts d’oripeaux en cuivre qui crient à cul-tête du haut de leurs tréteaux : « Entrez, messieurs, il n’y a plus de place ! etc… » […]
Voir Débats 2 juin 1856
À Toussaint Bennet et Théodore Ritter (CG no. 2132; fin mai)
[…] Je vais passer la journée à courir les lieux académiques. Figurez-vous que M. Ingres lui-même fléchit, et me promet sa voix… au second tour de scrutin, si son benjamin, Gounod, n’est pas nommé au premier.
Les musiciens de la section sont très chauds, y compris Halévy, malgré mon dernier article sur sa Valentine. Auber est toujours très calme et décidé à se ranger du côté des gros bataillons, comme le bon Dieu et les autres gredins. Quant à Caraffa… immobile comme un borné. […]
Voir Débats 3 mai 1856
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 2164; 21 août)
[…] Tout le long du chemin j’ai écrit une esquisse de feuilleton que j’enverrai au journal dans quelques jours, et qui est d’une gaîté folle. C’est toujours ainsi, je n’ai jamais écrit d’aussi comiques fantaisies que lorsque j’avais le cœur navré. […]
Voir Débats 4 septembre et 9 septembre 1856
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 2165; 25 août)
[…] Je suis attelé à une deuxième feuilleton que je veux finir avant mon retour ; lequel deuxième sera suivi d’un troisième toujours sur Plombières et Bade.
Cuvillier-Fleury, que j’ai retrouvé ici et qui part demain matin, emporte mon premier, dont je trouverai l’épreuve chez moi à Paris. Je suppose qu’on ne me fera pas de difficultés au Journal pour les passages relatifs à l’Empereur ; il n’y a rien que de fort simple, aucune courtisanerie. Et je ne changerai rien. Le 1er feuilleton finit par notre histoire avec la vieille femme qui nous a conduits chez Dorothée. Je pourrai à peine faire tout entrer en trois lettres (Ce sont des lettres.).
Je veux tout de suite faire quelques feuilletons afin qu’on me laisse tranquille au Journal des Débats, pendant quelque temps. Comme tu le dis, ma partition des Troyens me travaille. […]
Voir Débats 4 septembre et 9 septembre 1856
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 2171; 11 septembre)
[…] Comment, je me tue à appeler ces demoiselles les plus charmantes, les plus jolies crinolines de Plombières, et tu trouves que je n’ai pas été aimable… Tout est rejeté sur les ânes… et tu veux que ces dames prennent leur part dans mes observations contre les parties de plaisir !... C’est trop fort. Enfin conviens que nous étions bien mieux tous les trois seuls sur la montagne quand nous [nous] sommes trouvés perdus. Tu parles à ton aise de mon laconisme sur l’Empereur… On m’a ôté toute un colonne sur lui, sur le bien qu’il a fait là-bas, etc. etc. Cela a fait une affaire, M. Edouard Bertin est venu exprès de la campagne pour me raisonner ; je voulais porter mes lettres au Constitutionnel. Il m’a pris par les sentiments, en me disant que si on laissait passer mon paragraphe cela ferait un tort affreux au Journal, qu’on le dirait vendu ; que les Orléanistes le quitteraient, etc. Enfin j’ai consenti à la suppression de la colonne, à condition que tout ce qui est dans la seconde reste. Et tout est resté… C’est sans importance.
« Nous ne doutons pas que ce que vous dites ne soit vrai ; mais le Jnal des Débats ne peut pas faire l’éloge de l’Empereur. »
Voilà résumé de l’opinion de ces messieurs.
Tu auras retrouvé dans la second lettre Vivier et Mme Blachier. Le docteur Sibille a ri comme un possédé quand je le lui ai lu le détail de sa nouvelle opération.
C’est égal, tes reproches m’ont fâché parce que tu as l’air fâchée. […]
Voir Débats 4 septembre et 9 septembre 1856
À Xavier Raymond (CG no. 2172; 19 septembre)
Dans le cas où M. Bertin demanderait pourquoi je me tais sur toutes les merveilles offertes à notre admiration dans les théâtres lyriques, veuillez lui dire que je fais des efforts incroyables pour extraire de mon misérable cerveau un long feuilleton. Dans ce feuilleton, il sera rendu à peu près justice aux Dieux de l’Opéra, de l’Opéra-comique, du Th.-Lyrique, au concert des Philharmoniques de Boulogne-sur-mer (j’y suis allé), à Thalberg, au tiers, au quart, et même au huitième. Je vous enverrai ce verdict mardi prochain. […]
Voir Débats 24 septembre 1856
À la princesse Carolyne Sayn-Wittgenstein (CG no. 2173; 21 septembre)
[…] Il y a un gros feuilleton dans le tiroir du rédacteur en chef des Débats. Ce feuilleton attend son tour. Si vous avez le courage de le lire vous y verrez ce que j’ai dû souffir pour l’écrire et comme quoi j’ai été tiré à 32 chevaux depuis plus d’une semaine… Aller au Prophète, aller à Boulogne, aller au Th.-Lyrique, aller au Diable… sans pouvoir respirer un instant ou songer en liberté deux minutes… et je n’ai rien à briser sous ma main, rien qui résiste et craque, à moins de casser mes glaces, de jeter mon encrier à travers la vitre de ma fenêtre !… […]
Voir Débats 24 septembre 1856
À Franz Liszt (CG no. 2178; 8 octobre)
[…] La princesse me parle de mon feuilleton des Débats où j’ai fait mention de ton séjour en Hongrie et de ta messe (il a paru le 24 septembre). […]
Voir Débats 24 septembre 1856
À Auguste Morel (CG no. 2184; 15 novembre)
[…] On vient de donner enfin l’opéra en deux actes de M. Billetta, célèbre Jettatore professeur de piano à Londres. Je voudrais que vous entendissiez cela. Ne croyez pas un mot des quelques éloges que contient sur cette musique mon feuilleton de ce matin, et croyez au contraire que je me suis tenu à quatre pour en faire aussi
tranquillement la critique. On a travaillé 13 mois à l’Opéra pour accoucher de ce chef-d’œuvre. La 3e représentation n’a pas suivi la seconde, on l’annonce pourtant pour Lundi.
