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Berlioz en Allemagne

BRUNSWICK

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Chronologie
Brunswick hier et aujourd’hui

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Présentation

    Berlioz se rendra à Brunswick (Braunschweig) à quatre reprises, en 1843, 1846, 1853 et 1854 pour y donner cinq concerts en tout. Brunswick ne pouvait certes se mesurer pour son importance et ses ressources musicales avec les grands centres de l’Allemagne (Berlin, Dresde, Leipzig), mais Berlioz y trouvera dès sa première visite un accueil particulièrement chaleureux, tant de la part des musiciens que du public de la ville, d’où ses visites renouvelées par la suite.

Mars 1843

    Avant même son départ en décembre 1842 pour son premier voyage en Allemagne Berlioz inclut Brunswick dans sa liste de villes à visiter (Correspondance générale no. 791, ci-après CG tout court). ‘Je ne connaissais personne à Brunswick’, confie-t-il dans les Mémoires (Premier voyage en Allemagne, 6ème lettre), ‘j’ignorais complètement et les dispositions des artistes à mon égard, et le goût du public. Mais l’idée seule que les frères Müller étaient à la tête de la chapelle, aurait suffi pour me donner toute confiance […]’ En effet le nom de Brunswick avait été auparavant porté à l’attention de Berlioz par les visites à Paris en 1834 et 1837 du quatuor Müller, tous quatre frères et membres d’une remarquable famille de musiciens établie à Brunswick depuis 1831. Berlioz signale en termes chaleureux leurs concerts (Le Rénovateur, 23 février 1834; Critique musicale I p. 177) et écrivant à son ami Humbert Ferrand peu après il vante ‘l’incroyable quatuor des frères Müller, qui jouent Beethoven d’une façon qui nous était jusqu’à présent demeurée inconnue’ (CG no. 384). Il est possible que Berlioz les ait rencontré en personne au cours de leur séjour à Paris.

    Au cours de sa tournée pendant les premiers mois de 1843 en passant par Weimar, Dresde et Leipzig, la visite que Berlioz projette pour Berlin est retardée, comme il le dit dans une lettre à Joseph d’Ortigue de Leipzig le 28 février (CG no. 816):

[…] Je reçois à l’instant une lettre de Meyerbeer m’annonçant qu’une fête ordonnée par le roi retarde de quelques jours mes répétitions; il m’engage à aller en conséquence à Brunswick où je suis attendu, et où le Roi Lear m’a déjà conquis de chauds partisans. Les frères Müller écrivent qu’ils se mettront en quarante quatre pour m’aider. Je vais donc y aller. […]

    Ceci suppose que Berlioz était déjà en rapport avec Brunswick avant sa visite. Le voyage à Brunswick va s’avérer l’un des plus réussis de toute sa randonnée. Quelques jours après son arrivée Berlioz est déjà enthousiaste, d’après une lettre au violoncelliste Desmarest (CG no. 817, 6 mars):

[…] Me voilà à Brunswick parce que un retard de 10 jours est survenu pour mes concerts de Berlin. Ils ont ici un excellentissime orchestre, en tête duquel sont les 4 frères Muller dont vous avez entendu le miraculeux quatuor à Paris. Je viens de faire la Ière Répétition, et ils ont été d’une chaleur applaudissante et trépignante toute française. Ils ont bien enlevé l’Ouverture de Benvenuto et tout la Symphonie d’Harold y compris le final; mais quant au Scherzo de la Reine Mab qui figure aussi dans le programme, nous n’avons pu aller que par petits morceaux jusqu’à la fin. Demain cela ira mieux, après-demain, mieux, et à la 4ème répétition il ne manquera rien. […]

    Le même jour Berlioz écrit à Auguste Morel (CG no. 818):

[…] Je suis dans les répétitions du prochain concert de Brunswick, et l’orchestre ce matin a applaudi avec fureur Harold et l’ouverture de Benvenuto. On s’est crotté énormément dans le Scherzo de la Reine Mab, mais pour la première fois, c’est permis. Du reste l’orchestre est admirable, excellent, très fort et je suis sûr d’une fameuse exécution; seulement ils n’ont pas de cor anglais et presque pas de harpe, ce qui me gêne beaucoup.
C’est Müller l’aîné qui joue l’alto solo d’Harold et le solo de violon de la Romance. Je les attends aux morceaux du Requiem que nous ne répéterons qu’après-demain; les chœurs travaillent, en attendant. […]

    Le concert a lieu le 9 mars; quelques jours plus tard, le 14 mars, Berlioz écrit à son père (CG no. 820):

