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Ouverture: Waverley (H 26)

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    Note: on trouvera une étude détaillée de cette ouverture, dûe à la plume de Diana Bickley, ailleurs sur ce site (en anglais seulement).

    L’ouverture de Waverley fut écrite sans doute en 1827, après l’ouverture de l’opéra Les Francs Juges. Elle fut exécutée pour la première fois dans un concert au Conservatoire le 26 mai 1828 avec l’ouverture des Francs Juges et d’autres œuvres de Berlioz. Ce fut le premier concert symphonique donné (mais non dirigé) par Berlioz, et – nouveauté à l’époque – concert consacré entièrement à ses propres œuvres. Selon Berlioz l’ouverture de Waverley, qui ouvrait le programme, fut très bien accueillie (sur ce concert voyez le récit des Mémoires chapitres 18 et 19; CG nos. 91, 93). Berlioz avait visiblement un faible pour l’ouverture des Francs Juges qu’il fit entendre souvent dans ses concerts à Paris comme à l’étranger, mais il n’attachait évidemment pas la même importance à celle de Waverley. Il ne la publia qu’en 1839, en même temps que celle du Roi Lear et de Benvenuto Cellini, mais plus tard que celle des Francs-Juges qui parut en 1836. On n’en connaît que peu d’exécutions au cours de sa carrière. Après la première exécution de 1828 elle fut jouée de nouveau à Paris en 1829 (deux fois), 1833, 1834, 1835, et 1838, mais pas semble-t-il après. Il semble que Berlioz ne l’ait jamais dirigée lui-même, sauf peut-être pour une unique exécution à Hanovre le 6 mai 1843, sur laquelle les témoignages ne semblent pas concluants. Elle ne figure dans aucun de ses autres concerts en Allemagne en 1843 ni par la suite, alors que ses autres ouvertures sont souvent inscrites au programme. Une lettre écrite pendant le premier séjour de Berlioz à Londres en 1848 concerne l’inscription à un concert d’une ouverture qui est probablement celle de Waverley (CG no. 1196, 7 mai); Berlioz ne cache pas son dédain:

[…] Il y a plus de 15 ans que je ne l’avais entendue [10 ans en fait, sans doute en 1838] et je ne la crois pas digne de figurer dans votre programme. Elle ne ferait pas d’effet et cela pourrait me nuire beaucoup, dans ce moment surtout où je commence à peine à me faire connaître à Londres. Veuillez donc la remplacer au prochain concert par quelque morceau déjà connu de l’orchestre […]

(Selon CG III p. 541 n. 1 l’ouverture en question serait celle de Rob-Roy plutôt que Waverley, ce qui est peu probable: Berlioz avait désavoué l’ouverture de Rob-Roy qui restait donc inédite)

    Bien des années plus tard, dans une lettre à Estelle Fornier (CG no. 2970, 20 janvier 1865) Berlioz écrit:

On m’envoie un programme d’un concert à MONTPELLIER où l’on a joué mon ouverture de Waverley (cela devait être bouffon!).

    Grand amateur des romans de Walter Scott dans les années 1820,, Berlioz n’a cependant pas cherché à raconter dans son ouverture l’histoire de Waverley. La citation en tête de la partition fait tout simplement allusion au contraste musical entre le larghetto initial, avec son ample mélodie pour les violoncelles, et le brillant allegro vivace qui lui fait suite (Dreams of love and Lady’s charms / Give place to honour and to arms [Rêves d’amour et charmes féminins / s’effacent devant l’honneur et les armes]).

    Œuvre de jeunesse, l’ouverture donne l’impression d’un certain mélange de styles. On y trouve de nombreux traits caractéristiques du style évolué de Berlioz, tant dans le rythme que dans l’harmonie et l’instrumentation. Mais on rencontre aussi des passages d’un italianisme un peu surprenant, notamment dans le second sujet de l’allegro (mesure 197 et suivantes; mesure 293 et suivantes), et dans la conclusion (mesure 401 et suivantes), dont les toutes dernières mesures surprennent par leur banalité, rare chez Berlioz. Cependant l’ouverture ne sent pas l’imitation pure et simple, mais affiche une belle assurance, surtout dans la verve irrésistible de l’allegro.

    Berlioz ne donne pas d’indication de métronome pour l’allegro vivace. Dans cette version le tempo a été fixé à blanche = 126.

   Waverley (durée 10'6")
    — Partition en grand format
    (fichier créé le 11.12.2000; révision le 23.12.2001)
    — Partition en format pdf

© Michel Austin pour toutes partitions et texte sur cette page

Cette page revue et augmentée le 1er octobre 2021.

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