La Rose de Florence sera bientôt fanée et effeuillée. […]
Voir Débats 15 novembre 1856
À Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges (CG no. 2187; 27 novembre)
Non seulement je me garderai bien de couper les ailes du Sylphe, mais je veux ajouter ma plume à toutes celles qui l’aideront voler. […]
Voir Débats 30 novembre 1856
À Marc Suat (CG no. 2194; 18 décembre)
[…] J’ai fini ce matin un feuilleton qui paraîtra demain. C’est assez drôle ; si vous voulez rire, lisez cela. […]
Voir Débats 19 décembre 1856
À la princesse Carolyne Sayn-Wittgenstein (CG no. 2206; 1er février)
[…] Ainsi donc l’Opéra-Comique nous a gratifiés de trois actes d’une Psyché en prose… Je devrais écrire là-dessus un feuilleton. Ne soyez donc pas étonnée du vide de cette lettre. J’en suis demeuré stupide. Si vous pouviez voir le contraste criant qui existe entre ces beaux costumes grecs et ces voix canailles et ce style parisien !… Et ces mots ; Mercure qui a pris la taille d’une sœur de Psyché ! Et Mme Ugalde qui a l’air, sous le déguisement de l’Amour, d’un petit savoyard non débarbouillé, et cette voix de grisette avinée descendant de la courtille ! Et cette prononciation : Les diu (dieux), les ciu, les yu (yeux), une morretaihaile (mortelle) ! — Tel est « le puissant dieu Amour » qui nous enchante ! […]
Voir Débats 3 février 1857
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 2214; 12 mars)
[…] Je suis dans un vrai guêpier avec les donneurs de concerts ; ils veulent me faire lever quand je dors, pour entendre chez moi leurs chefs-d’œuvre, d’autres viennent me chercher pour aller chez eux, et tous prétendent que je dois assister à leurs séances musicales, les annoncer, en parler dans mes feuilletons…, c’est à en devenir fou. En outre nous avons eu ces jours-ci la 1ère représentation du chef-d’œuvre réel de ce pauvre inspiré Ch. Weber (Obéron) au Théâtre-Lyrique ; je l’ai vu trois fois et j’ai dû assister à la répétition générale pour guider un peu le chef d’orchestre qui ne savait pas trop où donner de la tête. Le succès a été magnifique, tout Paris s’occupe d’Obéron, cet opéra merveilleux calomnié pendant 32 ans. Lis mon feuilleton là-dessus. […]
Voir Débats 6 mars 1857
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 2236; 30 juin)
Je ne veux pas être pour toi un cauchemar, ni t’infliger le supplice que me causent mes feuilletons en t’obligeant à écrire quand tu n’as rien à dire. Mais puisque tu connais maintenant ma faiblesse, sous le rapport des relations épistolaires, tu pourras te borner à me dire un simple bonjour de temps en temps, sans te croire obligée pour cela de remplir le blanc d’une feuille de papier. Cela me suffira tout à fait. […]
À Marc Suat (CG no. 2237; 6 juillet)
[…] J’ai reçu la lettre de Joséphine [Suat] qui a bien de la bonté de s’inquiéter des deux exemplaires du manuel d’harmonie. Dites-lui qu’il n’est pas nécessaire de renvoyer le second. L’éditeur m’en eût avec empressement offert trente si je les lui eusse demandés, à cause de l’article que j’ai fait sur ce livre dans le Journal des Débats. […]
Voir Débats 3 juillet 1857
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 2238; 4 août)
[…] Depuis que l’Empereur est parti [de Plombières] on respire un peu. Dorothée m’a reconnu de prime abord l’autre jour, on lui avait communiqué la première de mes lettres sur Plombières insérées dans le Journal des Débats ; elle m’a remercié avec effusion d’avoir parlé d’elle. Il a fallu écrire encore sur son livre poétique, et j’y ai copié le passage suivant de l’Armide de Gluck. […]
Voir Débats 9 septembre 1856
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 2244; 2 septembre)
[…] Je t’écris ce matin ces quelques lignes seulement ; je suis désolé, j’ai le cœur froid ; j’ai assisté hier soir à la représentation de l’Euryanthe de Weber au Théâtre-Lyrique, et j’ai été forcé de reconnaître qu’à part quelques beaux morceaux c’est un mauvais ouvrage, la pièce est froide, la musique tourmentée, l’exécution médiocre, et j’ai un feuilleton à faire là-dessus… […]
Voir Débats 8 septembre 1857
À Auguste Morel (CG no. 2247; 7 septembre)
[…] Je suis tout triste du mauvais effet que vient de produire la représentation d’Euryanthe. Le poème, malgré les modifications qu’on a fort sagement fait de lui apporter, n’est pas supportable. Vous lirez ces jours-ci l’analyse que je viens de faire du drame allemand dans le Journal des Débats… je ne crois pas qu’on ait jamais mis en scène de semblable stupidité, on n’est pas bête a ce point. Nous nous accordons pour louer la musique, qui contient en effet de bien belles parties, mais ne saurait, selon moi, soutenir la comparaison avec Obéron ni avec le Freyschütz. […]
Voir Débats 8 septembre 1857
À Pier Angelo Fiorentino (CG no. 2249; 23 septembre)
[…] J’étais malade ce matin, mais je n’y tiens pas et je me lèverai pour revoir Otello. Je viens d’envoyer au journal mon article où j’ai ajouté un P.S. sur Salvini ; dans l’espoir de paraître avant Janin. […]
Voir Débats 24 septembre 1857
À Hans van Bülow (CG no. 2273; 20 janvier)
[…] P.S. — Gounod vient de faire un joli petit opéra-bouffe, le Médecin malgré lui. Voyez mon feuilleton qui paraîtra vendredi ou samedi prochain.