[…] Je ne crois pas qu’il m’en soit réservé de pareil [succès] à ce que je viens d’obtenir ici. L’exécution a d’abord été merveilleuse, et l’enthousiasme du public et des artistes a surpassé tout ce que je pouvais rêver.
On a couronné mes partitions de Roméo et du Requiem sur le théâtre, on a fait recommencer la Marche des pèlerins, on a demandé bis aussi pour un morceau de Roméo mais trop long et trop dangereux pour que j’aie pu consentir à le recommencer [sans doute le scherzo de la Reine Mab]. Après le concert l’orchestre est venu m’inviter à un grand souper qu’il m’offrait en société avec les principaux amateurs de la ville. La réunion était brillante; on m’a de nouveau couvert de hourras en chœur (selon l’usage de l’harmonieuse Allemagne) de vers, de vivat, de toasts, et de couronnes.
Le théâtre était plein et la recette a dépassé de 48 thalers la plus forte qu’on y ait encore faite. Mais les prix sont si modiques et on ne peut sous aucun prétexte les hausser qu’il ne m’est resté pour ma part (je partageais avec le directeur) que 750 fr. Le transport de ma musique me ruine, cela pèse 500 livres. Sans quoi mon voyage serait assez fructueux. Je vais demain à Hambourg où l’on m’attend et de là à Berlin où j’ai deux concerts annoncés sans frais et avec la moitié de la recette brute assurée. […]

    Le lendemain (15 mars), juste avant son départ pour Hambourg, Berlioz écrit à l’éditeur Schlesinger à Berlin (CG no. 822):

[…] Le succès du concert de Brunswick a dépassé tout ce que j’avais rêvé en ce genre. Les artistes ont couronné mes partitions sur le théâtre, le public a redemandé trois morceaux et à la suite du concert, l’orchestre réuni aux principaux amateurs de Brunswick m’a offert un souper splendide où les couronnes, les vers, les vivat, m’ont été envoyés avec une nouvelle chaleur. C’était de la frénésie.
Dieu veuille que j’obtienne à Berlin le quart de ce succès. […]

    De retour à Paris Berlioz donnera quelques mois plus tard, dans le Journal des Débats du 23 septembre, un récit plus détaillé des répétitions et du concert, qu’il reprendra plus tard dans ses Mémoires sous le même titre (Premier voyage on Allemagne, 6ème lettre).

    Au cours de son séjour à Brunswick Berlioz fait la connaissance de Robert Griepenkerl (1810-1868), critique musical et francophile; Griepenkerl enseigne la langue et la littérature allemandes à Brunswick, et deviendra l’un des plus chauds partisans de Berlioz en Allemagne. Il prodigue son aide au cours du séjour à Brunswick, et le 6 mai 1843 se rend à Hanovre pour assister à un concert dirigé par Berlioz. Il appuiera Berlioz de même pendant sa visite de 1846, puis de nouveau à plusieurs reprises dans les années 1850 (Brême, Gotha, Leipzig, Weimar). À la suite de la visite de 1843 Berlioz entame avec Griepenkerl une correspondance qui se poursuivra avec interruptions jusqu’à au moins 1856; presque une vingtaine de lettres subsistent. On trouvera sur ce site une reproduction de l’autographe d’une de ces lettres de Berlioz à Griepenkerl, écrite à Leipzig et datée du 13 décembre 1853 (CG no. 1659).

    À l’occasion de la visite de Berlioz en 1843 Griepenkerl publie un opuscule en honneur de Berlioz et sa musique, Ritter Berlioz in Braunschweig (Le chevalier Berlioz à Brunswick), écrit en réponse à un article critique paru dans un journal de Leipzig, opuscule qui aura un certain retentissement. Il existe une lettre de Berlioz à Griepenkerl le remerciant de son ouvrage (CG no. 833, mai 1843 [text complet dans le tome VIII]):

J’ai reçu la savante et bienveillante brochure que vous avez écrite sur mes compositions et sur ma tendance musicale. Un tel ouvrage me flatte d’autant plus en me donnant courage, que chacun peut voir dès les premières lignes, qu’il émane d’un esprit très élevé et entièrement libre de préjugés. Personne, je crois, jusqu’à présent n’a dévoilé, comme vous l’avez fait, les causes des incessantes contradictions de la critique à mon sujet. Votre chapitre sur l’honneur est admirable et, je crois, parfaitement vrai. On vient de me traduire avec soin votre ouvrage en français, il m’est donc permis maintenant de vous en parler avec connaissance de cause. […]

    L’année suivante Berlioz tient Griepenkerl au courant de ses dernières activités à Paris (CG no. 915, 26 juillet 1844):

