La Damnation de Faust

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Biographes et critiques: Julien Tiersot (1857-1936)

 

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Julien Tiersot

 

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    Compositeur, écrivain et critique musical, et bibliothécaire du Conservatoire de Paris, Julien Tiersot (1857-1936) est, parmi ceux qui ont écrit sur Berlioz et étudié son œuvre, l’un des plus attachants, mais aussi l’un des plus grands, et son œuvre mérite d’être mieux connue. Elle s’inscrit dans le cadre du renouveau dont bénéficie la musique de Berlioz en France dans les années qui suivent sa mort: dans un de ses articles Tiersot raconte avoir assisté aux exécutions de l’Enfance du Christ et de Roméo et Juliette données aux Concerts Colonne dans la saison 1875-1876. Si sa toute première jeunesse a coïncidé avec les dernières années du compositeur, il n’a jamais rencontré Berlioz en personne, ce qui sera pour lui plus tard un vif sujet de regret. Dans son livre de 1904 il raconte s’être trouvé encore jeune garçon à Grenoble le 15 août 1868, le jour de la dernière visite de Berlioz à cette ville, mais ne vit pas le grand homme dont le nom lui était alors inconnu. Tiersot ajoute que par la suite il fit de nombreuses visites à Grenoble. Il revient pour la première fois en 1885 quand il fait un pélerinage à La Côte-Saint-André en passant par Grenoble et publie son premier article sur Berlioz, article qui sera suivi de bien d’autres (Le Ménestrel 4, 11 et 18 octobre 1885); une lettre autographe de Tiersot de 1890, publiée sur ce site, fait allusion à cette visite. En 1890 Berlioz revient à La Côte pour assister à l’inauguration de la statue de Berlioz et publie un rapport sur l’événement. En 1903 il assiste aux fêtes du centenaire à Grenoble et à La Côte. À Grenoble il est présent à l’inauguration de la statue de Berlioz le 15 août 1903, et le 17 août il y prononce un discours, publié plus tard dans le Livre d’Or du Centenaire d’Hector Berlioz (1906, pages 189-95), texte qui est reproduit sur ce site. Il publie aussi un rapport sur les célébrations à La Côte.

    Autre lien qui rapproche les deux hommes, plus personnel et plus direct: ils ont tous les deux été bibliothécaires au Conservatoire de Paris. La lettre autographe mentionnée ci-dessus y fait allusion, et Tiersot exprimera plus tard dans un groupe d’articles consacrés à Berlioz Bibliothécaire du Conservatoire la fierté que lui inspire son illustre prédécesseur (Le Ménestrel, 12 août 1911, p. 292):

Ainsi, Berlioz qui a passé en ce lieu, on peut le dire, la plus longue partie de sa vie, — du lendemain de son arrivée à Paris à la veille de sa mort : quarante-sept ans bien comptés — y survit, non seulement par le souvenir que lui conserve celui qui considère comme son principal titre de noblesse (le seul qu’il revendique) la gloire d’être son successeur, mais encore par la présence réelle et tangible des écrits, tracés par sa propre main dans lesquels, en sa vie laborieuse, il a mis tout son génie, toute sa foi, tout son cœur.

    Tiersot a beaucoup écrit sur la musique et les musiciens, et ses publications sur Berlioz s’échelonnent pendant un demi-siècle. L’œuvre de Tiersot sur Berlioz se répartit en trois éléments:

    À l’occasion des fêtes du centenaire en 1903 il publie en 1904 Hector Berlioz et la société de son temps (voir le compte-rendu par Adolphe Jullien). Dès l’avant propos (p. III) Tiersot se déclare: ‘Hector Berlioz, génie lumineux et conscience haute, est peut-être la physionomie d’artiste la plus caractéristique et la plus grandement intéressante de son temps, et […] autant son œuvre mérite l’admiration, autant l’homme est digne d’être estimé et aimé’. Mais il ne s’agit pas d’une biographie — Tiersot n’écrira jamais de biographie développée de Berlioz, et se déclare satisfait de l’ouvrage existant d’Adolphe Jullien — mais une série d’études thématiques sur l’homme et sa personnalité et non ses œuvres musicales. L’ouvrage est divisé en trois parties: la première est consacrée au cadre de l’enfance du compositeur en Dauphiné, la deuxième au contexte social du compositeur dans la France romantique, et la troisième traite de ses rapports avec les grands compositeurs de l’époque. Pour son travail Tiersot fait largement appel aux nombreux écrits de Berlioz, ainsi qu’à de ceux de ses contemporains. Une des traits marquants de sa conception de Berlioz est qu’il défendra toujours la véracité des Mémoires, qu’à l’époque il était de bon ton de contester (Adolphe Boschot, son rival, en offre un exemple): ‘document parfaitement fidèle et sûr, quoi qu’on en ait put dire’, écrit Tiersot (p. II).

    Deuxième volet de l’œuvre de Tiersot: une longue série d’articles, 127 en tout, publiés dans l’hebdomadaire Le Ménestrel entre 1904 et 1911 (on trouvera la liste complète de ces articles sur une page séparée de ce site). La majorité de ces articles (117) s’inscrivent dans une série qui a pour titre Berlioziana, dont la plus grande partie paraît entre 1904 et 1906, suivi d’un groupe plus petit entre 1909 et 1911. En outre Tiersot publie dans ce même journal entre 1909 et 1911 une autre série d’articles sur Berlioz, moins nombreux (10), qui ne font pas partie de la série des Berlioziana. Tous ces articles constituent dans leur ensemble une contribution majeure à la musicologie de Berlioz, mais malheureusement ils n’ont jamais été réunis et publiés sous forme de livre. Ils sont par conséquent moins connus et lus qu’ils ne le méritent, et pour combler cette lacune nous avons publié sur ce site et pour la première fois la série complète.