Voir Débats 22 janvier 1858
À son fils Louis (CG no. 2277; 9 février)
[…] Je suis allé au bal des Tuileries mercredi dernier; mais il y avait une telle foule, qu’il n’y avait pas moyen même d’apercevoir l’Empereur ni l’Impératrice, et je suis revenu à onze heures, trop heureux de n’avoir pas été étouffé et d’avoir retrouvé mon paletot. Je ne puis te donner des nouvelles d’Alexis, je ne l’ai pas vu depuis longtemps. Adieu, cher enfant; j’ai un long et filandreux article à faire, il faut que je me résigne à y travailler. […]
Voir Débats 17 février 1858
À Adolphe Samuel (CG no. 2280; 26 février) [voir aussi CG no. 2283 sur Berlioz et Litolff]
[…] Mais pour tout ce qui se rattache de près ou de loin à la musique il faut du courage…… Il paraîtra demain ou après-demain dans le Jal des Débats un article sur Litolff (qui vient d’obtenir ici un grand succès) où je fais un tableau aussi triste que vrai de la position des compositeurs en France. […]
Voir Débats 5 mars 1858
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 2283; 11 mars) [cf. CG no. 1974]
[…] Il m’est arrivé un ami d’Allemagne (Litolff) qui est venu faire entendre ses compositions à Paris. Il comptait sur moi pour tout, et comme il a une très grande valeur musicale je l’ai aidé de toutes mes forces ; je l’ai présenté à tous mes amis, j’ai écrit à mes confrères de la presse que nous n’avons pu rencontrer, enfin je l’ai piloté dans Paris. Son succès a été rapide et brillant, il est au 7ème ciel. As-tu lu mon feuilleton sur lui ? Me voilà un peu plus libre. […]
On va donner la Magicienne d’Halévy ; il y avait trois ans, qu’un grand ouvrage comme celui-là n’avait été produit. On dit qu’il va faire une demi-chute. C’est froid et nul, dit-on. J’ai à dire le contraire : ainsi le temps pour moi n’est pas venu encore. […]
Je suis tout hébété ce matin ; nous sommes rentrés cette nuit à une heure du matin au milieu d’une neige et d’une boue atroces ; après avoir subi au Théâtre-Lyrique la reprise de la Perle du Brésil, opéra de ce pauvre Félicien David dans lequel il a donné un curieux spécimen de la musique bête, qu’il prend pour de la musique simple. Tous les ex-Saint-Simoniens y étaient, ils lui ont fait un succès grotesque. La pièce est aussi plate que la partition.
Il y a quelque temps, en revanche, que Gounod nous a donné son Médecin malgré lui, un vrai petit chef-d’œuvre de goût, d’esprit, de verve et d’atticisme musical. Comme une œuvre de ce style fait honte à nos petits et grands barbouilleurs de l’école parisienne ! J’avais, il y a dix ans, un gros perroquet qui prononçait très distinctement, en blaisant un peu, le mot : Cochon ! Les messieurs de l’école parisienne me font toujours penser à ce pauvre oiseau. […]
Voir Débats 22 janvier [Gounod], 5 mars [Litolff], 24 mars [Halévy] et 3 avril 1858 [David]
Fromental Halévy à Berlioz (CG no. 2284bis [voir tome VIII]; 25 mars)
Nous voulions dès hier, St Georges et moi, vous remercier de l’article bienveillant et amical que nous devons à votre obligeance ; le temps nous a manqué. Aujourd’hui un examen me retient au Conservatoire. Recevez en attendant que nous puissions vous exprimer notre commune gratitude, nos remerciements sincères et empressés.
[…] J’apprécie, à sa haute valeur, une appréciation si bienveillante, signée d’un nom tel que le vôtre. […]
Voir Débats 24 mars 1858
À Franz Liszt (CG no. 2317; 28 septembre)
[…] Je suis de la commission nommée par le ministre d’Etat pour la réforme du diapason. Cela me donne l’occasion de dire à ces messieurs et à bout portant, quelques bonnes vérités. J’ai fait un long article sur la question ; il paraît demain dans le Journal des Débats. Peut-être produira-t-il quelque effet dans les bureaux du ministère […]
Voir Débats 29 septembre 1858
Louis Berlioz à son père Hector (CG no. 2324; 17 octobre)
Je viens de lire ton feuilleton du 15 septembre, cette lecture m’a fait passer quelques instants de bonheur : le bonheur que j’éprouve en lisant tes lettres ou tes feuilletons n’est pourtant pas sans mélanges, il est accompagné de souvenirs qui m’oppressent ; ma pensée me reporte couché sur ta dormeuse dans ta petite chambre donnant sur la rue de Calais. Je te vois travaillant à ton article et quittant des yeux ton papier pour les porter vers moi… Combien de fois nos regards se sont-ils rencontrés dans de pareils moments ?… […]
Voir Débats 15 septembre 1858
À la princesse Carolyne Sayn-Wittgenstein (CG no. 2351; 8 février)
[…] Nous allons avoir ici presque en même temps l’Herculanum de David à l’Opéra, le Faust de Gounod au Th.-Lyrique, et l’opéra innommé de Meyerbeer à l’Opéra-Comique. Cette fois je retomberai malade sans doute, écrasé sous tant de feuilletons. […]
Voir Débats 12 mars, 26 mars et 10 avril 1859
À Prosper Sainton (CG no. 2355bis [voir tome VIII]; 19 février)
L’article du Journal des Débats où je parle de vous a paru hier vendredi 18 février. Vous le trouverez (contre l’ordinaire) à l’avant-dernière page du journal. […]
Voir Débats 18 février 1859
À la princesse Carolyne Sayn-Wittgenstein (CG no. 2361; 10 mars)
[…] Je n’a presque pas quitté la plume depuis huit jours, soit pour corriger des épreuves, soit pour écrire des feuilletons sur les opéras nouveaux, les concerts etc. La Fée Carabosse ! Herculanum ! sont des œuvres dont je n’ai plus à m’occuper ; mais le Faust de Gounod et l’opéra de Meyerbeer vont venir, et alors je serai encore esclave pour une quinzaine. […]
Voir Débats 8 mars et 12 mars 1859
À la comtesse Marie d’Agoult (CG no. 2365bis [voir tome VIII]; 8 avril)
Je vous demande pardon, Madame, de vous faire la réponse de Rosine, car j’ai l’air ainsi de vous comparer à Figaro, mais… Già era scritto. Mon feuilleton est à l’imprimerie depuis hier, il devait paraître ce matin, il sera publié sans doute demain ou après demain, et vous y trouverez quelques lignes sur de Bulow et son concert. Soyez bien persuadée que je ne l’avais pas oublié. […]
Voir Débats 10 avril 1859
À Humbert Ferrand (CG no. 2368; 28 avril)
[…] Pour répondre à vos questions sur les trois nouvelles œuvres dramatiques du moment, je vous dirai que le Faust de Gounod contient de fort belles parties et de fort médiocres, et qu’on a détruit dans le livret des situations admirablement musicales qu’il eût fallu trouver, si Goethe ne les eût trouvées lui-même.