Je vous écris ces quelques lignes au milieu d’une tempête musicale, tempête dont je suis maître cependant et qui ne brisera pas mon vaisseau, il faut l’espérer. Je viens d’organiser le premier Festival Parisien; j’ai à conduire et à instruire 500 choristes et 480 instrumentistes. Vous jugez de la fièvre qui me fait battre les artères… mais vous aurez par les journaux des détails là-dessus. Laissez-moi seulement vous serrer la main et vous remercier du fond du cœur de votre chaleureuse sympathie. Rien au monde n’est plus capable de me donner patience, force et courage que ce parallélisme entre mes idées et celles d’un esprit aussi distingué que le vôtre. Mille fois merci de tout ce que vous voulez bien dire et écrire sur moi. Je ne puis disposer en ce moment de ma Symphonie Harold, elle est la propriété de Schlesinger qui va bientôt la publier. La Symphonie Fantastique est gravée et paraîtrait dans un mois si j’avais le temps de corriger les épreuves. Je tâcherai de vous envoyer bientôt ma nouvelle ouverture du Carnaval Romain; c’est une jolie folie qui a obtenu un succès fou, cet hiver à Paris. […]
Je publie aussi en ce moment 2 volumes, contenant mes voyages en Allemagne et en Italie avec divers fragments et Nouvelles. Je m’empresserai de vous les envoyer si vous m’indiquez le moyen de le faire avec certitude qu’ils vous parviendront.
Pardonnez-moi le désordre de cette lettre, depuis plusieurs nuits je ne dors pas, j’ai déjà fait sept répétitions partielles et j’en ai encore une dizaine à faire avant la grande générale.
Croyez, mon cher monsieur Griepenkerl, à la vive amitié que vous m’avez inspirée dès nos premières entrevues. Je ne l’oublierai jamais. […]

    Le premier concert du Festival Parisien auquel Berlioz fait allusion aura lieu le 1er août 1844 au Palais de l’Industrie; l’Hymne à la France y recevra sa première exécution.

    En mars/avril 1845 Berlioz écrit de nouveau à Griepenkerl (CG no. 955):

Il y a bien longtemps que je n’ai de vos nouvelles; j’ignore même si vous avez la partition du Carnaval Romain et les deux volumes que je vous ai envoyés par l’entremise du libraire Brockhaus; que fait-on dans votre chère ville de Brunswick? Avez-vous toujours des querelles avec les savants de Leipzig? Combien je suis sensible à toutes les preuves de chaleureuse sympathie que vous me donnez! Ne me laissez pas ainsi un an sans m’écrire. […]

Avril 1846

    Le deuxième grand voyage de Berlioz en Allemagne en 1845-1846 a pour centre Vienne et ensuite Prague, avec excursions à Budapest et Breslau. Brunswick ne fait pas partie au départ de l’itinéraire prévu par Berlioz, et c’est semble-t-il à l’insistence de ses amis et partisans à Brunswick qu’il décide de s’y rendre, mais tout à la fin de son voyage et juste avant son retour à Paris. Dès le début de 1846 les préparatifs sont en cours, comme il ressort d’une allusion dans une lettre à Joseph d’Ortigue du 27 janvier (CG no. 1017):

[…] Après Pesth j’irai à Breslau où l’on m’arrange aussi trois concerts, puis je passerai à Brunswick pour voir nos amis de 1843 qui furent si ardents aussi, et leur faire entendre la Fantastique qu’ils ne connaissent pas. […]

    Pendant le séjour de Berlioz à Breslau les préparatifs se poursuivent, comme le montre une lettre à Griepenkerl datée du 10 mars (CG no. 1027, cf. 1026, 1029):

J’ai reçu avant-hier seulement la lettre de M. Zinkeisen [violoniste dans l’orchestre de Brunswick, mentionné dans les Mémoires; cf. CG no. 1693] et je vous réponds ce soir seulement parce que j’avais à terminer mes arrangements avec Prague. Je vous remercie donc de tout mon cœur, vous et MM. Muller et ceux de vos amis qui s’intéressent à mes concerts, de la peine que vous voulez bien prendre pour m’organiser une séance musicale dans une salle indépendante du théâtre, et je vous autorise et vous prie même de tout préparer pour le milieu d’avril le 17 ou le 18 au plus tard, car il faut absolument que je puisse partir pour Paris le 20. […]
Je me recommande aux bons soins de MM. Muller pour me composer le même orchestre que j’ai déjà eu l’honneur de diriger une fois; je n’en saurais désirer un meilleur. Veuillez dans la semaine prochaine faire annoncer le programme ci-joint, le jour, l’heure et le lieu. […]

    De retour à Prague Berlioz écrit de nouveau à Griepenkerl (CG no. 1031, 1er avril; cf. 1032bis [tome VIII], 1034):

Je ne doute pas que vous ne fassiez tout pour le mieux et je m’en rapporte entièrement à votre amitié pour les préparatifs et arrangements du concert. […] Je partirai le 16 et ne puis être à Brunswick que le 19. Il faut donc retarder le concert au moins jusqu’au 23 ou 24 pour que nous ayons le temps de répéter. Je suis si désireux de vous faire connaître la Fantastique, dont vous n’avez AUCUNE idée, que je tiens beaucoup à en soigner les répétitions. Choisissez bien l’orchestre je vous en prie et surtout ayez-moi de bons instruments à vent et 4 BONS timbaliers. Informez-vous si l’on peut avoir 2 Trombones in B, car si les 2e et 3e Trombones du théâtres sont in Fa (comme j’en ai beaucoup rencontré en Allemagne) il leur sera impossible de faire ces deux notes:

deux notes

qui dans la Marche au supplice produisent un effet terrible et qu’aucun autre instrument ne remplacerait convenablement. Il faut, pour les donner, des trombones Ténors in B ou des Trombones Basses in Es mais ceux-ci sont extrêmement rares. […]