    Troisième élément de l’œuvre de Tiersot: il entreprend pour la première fois une édition de la correspondance du compositeur qui devait être complète. Plusieurs tomes séparés avaient été publiés jusqu’alors: un volume de lettres s’étendant sur presque toute la vie du compositeur avait d’abord paru (Daniel Bernard, ed. Correspondance inédite de Berlioz, 1879), suivi quelques années plus tard d’un recueil comprenant beaucoup des lettres adressées par Berlioz à Humbert Ferrand son ami à vie (Charles Gounod, ed. Lettres intimes, 1882), et l’année du centenaire voit la publication en Allemagne des lettres à la princesse Carolyne Sayn-Wittgenstein (La Mara, ed. Briefe von Hector Berlioz an die Fürstin Carolyne Sayn-Wittgenstein, 1903). En outre de nombreuses lettres paraissent séparément ou en petits groupes dans divers journaux et articles (par exemple les lettres à divers correspondants russes publiées en 1882 par Octave Fouque dans le 2ème chapitre des Révolutionnaires de la musique paraissent d’abord sous forme d’articles dans Le Ménestrel entre février et avril 1880). L’édition de Tiersot tient compte de toutes les lettres déjà publiées et y ajoute un grand nombre de textes encore inédits. Trois volumes seront publiés par Calmann-Lévy à Paris: Les Années romantiques 1819-1842 (1904 - voir le compte-rendu par Adolphe Jullien), Le Musicien errant 1842-1852 (1919 - voir le compte-rendu par Adolphe Jullien) et Au Milieu du chemin 1852-1855 (1930). Malheureusement Tiersot ne pourra compléter son entreprise avant sa mort, mais le projet sera repris plus tard grâce à l’appui et au dévouement de Thérèse Husson et aboutira à la publication entre 1972 and 2003 de huit tomes de la Correspondance générale d’Hector Berlioz. Un tome supplémentaire intitulé Nouvelles lettres de Berlioz, de sa famille, de ses contemporains est paru en 2016.

    Un autre ouvrage par Julien Tiersot, La Musique aux Temps Romantiques (1930), comprend un important chapitre intitulé ‘Le Romantisme musical de 1830’, avec pour sous-titre ‘Hector Berlioz’ (pages 68-106), et Tiersot publie aussi une monographie intitulée La Damnation de Faust de Berlioz: Étude historique et Critique. Analyse Musicale (1922).

    Outre les articles dans la série Berlioziana plusieurs textes de Tiersot ayant trait à Berlioz sont reproduits sur ce site:

Une lettre autographe de Julien Tiersot (1890)
Inauguration de la statue de Berlioz à La Côte-Saint-André (1890)
Conférence faite aux fêtes du Centenaire à Grenoble (1903) 
Le Centenaire de Berlioz à Grenoble 
Le Centenaire de Berlioz à La Côte-Saint-André (1903)
Le Centenaire de Berlioz [à Paris] (1903)
La maison de Berlioz à La Côte-Saint-André (1935)

    Voir aussi Revue Musicale, par Adolphe Jullien; et trois articles de Pierre-René Serna, ‘La première autobiographie de Berlioz’, ‘Noces d’or ou noces des fées?’ et ‘La Tabatière d’Habeneck’.

Illustrations 

Sauf indication contraire, toutes les images sur cette page ont été saisies à partir de publications dans notre collection. Tous droits de reproduction réservés.

 

Julien Tiersot vers 1911-1912
Julien Tiersot

La photo ci-dessus vient de la Bibliothèque Nationale de France, Paris

1795-1895
Centenaire du Conservatoire National 
de Musique et de Déclamation
Centenaire 1895

La photo de groupe ci-dessus, prise par le photographe Pirou (1841–1909) à l’occasion du centenaire du Conservatoire de Paris, fut publiée dans Le Monde Musical.
Parmi ceux présents sur la photo se trouvent Julien Tiersot et les compositeurs Jean-Baptiste Weckerlin (1821-1910) et Ambroise Thomas (1811-1896). Tiersot est au centre du groupe debout à l’arrière.
L’image et les informations viennent de la Bibliothèque Nationale de France, Paris.

Tiersot, Berlioz

 

Les Années romantiques

 

Le Musicien errant

 

Au Milieu du chemin

 

La Damnation de Faust

 

Les deux images ci-dessous ont été reproduites à partir d’un exemplaire original du Ménestrel disponible sur le site internet de la Bibliothèque Nationale de France.

La une du Ménestrel du 3 janvier 1904
Le Ménestrel 1904

Le premier article de la série Berlioziana fut publié aux pages 3 et 4 de cet numéro. Voyez aussi l’image ci-dessous.

Page 3 du Ménestrel du 3 janvier 1904
Le Ménestrel 1904

 

Site Hector Berlioz crée par Monir Tayeb et Michel Austin le 18 juillet 1997;
Page Berlioz: Pionniers et Partisans créée le 15 mars 2012; cette page créée le 1er mai 2012, mise à jour le 11 décembre 2012.

© Michel Austin et Monir Tayeb. Tous droits de reproduction réservés.

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