Que la musique d’Herculanum est d’une faiblesse et d’un incoloris (pardon du néologisme) désespérants ! que celle du Pardon de Ploërmel est écrite, au contraire, d’une façon magistrale, ingénieuse, fine, piquante et souvent poétique !
Il y a un abîme entre Meyerbeer et ces jeunes gens. On voit qu’il n’est pas PARISIEN. On voit le contraire pour David et Gounod. […]
Voir Débats 12 mars, 26 mars et 10 avril 1859
À Hilarion Durbec (CG no. 2372bis [voir tome VIII]; 18 mai)
Je vous remercie du précieux autographe que vous avez bien voulu m’envoyer ; et je suis heureux que les quelques lignes d’admiration affectueuse que j’ai écrites sur Della Maria vous aient été agréables. Soyez certain que bien d’autres musiciens et amateurs de musique pensent comme moi et conservent un souvenir reconnaissant du charmant auteur de Prisonnier. […]
Voir Débats 6 avril 1853
À la comtesse Marie d’Agoult (CG no. 2372ter [voir tome VIII]; 19 mai)
[…] J’ai parlé de Bulow ce matin dans un long feuilleton ; je suppose qu’il lira cela à Berlin. […]
Voir Débats 19 mai 1859
À Pauline Viardot (CG no. 2396; 8 septembre)
[…] Je suis allé hier à l’Opéra, j’ai entendu ce pauvre déplorable opéra de Roméo et cette pauvre déplorable Mme Vestvali. La partition est caduque, la chanteuse est un homme qui ne chante pas et dont la voix inexercée n’a ni timbre ni éclat dans le médium. L’insuccès a été complet, sans la claque il n’y eût pas eu un applaudissement. Et la mise en scène… et le père Lorenzo en houppelande fourrée de martre ! un pauvre moine de Vérone, vêtu comme un Polonais !
En conséquence, depuis huit heures du matin je travaille à mon feuilleton où je dis la vérité. […]
Je suis tout troublé par le sujet de mon feuilleton ; en le lisant vous le comprendrez. J’ai souffert le martyre, hier soir, à cette interminable représentation. Il me manquait cela pour m’achever… […]
Voir Débats 13 septembre 1859
À Richard Pohl (CG no. 2401; 9 septembre)
Lisez mardi prochain mon feuilleton du Journal des Débats sur le début de Mme Vestvali à l’Opéra et sur les cinq opéras de Roméo et Juliette.
Je serais très heureux s’il vous semblait mériter les honneurs de la traduction allemande et d’une reproduction dans les journaux de Leipzig. Il m’arrive si rarement de dire tout à fait ce que je pense qu’il faut tirer parti, dans l’intérêt de l’art musical, de mes accès de sincérité.
Ne traduisez pas les citations anglaises et les interjections en anglais. Cela donne à l’article une physionomie particulière qu’il faut lui laisser, mettez si vous voulez la traduction de ces passages au bas du texte, comme les notes.
D’ailleurs la plupart de vos lecteurs allemands doivent comprendre à peu près l’anglais. […]
Voir Débats 13 septembre 1859
À Félix Marmion (CG no. 2416; 17 octobre)
[...] On s’occupe toujours d’une façon impatientante de mes feuilletons. L’avant-dernier (sur la reprise à l’Opéra du Roméo et Juliette de Bellini) m’a valu quatre lettres de félicitations et de compliments. J’en ai reçu, entre autres, une (en anglais) d’un inconnu de Londres en style dithyrambique et d’un esprit rare.
Pourquoi faut-il que je sois obligé de rechercher des succès de cette nature?... Mais Rousseau vivait en copiant de la musique... [...]
Voir Débats 13 septembre 1859
À son fils Louis Berlioz (CG no. 2433bis [NL p. 530-2]; 18 novembre)
[...] Mme Viardot est sublime, et si tu voyais combien peu elle ressemble à une femme en costume viril! C’est un beau jeune poète antique. Elle a des accents, des poses, des expressions de visage à vous retourner le cœur. Aussi quel succès! Tu verras mon feuilleton dans quelques jours, et beaucoup d’autres. Elle sera ma Didon plus tard. [...]
Voir Débats 22 novembre 1859
À Jules Janin (CG no. 2435; 19 novembre)
On dit que vous étiez hier au Théâtre-Lyrique ; si vous y étiez, vous avez vu et entendu. Soyez donc assez bon pour dire en passant dans votre feuilleton de lundi quelques lignes sur Orphée et sur Mme Viardot. Je ne pourrai donner mes dix colonnes au journal que dans quelques jours et dix mots de vous en ce moment auraient une grande importance. […]
Voir Débats 22 novembre 1859; sur le feuilleton de Janin du 28 novembre voir CG VI p. 65 n. 2.