    Aucune lettre datant du séjour de Berlioz à Brunswick en 1846 n’a survécu (sauf pour NL p. 281 [no. 1036ter], datée du 24 avril, qui ne dit rien sur le concert à Brunswick); les Mémoires ne mentionnent pas son concert dans cette ville, et la seule allusion vient d’une lettre de Berlioz à J.-F. Kittl après son retour à Paris (CG no. 1041, 6 mai).

    De retour à Paris Berlioz écrit de nouveau à Griepenkerl pour le tenir au courant (CG no. 1044bis, 29 juin), mais après il y aura du fait des révolutions de 1848 une interruption de plusieurs années dans leur correspondance et dans les rapports de Berlioz avec l’Allemagne.

Octobre 1853

    C’est grâce à Liszt et à son activité à Weimar que Berlioz reprend le chemin de l’Allemagne après un intervalle de plusieurs années; son séjour à Weimar en novembre 1852 inaugure une série de voyages à plusieurs villes allemandes qui se poursuivra chaque année jusqu’en 1856. Pendant son séjour à Weimar Berlioz revoit Griepenkerl qui est venu assister à son concert (CG vol. IV p. 272 n. 1). Des projets ont pu être ébauchés alors ou dans les mois qui suivent, mais ce n’est qu’à la fin août 1853 que Berlioz, de retour à Paris après des concerts à Bade et à Francfort, reçoit une invitation pour diriger à Hanovre et à Brunswick en octobre (CG nos. 1630, 1648 [tome VIII]). En l’occurrence les concerts de Hanovre seront reportés à novembre, mais après discussion ceux de Brunswick sont confirmés pour l’époque prévue (CG nos. 1629, 1631, 1632). Deux jours avant son départ de Paris Berlioz écrit à sa sœur Adèle (CG no. 1633, 10 octobre; cf. 1634):

Je pars après demain pour Brunswick. On n’a pas pu dans ce théâtre faire comme à Hanovre et m’accorder un retard d’un mois pour mes concerts. Il faut donc que j’aille remplir mes engagements. […] Adieu, je me fais une fête de revoir ces braves artistes de Brunswick et cet ardent public, qui me fait toujours un si grand accueil. […]

    Les deux concerts du 22 et 25 octobre marquent le haut point de la popularité de Berlioz à Brunswick. Dès le lendemain du second concert il écrit longuement à l’éditeur Brandus (CG no. 1636):

Voici un compte-rendu aussi froid qu’il me soit possible de le rédiger de mes concerts à Brunswick.
Ils ont eu lieu l’un et l’autre devant une salle pleine comble et dès la veille du Ier il n’y avait plus une place à louer. L’exécution instrumentale a été d’une beauté merveilleuse et d’une verve qu’il serait injuste de comparer à l’entrain d’aucun orchestre à moi connu. Cet orchestre de Brunswick, quand il le veut, est prodigieux. Et avec moi il veut toujours. D’ailleurs mon second concert était au bénéfice de la caisse des veuves et des orphelins des artistes, institution à laquelle on a donné mon nom. Nous avons exécuté des fragments des quatre actes de Faust, trois morceaux de Roméo et Juliette, Le Roi Lear, Harold, le Repos de la Ste Famille très bien chanté en allemand par Schmetzer et qui m’a gagné tous les cœurs pieux. Les principaux effets ont été produits par le Ballet des Irrlichter (Feux follets) de Faust, morceau qu’on ne connaît pas à Paris, la Romance de Marguerite et la Fête de Roméo et Juliette. Quant aux Marche Hongroise et chœur des Sylphes et Fée Mab, c’est toujours le même vacarme d’applaudissements partout.
On m’a donné au Deutsches Haus [l’hôtel où Berlioz loge] un souper de cent couverts auquel assistaient les ministres du Duc et tous les artistes, littérateurs et amateurs notables de la ville. Hier l’orchestre est venu m’offrir un bâton de chef d’orchestre en vermeil; George Müller me l’a présenté au nom des artistes en leur présence.
La veille j’étais allé dans un Jardin public où se trouve la salle du Weissen Rosses [Cheval Blanc] (pardonnez mon orthographe allemande) dans laquelle ont lieu des concerts populaires à bas prix. Il y avait là douze ou quinze cents personnes et un excellent petit orchestre de cinquante musiciens. On avait annoncé sur le programme mon ouverture du Carnaval Romain, j’étais curieux de voir comment cela marcherait. L’exécution a été excellente et, contre l’ordinaire de celles de ce morceau, très animée. Le public a crié da Capo, on a redit l’ouverture. Puis quelques musiciens m’ayant aperçu dans la galerie, voilà tout l’orchestre qui s’est mis à sonner des fanfares, et les femmes d’agiter leur mouchoir et les hommes de crier, de m’applaudir.
J’ai dû me lever et saluer le public du haut de ma galerie comme un Dieu-Ténor du haut de son trône. Enfin la ville de Brunswick me tue de caresses; j’ai là sur ma table des couronnes de toute espèce que j’ai trouvées hier soir en rentrant, et qu’on a déposés après le concert sur mon pupitre à l’orchestre.
Joachim est venu de Hanovre et a joué au concert d’hier avec un magnifique succès un concerto de violon et un caprice de Paganini; c’est un talent superbe. […]

    Dans une lettre à Liszt le même jour (26 octobre) Berlioz écrit (CG no. 1637):

[…] Hier avait lieu le deuxième concert que j’ai donné au bénéfice de la caisse des veuves de l’orchestre et nous avons eu en outre une répétition de 4 heures le matin.
Tout a miraculeusement marché, au premier et au second concert; deux fois salle pleine, comble, souper, bâton de vermeil offert par l’orchestre, etc, public d’une ardeur incomparable, exécution merveilleuse. Les artistes de Brunswick se sont vivement réveillés, si tu les avais jugés un peu endormis.
Cet excellent Joachim est venu jouer deux morceaux au concert d’hier et son succès a été grand, et je m’applaudis d’avoir procuré cette bonne fortune aux amateurs de musique de Brunswick qui ne le connaissaient pas.
Le morceau des Irrlichter (Feux follets) de Faust a fait ici une véritable sensation exceptionnelle, mais pour la Sérénade de Méphistophélès qui le suit, il a presque fallu la deviner tant le chanteur l’a dite honnêtement et marguilièrement.
Schmetzer au contraire a bien chanté deux fois son air du Repos de la Ste famille en allemand; et Melle Hedwige, une élève de Mme Schmetzer, s’est acquittée avec intelligence et sentiment du fragment du rôle de Marguerite que je lui avais confié; mais sa voix manque des cordes graves essentielles dans cette scène.
Quant aux morceaux de Roméo et Juliette et à Harold, cela a été enlevé avec une furie dont je n’avais pas encore eu d’exemple; j’étais parvenu en deux répétitions (nous n’en avons fait que deux pour ces morceaux) à rompre les articulations rythmiques qui d’ordinaire conservent une raideur, incompatible surtout avec le style de la Fête. Griepenkerl, comme tu penses, est radieux. […]

    De Hanovre où il se rend ensuite Berlioz écrit à Jules Janin (CG no. 1644, 10 novembre; cf. 1651, 1653):

[…] A Brunswick, à la sortie du théâtre des Dames me baisaient la main, et l’une d’elles m’a dit avec une naïveté peu flatteuse pour l’homme (s’il eût eu des prétentions extra-musicales): ce n’est pas l’amour, c’est l’admiration! Puis les artistes m’ont invité à un immense souper où se trouvaient tout ce que Brunswick contient d’hommes distingués dans tous les genres, et les ministres du Duc; il m’ont présenté un splendide bâton en argent, or et grenats; on a fondé une institution de Bienfaisance pour les veuves des musiciens, à laquelle on a attaché mon nom, sous prétexte d’un concert que j’ai donné à leur bénéfice. Et puis dans un jardin, un Dimanche, où le Carnaval Romain était exécuté dans un concert populaire, ovation inattendue et très amusante de ce public qui paye trois gros (10 sous) son billet. Plusieurs amateurs de Brunswick, qui n’avaient pas encore assez de Faust, sont arrivés à Hanovre avant hier pour assister au concert du soir. Les chemins de fer facilitent ces courses du dilettantisme. […]

    C’est pendant son séjour à Brunswick en octobre 1853 que Berlioz fait une excursion à pied dans les montagnes du Harz au sud de la ville (on se souviendra que Berlioz plaçait la ville imaginaire d’Euphonia, entièrement dédiée au culte de la musique, ‘sur le versant du Hartz, en Allemagne’). Le paysage fait sur lui une profonde impression, probablement en partie à cause de ses liens avec la légende de Faust (c’est d’ailleurs à Brunswick que fut représentée pour la première fois en 1828 la première partie du Faust de Goethe). Berlioz évoque cette randonnée dans une lettre à son ami Humbert Ferrand du mois suivant, dont les termes rappellent les vers de l’Invocation à la nature de la Damnation de Faust, coincidence qui ne semble pas fortuite (CG no. 1648):