À Camille Pal (CG no. 2436; 21 novembre) [voir aussi CG no. 2439]
[…] Je viens, les journaux vous l’ont peut-être appris, de mettre en scène l’Orphée de Gluck au Théâtre-Lyrique. Cette résurrection de l’ancien chef-d’œuvre a eu un succès merveilleux ; Mme Viardot qui joue le rôle d’Orphée, y est admirable. Lisez mon feuilleton de demain mardi. Voilà ma Didon toute prête et pleine d’ardeur et de dévouement. […]
Voir Débats 22 novembre 1859
À son fils Louis Berlioz (CG no. 2441; 2 décembre)
[…] Je suis toujours fort absorbé et occupé, et voilà encore un feuilleton à faire sur une pièce médiocre récemment donnée à l’Op.-Comique ; cela m’interrompra fort désagréablement. […] Orphée fait la fortune du Théâtre-Lyrique. C’est plein chaque soir, et tout est loué pour plus de six représentations. La presse continue à être enthousiaste et à me faire une part dans ce succès. Mme Viardot est de plus en plus étonnante. Les Polonius (tu as vu dans mon feuilleton que je désignais par ce nom d’un personnage d’Hamlet tous les butors sans cœur, tous les esprits vulgaires qui ne comprennent rien aux choses sublimes), les Polonius donc sont maintenant presque furieux. […] Et un petit crétin de compositeur qui a donné au Théâtre-Lyrique un opéra en style de cuisine accompagné par les casseroles des marmitons (Les violons du roi) et dont j’ai assez mal traité la ratatouille, disait : « Orphée !… il n’y a pas là-dedans deux phrases de chant, ce n’est qu’un long récitatif, si nous faisions de la musique comme cela on nous jetterait des pommes. » […]
Voir Débats 8 octobre, 22 novembre et 9 décembre 1859
À Léon Carvalho (CG no. 2445; 6 décembre)
Mon fils vient d’arriver, il repart après-demain jeudi ; pourriez-vous lui faire voir Orphée demain mercredi ? Il paraîtra encore une tirade sur Orphée jeudi ou vendredi prochain dans les Débats. […]
Voir Débats 9 décembre 1859
À sa sœur Adèle Suat (CG no. 2453; 29 décembre)
[…] De plus j’ai fini un feuilleton qui paraît demain, j’ai refait un mauvais morceau de ma partition et je crois avoir réussi à le rendre bon, je dîne ce soir avec d’excellents amis ; l’Empereur n’est pas mon parrain. […]
Voir Débats 30 décembre 1859
À Pauline Viardot (CG no. 2454; 30 décembre)
[…] Je viens de sortir, je rentre, un peu accablé aujourd’hui. Et je me permets de vous écrire quelques lignes en vous envoyant mon feuilleton. Ne me prenez pas pour un bouffon, pas même celui de la scène de Shakespeare. Hélas non, je ne suis que trop le Bernardin de cette scène étrange. […]
Voir Débats 30 décembre 1859
À Adolphe Samuel (CG no. 2472; 29 janvier)
[…] Wagner vient de donner un concert qui a exaspéré les trois quarts de l’auditoire et enthousiasmé le quatrième quart. Moi j’y ai souffert beaucoup, en admirant la véhémence de son sentiment musical dans certains cas. Mais les septièmes diminuées, les discordances, les modulations sauvages, m’ont donné la fièvre, et décidément ce genre de musique m’est odieux, il me révolte. […]
Voir Débats 9 février 1860
À Richard Wagner (CG no. 2476; 2 février)
[…] Je n’a pas encore pu écrire mon feuilleton, mais je m’y mettrai prochainement et je vous dirai sincèrement toutes mes pensées et mes impressions. […]
Voir Débats 9 février 1860
À Pauline Viardot (CG no. 2480; 10 février)
[…] Pas moyen d’écrire une ligne du feuilleton Thomas, autre cauchemar. Ce soir je me forcerai, dussé-je rester au coin de mon feu jusqu’à une heure du matin… tout seul… tout seul à me débattre contre des fantômes d’idées, à faire des chapelets de mensonges et de niaiseries. […]
Voir Débats 16 février 1860
Richard Wagner à Berlioz (CG no. 2481; vers le 15 février)
[…] L’article du Journal des Débats que vous avez bien voulu consacrer à mes concerts ne contient pas seulement pour moi des choses bien flatteuses, et dont je vous remercie ; il me fournit encore l’occasion, que je saisis avec empressement, de vous donner quelques explications sommaires sur ce que vous appelez la musique de l’avenir et dont vous avez cru devoir entretenir sérieusement vos lecteurs. […]
Voir Débats 9 février 1860
À Auguste Morel (CG no. 2487; 9 mars)
[…] Laissez-moi vous embrasser pour vous féliciter, et permettez-moi une prière ; envoyez-moi quelques notes sur les principaux passages de votre partition, afin qu’en constatant son succès je puisse les citer. Cela ne peut en rien blesser votre modestie, et j’ai une foi entière dans votre manière de vous juger.
Lecourt ne me donne guère de détails, les vôtres me seront d’autant plus utiles. […]
Voir Débats 28 mars 1860
À Pauline Viardot (CG no. 2490; 12 mars)
[…] Je suis revenu hier soir hébété de l’Opéra. Ce n’est pourtant pas mal, mais c’est si commun ; on crie là-dedans ; tout y est si connu, si inutile. […] Et je ne puis voir mon docteur, mon guérisseur, ma providence… il n’y a pas de soleil ; je ne puis même dormir, il y a le feuilleton qui me regarde avec des gros yeux stupides ; il faut louer ; je suis un loueur, un loueur de fiacres ; une seule chose m’eût été charmante à faire aujourd’hui, la copie et la transposition des morceaux d’Alceste ; et je ne puis m’en occuper. […]
Voir Débats 20 mars 1860
À Auguste Morel (CG no. 2494; 4 avril)
Je suis bien heureux que mon article des Débats vous ait fait quelque plaisir ; il était bien mal tourné et il finit bien court, mais j’étais si malade en l’écrivant que je m’étonne même d’avoir pu remplir mes cinq colonnes. La lettre de Lecourt m’a servi après la vôtre, et personne, ce me semble, ne peut trouver étrange ma confiance en mon correspondant. J’irai samedi prochain au bureau du Journal (impossible d’y aller plus tôt) et je vous enverrai une demi-douzaine d’exemplaires du No qui vous concerne. […]
Voir Débats 28 mars 1860
Richard Wagner à Berlioz (CG no. 2503; 22 mai)
Je viens de lire votre article sur Fidelio. Soyez-en mille fois remercié !
C’est une joie toute spéciale pour moi d’entendre ces accents purs et nobles de l’expression d’une âme, d’une intelligence si parfaitement comprenant et s’appropriant les secrets les plus intimes de la création d’un autre héros de l’art. Il y a des moments où je suis presque plus transporté en apprenant cet acte d’appréciation, que par l’œuvre appréciée elle-même, puis que cela nous témoigne d’une sorte incontestable qu’une chaîne ininterrompue d’intime parenté rallie entre eux les grands esprits, qui — par ce lien seul — ne tomberont jamais dans l’incompris.
Si je m’exprime mal, j’aime pourtant croire que vous me ne comprendrez pas mal. […]
Voir Débats 19 mai et 22 mai 1860
À Richard Wagner (CG no. 2504; 23 mai)
Je suis tout à fait heureux que mes articles sur Fidelio vous aient plu. Je les avais étudiés avec soin, mais sans espoir qu’ils fussent le moins du monde utiles. Je ne crois plus guère à l’éducation du public par la critique ; ou du moins je crois qu’un très long temps est nécessaire pour que la critique porte ses fruits. Je ne sais si vous avez encore des illusions, quant à moi je vois depuis bien des années les choses telles qu’elles sont…… Vous êtes au moins plein d’ardeur, prêt à la lutte ; je ne suis, moi, prêt qu’à dormir et à mourir. Pourtant une espèce de joie fébrile m’agite encore un peu, si, quand je crie d’amour pour le beau, une voix me répond au loin et me fait entendre au travers des rumeurs vulgaires son salut approbateur et amical. Merci donc pour votre lettre ; elle m’a fait du bien. […]
Voir Débats 19 mai et 22 mai 1860
Ernest Legouvé à Berlioz (CG no. 2512; fin juillet)
[…] P.S. à propos, merci pour vos charmantes injures dans le feuilleton.
Voir Débats 26 juin 1860
À son fils Louis Berlioz (CG no. 2520; 21 novembre)
[…] Si tu veux rire, lis samedi prochain (c’est-à-dire dimanche) mon grand article que je viens d’envoyer au Journal des Débats. Il y a là des calembredaines à défrayer trois feuilletons. […]
Voir Débats 24 novembre 1860
À sa nièce Nancy Suat (CG no. 2523; 28 novembre)
[…] Je corrige des monceaux d’épreuves des Troyens ; je fais par-ci par-là un feuilleton. Je vais en avoir un à écrire encore vers la fin de cette semaine sur un pauvre ouvrage d’un pauvre musicien très ambitieux, qui a de plus le malheur d’être Jettatore, c’est à dire d’avoir le mauvais œil, de porter malheur. Tout le monde le fuit comme la peste. […]
Voir Débats 3 janvier 1861
À son fils Louis Berlioz (CG no. 2526 [texte corrigé dans le tome VIII]; 2 janvier)
[…] On vient de donner à l’Opéra-Comique une infamie en trois actes d’Offenbach (encore un Allemand) que protège M. de Morny. Lis mon feuilleton qui paraîtra demain sur cette horreur.
Tu as ri de l’histoire des cantatrices chinoises dans le dernier, mais tu ne sais pas que je pensais en l’écrivant à une de tes connaissances, Mlle de la Pommeray, qui au concert de Wienavski [Wieniawski], a égorgé des scènes d’Orphée de la façon la plus
révoltante. Jamais cuisinière ne chanta ainsi ! J’étais furieux. […]
Voir Débats 29 décembre 1860 et 3 janvier 1861
À son beau-frère Marc Suat (CG no. 2528; ?27 janvier)
[…] Marie de son côté est en proie à de vives douleurs. Ces névralgies sont incurables. Nous ne savons que devenir. Et il faut que je trouve la force d’écrire des feuilletons. J’en ai déjà fait trois ce mois-ci; il fallait commencer le 4ème aujourd’hui, je n’ai pas pu. […]
À son fils Louis Berlioz (CG no. 2536; 21 février)
[…] Les professeurs de chiffres (musique en chiffres) m’ont provoqué dernièrement ; tu as vu dans mon article du 19, à quoi leur instance a abouti et quel coup de poing ils m’ont obligé de leur donner sur la tête. Fais lire cela à Morel, qui fut insulté par eux il y a quelques années. […]
Voir Débats 19 février 1861
Henri Herz à Berlioz (CG no. 2544; 17 mars)
Je viens vous rappeler votre bonne promesse de dire quelques mots du concert que j’ai donné mercredi dernier. L’article de la Gazette musicale de ce matin et le programme ci-joint vous guideront dans ce petit travail pour lequel je vous adresse à l’avance, tous mes remerciements. […]
Voir Débats 7 avril 1861
À son fils Louis Berlioz (CG no. 2549; 18 avril)
[…] Je suis plus malade aujourd’hui qu’à l’ordinaire ; j’ai un feuilleton à faire que je n’ai pas la force de commencer. […]
Voir Débats 24 avril 1861
À Fromenthal Halévy (CG no. 2574; 8 septembre)
Voilà la chose rendue, grâce à vos conseils, à peu près convenable. Tout ce qui effarouchait votre modestie est arrangé ; vous n’êtes pas même désigné. Si la lettre est trop longue supprimez l’histoire de la Symphonie en ut mineur d’où j’ai retiré d’ailleurs toutes les personnalités. La coupure est indiquée. J’ai fait encore d’autres suppressions. Mais je vous prie de ne changer ni le commencement ni la fin de la lettre, à moins de raisons que je ne devine pas. Je garde le second exemplaire de l’épreuve ; je l’ai rendu conforme à celle que je vous envoie et je la porte au Journal des Débats. Ainsi ne vous occupez pas des feuilletons. Retardez seulement un peu la publication du compte rendu de la séance académique. […]
Voir Débats 11 septembre et 12 septembre 1861
À sa nièce Nancy Suat (CG no. 2575; 1er octobre, de Paris):
Joséphine a donc écrit son feuilleton pour mon oncle? C’est très méritoire de sa part. Les miens sur Bade ont enfin paru; Bénazet m’en a remercié. Je vais en avoir d’autres beaucoup moins gais à faire prochainement; il s’agira de nos malheureux théâtres lyriques, tous morts, ou mourants, ou malades. […]
Voir Débats 11 septembre et 12 septembre 1861
Ernest Legouvé à Hector Berlioz (NL no. 2580ante-antebis; 14 novembre 1861); Hector Berlioz à Ernest Legouvé (NL no. 2580antebis; 14 novembre 1861)
Voir Notices dans le Journal des Débats, 16 novembre 1861, et Débats 12 novembre 1861
À Auguste Morel (CG no. 2596; 2 mars)
[…] Je vous écris au travers d’un [de] ces abominables feuilletons dont on ne sait comment se tirer. Je cherche à soutenir un peu ce malheureux Gounod qui vient de faire à l’Opéra un fiascone comme on n’en vit jamais. Il n’y a rien dans sa partition, absolument rien. Comment soutenir ce que n’a ni os ni muscles ? Et pourtant il faut que je trouve quelque chose à louer. Le poème est au-dessous de tout. Cela n’a pas l’ombre d’intérêt, ni de bon sens.