[…] J’ai bien pensé à vous, il y a trois semaines, dans un voyage pédestre que j’ai fait dans les montagnes du Hartz (lieu de la scène du sabbat de Faust). Je ne vis jamais rien de si beau; quelles forêts! quels torrents! quels rochers! Ce sont les ruines d’un monde… Je vous cherchais, vous me manquiez sur ces cimes poétiques. J’avoue que l’émotion m’étranglait. […]

    Pendant le même séjour Berlioz fait aussi la connaissance du Baron von Donop, l’intendant du Prince de Lippe-Detmold et une personnalité singulièrement attachante. Von Donop avait fait le voyage de Detmold exprès pour entendre Berlioz, et Berlioz conçoit pour lui sur le champ une vive sympathie (CG no. 1650, 16 novembre, de Hanovre):

[…] Permettez-moi, monsieur, de vous remercier, et de vous assurer que rien ne peut me donner plus de courage contre les innombrables peines de mon métier de Pionnier, qu’un suffrage tel que le vôtre. Certes les hommes qui ont pour l’art une passion intelligente, dégagée de préjugés et absolument pure, sont bien rares! et vous êtes de ceux là. […] (Berlioz évoque les obstacles qu’il a dû affronter au cours de sa carrière de compositeur) […]
Si je me permets de vous parler de détails qui n’ont d’intérêt que pour moi, c’est afin de répondre à l’espèce de reproche contenu dans quelques phrases de votre conversation, quand j’ai eu l’honneur de vous voir à Brunswick. Vous me parliez d’œuvres nouvelles que je devrais entreprendre. Hélas, monsieur, je crois qu’il vaut encore mieux dépenser ce que j’ai d’énergie à faire connaître aussi complètement que possible les partitions déjà existantes, que de les abandonner aux hasards de la vie musicale et de leur donner des sœurs dont je ne pourrai protéger les premiers pas. Je sais trop ce que devient la musique un peu indépendante, entre les mains des incapables et des indifférents. […]

    Von Donop deviendra par la suite l’un des plus chauds et perspicaces partisans de Berlioz en Allemagne (CG no. 2070), et s’intéresse activement à toutes ses compositions qu’il connaît jusque dans le menu détail. Il est un de ceux qui encouragent Berlioz à entreprendre la composition des Troyens (CG nos. 2146, 2320) et maintiendra avec le compositeur une correspondance suivie jusqu’à au moins 1858 (CG nos. 1682, 1716, 1882, 2320).

Avril 1854

    Le succès des concerts d’Octobre 1853 fait présager un retour l’année suivante. Dans une lettre à sa sœur Adèle Berlioz évoque le projet d’un festival de trois joirs à Brunswick en mai 1854 où figureraient le Te Deum et le Requiem, encore inconnus dans leur ensemble au public allemand (le Te Deum n’a pas encore été joué; CG no. 1669, 17 et 19 décembre 1853, cf. 1671). Des préparatifs sont amorcés: Berlioz envoie à l’avance des parties du Requiem à Griepenkerl, mais un paquet semble s’égarer en route (CG no. 1693, 21 janvier 1854). Par la suite il ne sera plus question du projet dans la correspondance du compositeur, quelle qu’en soit la raison (le festival prévu aurait certainement pesé sur les ressources musicales de Brunswick). Quand fin mars, pendant le séjour de Berlioz à Hanovre et juste avant son départ pour Brunswick, il est de nouveau question de cette visite, il ne s’agit plus maintenant que d’une participation à un concert dirigé par Karl Müller, le premier violon de l’orchestre, et non d’un concert dirigé entièrement par Berlioz (CG nos. 1716, 1717, 1720 [tome VIII], 1725).

    Le 4 avril, deux jours après son arrivée à Brunswick, Berlioz écrit à son oncle Félix Marmion (CG no. 1726):

[…] Je suis ici pour répondre à une invitation que m’a adressée le maître de chapelle Ch. Müller (le chef du fameux quatuor). Il donne un concert samedi prochain et j’ai promis de lui donner et de diriger trois morceaux. Tout ce monde (artistes et amateurs de Brunswick) m’a tant de fois comblé de politesses et de démonstrations enthousiastes que je ne pouvais guère résister au plaisir de faire cette pointe dans le Duché de Brunswick. […]

    La contribution la plus importante de Berlioz au concert du 8 avril est la première exécution de la version remaniée de l’ouverture du Corsaire, encore inédite. Berlioz écrit le même jour à Liszt (CG no. 1725, 4 avril):

[…] Nous allons essayer ici une ouverture que je n’ai jamais entendue, celle du Corsaire. Mais les violons ne seront pas en nombre suffisant. […]

    Peu après l’éxécution Berlioz écrit à son ami James Davison à Londres, le dédicataire de l’ouverture (CG no. 1730):

[…] Nous venons d’éxécuter pour la Ière fois à Brunswick ton ouverture du Corsaire, qui a très bien marché et produit beaucoup d’effet. Avec un grand orchestre et un chef au bras de fer pour le conduire ce morceau doit se présenter avec une certaine crânerie. […]

    On comparera l’allusion de Berlioz à ‘un grand orchestre’ avec ce qu’il dit dans sa lettre à Liszt.

    De retour à Paris Berlioz s’attend à revenir à Brunswick en septembre, comme il l’écrit à sa sœur Adèle (CG no. 1756). Mais le projet n’aura pas de suite, et le voyage de 1854 sera le dernier de Berlioz à Brunswick. L’année suivante verra le départ du quatuor Müller, qui pendant des années a été l’âme de la vie musicale de la ville. Berlioz reste en rapport avec Griepenkerl pendant quelque temps – Griepenkerl jouera un rôle de médiateur pour le concert donné par Berlioz à Gotha en 1856. Mais après 1856 leur correspondance semble prendre fin (cf. CG no. 2090, la dernière lettre connue). Il y peut-être eu un certain relâchement dans leur amitié. Dans une lettre à Adolphe Samuel Berlioz confie que Griepenkerl émettait des réserves sur la conception de Marguerite dans la Damnation de Faust, qu’il trouve ‘pas assez allemande’ et ‘trop passionnée’ (CG no. 2070, 22 décembre 1855). Une lettre de Liszt à Berlioz, datée du 18 mars 1856, mentionne au passage Griepenkerl en termes peu flatteurs qui surprennent (CG no. 2109, de Weimar):

[…] Depuis ton départ il n’y a eu d’autre évènement ici que le cours de Griepenkerl qui s’est trouvé d’un creux peu profond. Il a eu la circonspection de ne pas te nommer et s’est borné à lancer quelques boulettes contre la musique à programme!
Du reste il continue à l’hôtel de Russie sa chasse à l’affût de certain oiseau qui ne fait guère mine de s’abattre sur sa boutonnière; mais « patience et longueur de temps font plus que force ni que rage » ! […]

    Quoi qu’il en soit, la fin des voyages réguliers de Berlioz en Allemagne après 1856 (à l’exception de Bade) aura entraîné un ralentissement dans ses relations avec nombre de ses amis allemands. Sa correspondance avec le Baron von Donop continue jusqu’en 1858 (CG no. 2320), et en juin 1856 von Donop est parmi ceux qui félicitent Berlioz sur son élection à l’Institut (CG no. 2146). À ce sujet un lettre à Théodore Steinway, datée du 28 août de Plombières, donne un aperçu intéressant sur les rapports de Berlioz avec Brunswick (CG no. 2166):

Votre lettre, qu’on vient de m’envoyer de Paris, m’a causé une véritable joie. Je suis bien heureux toujours de voir la part que prennent mes amis à ce qui me touche, mais les félicitations des artistes de Brunswick me sont particulièrement chères. Je n’oublierai jamais avec quelle cordialité ils m’ont si souvent accueilli et secondé; veuillez le leur dire de ma part en les remerciant. […]

    Quant à Griepenkerl, son nom apparaît une dernière fois tardivement dans la correspondance de Berlioz. Dans une lettre datée du 12 mars 1866, Louis Berlioz écrit à son père (CG no. 3114):

[…] J’ai lu hier un petit livre fait à Brunswick à propos d’un concert que tu as donné dans cette ville en 1843 le 9 mars, l’auteur se nomme Griepenkerl. Jamais je n’avais lu cette défense, j’y ai trouvé de fort curieux détails. […]

Chronologie

1843

ca 1er mars: Berlioz arrive à Brunswick, en provenance de Leipzig
9 mars: concert dirigé par Berlioz au Palais Ducal, comprenant Harold en Italie (avec Karl Müller comme alto solo), l’ouverture de Benvenuto Cellini, la Fête chez Capulet et le Scherzo de la reine Mab de Roméo et Juliette, la Rêverie et caprice pour violon et orchestre (jouée par Karl Müller), Absence et La belle voyageuse chantés par Marie Recio, et l’Offertoire et Quaerens me du Requiem
ca 15 mars: départ de Berlioz pour Hambourg

1846

21 avril: Berlioz arrive à Brunswick, en provenance de Prague
24 avril: concert dirigé par Berlioz au Palais Ducal, comprenant l’ouverture du Carnaval romain, le boléro Zaïde (chanté par Mme Fischer-Achten), le 2ème mouvement d’Harold en Italie, Le chasseur danois (chanté by Fischer), and l’intégrale de la Symphonie fantastique
vers la fin du mois: départ de Berlioz pour Paris