Et c’est son troisième fiascone à l’Opéra. Eh bien il en fera un quatrième ! On ne fait plus des douzaines d’opéras, on n’a jamais fait des douzaines d’opéras… beaux. Paesiello en a écrit 170 ; mais quels opéras ? et qu’en reste-t-il ? […]
Voir Débats 8 mars 1862
À la princesse Carolyne Sayn-Wittgenstein (CG no. 2651; 21 septembre)
[…] Je n’ai plus qu’une ambition, celle de devenir assez riche pour pouvoir donner ma démission au Journal des Débats, dont le feuilleton me rapporte douze cents francs par an. J’ai l’ambition de ne plus être domestique, de ne plus monter derrière la calèche des sots et des idiots, et de pouvoir au contraire leur jeter des pierres, si cela me plaît. Mais les sorcières de Macbeth ne m’ont rien prédit, je ne serai jamais ni Thane de Cawdor, ni Thane de Glamis, ni roi ; et je louerai encore longtemps les hommes et les choses que je méprise le plus. Dieu le veut ! […]
À Gustave Flaubert (CG no. 2675; 4 décembre) [cf. CG no. 2677]
Je voulais courir chez vous aujourd’hui, cela m’a été impossible ; mais je ne puis attendre plus longtemps pour vous dire que votre livre m’a rempli d’admiration, d’étonnement, de terreur même… j’en suis effrayé, j’en ai rêvé ces dernières nuits. Quel style ! Quelle science archéologique ! quelle imagination ! Oh ! votre Salammbô mystérieuse, et son secret amour involontaire et si plein d’horreur pour l’ennemi qui l’a violée, est une invention de la plus haute poésie, tout en restant dans la vérité la plus vraie. […]
Voir Débats 23 décembre 1862
À Henri Vieuxtemps (CG no. 2686; 8 janvier)
J’ai été obligé de manquer la première représentation d’Ondine au Théâtre-Lyrique et me voilà obligé d’assister à la seconde demain.
Ne m’attendez donc pas pour dîner ; le feuilleton ne dîne pas en ville et le feuilletoniste doit se priver du plaisir de passer quelques heures avec des amis. […]
Voir Débats 13 janvier 1863
À son fils Louis Berlioz (CG no. 2830; 26 janvier)
[…] Je travaille deux ou trois heures par jour, impossible de faire davantage. Heureusement je n’ai pas de feuilleton, d’Ortigue me replacera quelque temps encore. […]
À ses nièces Nancy et Joséphine Suat (CG no. 2832; 12 février)
[…] Quant aux concerts et aux représentations tout y est si misérable, si mauvais que depuis trois mois je m’en abstiens complètement. J’ai demandé un congé au Journal des Débats et j’en profite pour rester au coin de mon feu ou dans mon lit. Quelquefois le soir je vais chez des amis que j’ai dans le voisinage, M. Damcke, ou M. Kreutzer, ou M. Massart. On me laisse là parfaitement libre, je m’étends sur un canapé, je parle si je veux, je me tais si je veux, je ris si je veux des sottises qui se disent par-ci par-là autour de moi. […]
À Toussaint Bennet (CG no. 2834; 22 février)
[…] J’ai demandé un congé illimité au Journal des Débats ; plus de feuilletons ; les Troyens m’ont enrichi assez pour que je me donne ce luxe. Je n’ai pas mis le pied dans un théâtre dit Lyrique depuis deux mois ; je n’ai vu ni Moïse, ni La Fiancée du roi de Garbe, ni les merveilles du Théâtre-Italien, ni le nouveau ballet, ni rien. […]
À son fils Louis Berlioz (CG no. 2839; 1er mars)
[…] J’allais mieux depuis que j’ai pris mon parti de ne plus faire de feuilletons. Je puis avec beaucoup d’économie, me passer de ce qu’ils me rapportaient. Mais j’aurais besoin d’aller à Nice guérir mon mal de gorge qui augmente ; et ne je puis pas. […]
À Camille Pal (CG no. 2840; 17 mars)
[…] Je ne fais plus de feuilletons ; j’envoie au diable la critique dramatique me réservant d’écrire par ci par là sur des questions générales, si l’idée m’en vient. J’ai assez longtemps fait ce détestable métier. […]
À Toussaint Bennet (CG no. 2843; 15 mars)
[…] J’ai donné ma démission au Journal des Débats. Rien de plus comique que le désappointement et la colère des gens qui, depuis trois mois, me faisaient la cour ; ils ont perdu leurs avances, ils sont volés. […]
À son fils Louis Berlioz (CG no. 2844; 17 mars)
[…] Aux gens tranquilles les mains pleines, aux passionnés les déceptions et les fureurs. Regarde moi, et vois combien j’ai souffert pour avoir tout pris avec passion. Il n’en est plus ainsi heureusement, bien que je n’aie pas les mains pleines malheureusement. J’ai décidément remercié le Journal des Débats. Il s’agit de savoir maintenant si je pourrai, avec cette suppression d’un petit revenu, joindre les deux bouts […]
À son fils Louis Berlioz (CG no. 2845; 20 mars)
[…] Je me suis couché cette nuit à une heure et demie ; je venais du Théâtre-Lyrique entendre Mireille de Gounod ; mais à minuit et demi le cinquième acte n’étant pas commencé, je suis parti. Je n’en pouvais plus. C’est un mélange de belles choses et de choses vulgaires, usées, petites. […]
Ne me reproche pas d’avoir donné ma démission de critique ; je serais incapable de faire un feuilleton là-dessus. Carvalho et tout son monde sont furieux que je ne leur fasse pas leur couronne d’éloges ordinaire, et d’Ortigue n’est pas content qu’ils soient tous mécontents. Cela le blesse, et il a raison. […]
À son fils Louis Berlioz (CG no. 2849; 29 mars)
[…] Je ne puis rien te dire de bon sur mes affaires. On a continué à me tourmenter au sujet du feuilleton qu’on a voulu me contraindre à écrire sur Mireille, jusqu’au moment où j’ai écrit une lettre telle que cela a coupé court à tout. Alors me voilà à peu près brouillé avec Carvalho et Alexandre. […]
À Humbert Ferrand (CG no. 2852; 12 avril)
[…] Je passe dix-huit heures sur 24 dans mon lit. Je ne fais plus rien que souffrir ; j’ai donné ma démission au Journal des Débats. […]
À James William Davison (CG no. 2854; 22 avril)
M. Jacquart qui est engagé par Ella, me demande pour toi une lettre d’introduction. Il n’en a aucun besoin, puisque son talent est incontestable, pur, noble, et musical : tu seras le premier à le reconnaître. Je lui donne cependant la lettre parce que c’est un prétexte pour t’envoyer mille amitiés, et parce que je suis sûr maintenant, ayant renoncé pour jamais à la critique, de ne plus donner à tes protégées d’éloges insuffisants.
Comment vast-tu, pauvre esclave, comment traînes-tu ton boulet, pauvre galérien ? Quant à moi j’ai peine encore à croire à ma délivrance, et les premières représentations d’opéras Parisiens me font toujours peur… par habitude. Aussi avec quel bonheur et avec quel acharnement je m’abstiens d’y assister ! […]
À Heinrich Brockhaus (NL p. 610, no. 2856bis; 4 mai): (lettre en réponse à une demande d’informations concernant l’œuvre et la vie de Berlioz)
[…] Des fragments de ses voyages en Allemagne, en Italie, en Russie, en Angleterre et en France ont paru dans divers recueils littéraires. M. Berlioz a écrit trois volumes de Mémoires qui n’ont pas encore été publiés.
Il vient de donner sa démission de critique musical au Journal des Débats.
Au grand-duc de Saxe Weimar (CG no. 2857 (12 mai)
[…] Maintenant ma tâche est finie. Othello’s occupation’s gone. J’ai même donné ma démission de rédacteur du Journal des Débats. L’art étant mort chez nous la critique n’est plus qu’une farce méprisable. Je ne me sens plus le courage d’écrire des riens sur des riens. […]
À Auguste Morel (CG no. 2888; 21 août)
[…] Je suis à peu près seul ici, Louis est reparti avant-hier pour St Nazaire ; tous mes amis et voisins sont en Suisse, en Italie, en Angleterre, à Bade. Je vois seulement quelquefois Heller, nous allons dîner à Asnières, nous sommes gais comme des chouettes ; je lis, je relis ; le soir je passe devant les théâtres lyriques pour me donner le plaisir de n’y pas entrer. […] Je savoure le plaisir de ne pas faire de feuilletons, de ne rien faire du tout. […]
À Humbert Ferrand (CG no. 2920; 28 octobre)
[…] Je ne sais à quoi attribuer les flatteries dont m’entourent beaucoup de gens maintenant, on me fait des compliments à trouer des murailles et j’ai toujours envie de dire aux flagorneurs : Mais Monsieur (ou Madame) vous oubliez donc que je ne suis plus critique et que je n’écris plus de feuilletons ?… […]
À sa nièce Joséphine Suat (CG no. 2944; 12 décembre)
[…] On continue à me flagorner partout où je me trouve et je suis toujours sur le point d’interrompre les gens et de leur dire : « N’oubliez donc pas que je ne fais plus de feuilletons. » […]
À sa nièce Nancy Suat (CG no. 2957; 29 décembre)
[…] Je me couche à 10h., je prends trois gouttes de laudanum et je dors jusqu’à midi, et je me moque des anciens confrères qui vont au théâtre entendre des bêtises dont ils auront à rendre compte le lendemain.
Pas de feuilletons ! [...]
À sa nièce Nancy Suat (CG no. 2976; 3 février)
[…] Ah ! mon dieu ! quel bonheur de n’avoir pas par-dessus le marché des feuilletons à faire ! je me moque maintenant de mes pauvres confrères. […]
À la princesse Carolyne Sayn-Wittgenstein (CG no. 3021; 30 juin)
[…] Oui, j’ai vu la répétition générale de L’Africaine [de Meyerbeer], mais je n’y suis pas retourné. J’ai lu la partition. Ce ne sont pas des ficelles qu’on y trouve, mais bien des câbles et des câbles tissus de paille et de chiffons. J’ai le bonheur de n’être pas obligé d’en parler… […]
À Gustav Heinze (CG no. 3164; 24 septembre):
[…] Gardez mon volume de Mémoires jusqu’à Noël et ne manquez pas cette fois de venir à Paris. […]
P.S. Vous ferez bien d’envoyer un exemplaire de la partition [d’Orphée de Gluck] à M. d’Ortigue (53 rue Saint-Lazare) qui m’a remplacé au Journal des Débats. Quant à moi j’ai pris le parti irrévocable de ne plus écrire une ligne de critique. Excusez-moi donc, je vous en prie. […]
Site Hector Berlioz créé le 18 juillet 1997 par Michel Austin et Monir Tayeb; page Hector Berlioz: Feuilletons créée le 1er mars 2009; page Extraits de la correspondance du compositeur créée le 8 mars 2016. Révision le 1er septembre 2023.
© Michel Austin et Monir Tayeb. Tous droits de reproduction réservés.
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