1853

14 octobre: Berlioz arrive à Brunswick, en provenance de Paris
22 octobre: premier concert dirigé par Berlioz au Palais Ducal, comprenant des extraits de la Damnation de Faust, Roméo et Juliette, Harold en Italie, et Le repos de la Sainte Famille de l’Enfance du Christ
22 ou 23 octobre: souper en l’honneur de Berlioz au Deutsches Haus
24 octobre: Berlioz assiste à une exécution par un petit orchestre de l’ouverture du Carnaval romain à un concert populaire; l’ouverture est bissée
25 octobre: deuxième concert dirigé par Berlioz, comprenant l’ouverture du Roi Lear et Harold en Italie; le jeune Joseph Joachim venu de Hanovre joue un concerto pour violon et un caprice de Paganini; le concert est donné au bénéfice de la caisse des veuves et orphelins des artistes (l’institution reçoit le nom de Berlioz). Le chef d’orchestre Georg Müller offre à Berlioz un bâton incrusté de vermeil
28 octobre: départ de Berlioz pour Hanovre

1854

2 avril: Berlioz quitte Hanovre pour Brunswick
8 avril: pendant un concert dirigé par Karl Müller au Palais Ducal Berlioz dirige la première exécution de la version revue de l’ouverture du Corsaire (qui ne fut jamais jouée à Paris sous sa direction)
10 avril: Berlioz arrive à Dresde en provenance de Brunswick

Brunswick hier et aujourd’hui

    Nous remercions notre ami Pepijn van Doesburg qui nous a fourni la plupart des informations données ici concernant la ville de Brunswick et ses monuments, ainsi que les photos reproduites ci-dessous.

    Brunswick a énormément souffert des ravages du temps et de la guerre: une bonne partie de la vieille ville a été détruite par des bombardements alliés pendant la deuxième guerre mondiale, et presque rien ne subsiste des monuments rattachés aux visites de Berlioz. Quelques rues comportent encore des maisons à colombage, et donnent une idée de l’allure de la ville à l’époque de Berlioz.

Le palais du Duc de Brunswick (Braunschweiger Schloss)
Braunschweiger Schloss

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    Cette gravure est dans le domaine public.

Le Deutsches Haus en 1897
Deutsches Haus

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    Le Deutsches Haus, qui porte maintenant le nom de Ringhotel Deutsches Haus, est sis au No. 1 Ruhfäutchenplatz dans le centre de la vieille ville. Il a fait l’objet de plusieurs reconstructions depuis le 18ème siècle qui ont cependant préservé, à ce qu’il semble, des éléments du bâtiment d’origine.
    Nous remercions vivement notre ami John Ahouse pour ces informations.

    L’image ci-dessus est dans le domaine public.

Ölschlägern
Ölschlägern

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    Ölschlägern n’est pas loin du Schlosspark où se trouvait autrefois le palais du duc de Brunswick.

Le site du palais du Duc de Brunswick
Site du palais

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    Le palais du duc de Brunswick, endommagé pendant la deuxième guerre mondiale, fut finalement démoli en 1960. L’emplacement est occupé maintenant par le Schlosspark. En juillet 2003 le conseil municipal de Brunswick a décidé de construire un Centre Pédagogique dans le Schlosspark; la façade du bâtiment serait semblable à celle de l’ancien palais et réutiliserait des matériaux sauvegardés après la démolition. En septembre 2006 les travaux étaient déjà très avancés.

L’actuel Hagenmarkt, site du théâtre où Berlioz a donné ses concerts
Hagenmarkt

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    Au Moyen Age la ville comprenait plusieurs quartiers, chacun avec son propre gouvernement (Altstadt, Hagen, Altewick, Neustadt et Sack). En 1689/90 après l’instauration d’un gouvernement centralisé, les anciens Rathaus (mairie) et Gewandhaus (halle aux textiles) du quartier Hagen furent transformés en théâtre par le Landbaumeister Johann Balthasar Lauterbach. C’est dans ce théâtre que Berlioz donna ses concerts à Brunswick, le 9 mars 1843, 24 avril 1846, 22 et 25 octobre 1853 et 8 avril 1854. Le théâtre ferma ses portes en 1861 pour être remplacé par le nouveau Staatstheater, puis finalement démoli. La photo montre l’actuel Hagenmarkt; le théâtre se trouvait sur l’emplacement où circulent maintenant voitures et tramways (au premier plan).

Le Staatstheater, construit en 1859-61 et restauré en 1945-48
Staatstheater

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    Le nouveau Staatstheater, construit en 1859-61 par les architectes Carl Wolf et Heinrich Ahlburg, remplaça l’ancien théâtre de la cour au Hagenmarkt. Il subit des restaurations en 1945-48 après les dégâts causés pendant la deuxième guerre mondiale. Berlioz n’a jamais connu ce bâtiment, puisque sa dernière visite à Brunswick date de 1854.

    En 1853 également Berlioz assista à une exécution de l’ouverture du Carnaval romain à la salle du Cheval Blanc; nous ignorons l’emplacement éventuel de ce bâtiment et s’il existe toujours.

Page Berlioz à Brunswick créée le 1er février 2005 et augmentée le 1er décembre 2009. Révision le 1er février 2024.

© (sauf indication contraire) Michel Austin et Monir Tayeb pour le texte; Pepijn van Doesburg pour les photos.

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