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Berlioz est sans doute passé par ou près de Monaco pour la première fois en avril et mai 1831 au cours de son voyage en Italie comme lauréat du Prix de Rome, sur la route de Florence à Nice et sur le chemin du retour de Nice à Rome. À l’époque Nice faisait partie du royaume de Piémont-Sardaigne, mais en 1860 elle est rattachée à la France et l’année suivante Monaco devient un état indépendant. Au cours de son deuxième séjour à Nice en septembre 1844 Berlioz s’est peut-être rendu à Monaco au cours de ses excursions le long de la côte, mais il ne le précise pas dans ses écrits. En tout état de cause, à l’époque de son dernier voyage en Russie à l’hiver de 1867-1868 Monaco exerce sur lui un vif attrait: dans plusieurs lettres de cette date il exprime le souhait de revoir une fois de plus non seulement Nice mais aussi Monaco (CG nos. 3319, 3330, 3334). En l’occurrence c’est à Monaco qu’il se rend d’abord. De retour à Paris il écrit à Vladimir Stasov le 1er mars 1868: ‘Je viens vous dire bonjour en vous annonçant mon départ pour Monaco. Je partirai ce soir à 7 heures. […] Je vais revoir ma chère côte de Nice et les rochers de Villefranche et le soleil de Monaco’ (CG no. 3346).
Mais le voyage tourne au tragique: vers le 6 mars Berlioz tombe lourdement dans les rochers à Monaco alors qu’il descend vers la mer, et le lendemain à Nice il est frappé d’une congestion cérébrale et tombe une deuxième fois (CG nos. 3347, 3348, 3354). Il rentre à Paris une semaine plus tard.
Au cours de sa dernière visite Berlioz séjourne à l’Hôtel de Paris (CG no. 3354) qui avait été construit à Monte-Carlo quelques années plus tôt.
Au fil des ans Monaco et sa famille royale ont manifesté leur attachement à Berlioz et à sa musique. Le 18 février 1893, sous les auspices du Prince Albert Ier, on représente la Damnation de Faust au Théâtre de Monte Carlo dans une nouvelle mise en scène de Raoul Gunsbourg (1860-1955), directeur du Théâtre de Monte-Carlo de 1892 à 1951, nommé à ce poste par le Prince Albert. La version mise en scène de la Damnation de Faust eut grand succès par la suite et fut représentée beaucoup plus souvent, à Monte Carlo et ailleurs en France et en Europe, que les véritables opéras de Berlioz (voir la page Les opéras de Berlioz en France, 1869-1914).
Dix ans plus tard, au cours du centenaire de la naissance de Berlioz en 1903, et de nouveau sous les auspices du Prince, on érige un monument à la mémoire de Berlioz sur une terrace donnant vue sur la mer. Un reportage de la cérémonie est publié peu après dans Le Monde Illustré. À la cérémonie d’inauguration Jules Massenet prononce le discours principal, après quoi le Prince inaugure le monument. La famille de Berlioz est représentée par sa nièce Mme Chapot (née Joséphine Suat) accompagnée de ses deux fils et leurs cousins M. et Mme Michal-Ladichère. Le soir on donne une représentation de la Damnation de Faust au Théâtre. En outre on frappe une médaille pour célebrer le centenaire de la naissance de Berlioz, avec un portrait en relief du compositeur d’un côte et de l’autre un portrait du Prince.
L’execution de la Damnation de Faust fait par la suite l’objet d’un compte-rendu dans le périodique Art Dramatique et Musical au XXe siècle, 3e année, Mars 1903, p. 99; on en trouvera le texte sur une page séparée.
En 1969 on imprime une série de timbres pour commémorer le centenaire de la mort de Berlioz. Les timbres représentent différentes scènes de la Damnation de Faust. Voir aussi les Archives des concerts pour des compléments d’information sur les concerts de musique de Berlioz à Monaco depuis 2003.
Sauf indication contraire, toutes les photographies reproduites sur cette page ont été prises par Michel Austin en 2012; toutes les autres images ont été reproduites d’après des gravures, cartes postales et autres publications dans notre collection. © Michel Austin et Monir Tayeb. Tous droits de reproduction réservés.
La lithographie ci-dessus, dont un exemplaire se trouve dans la Bibliothèque de Cessole, Nice, est par Léon Sabatier.
En 1834 Monaco faisait partie du Piémont.
La gravure ci-dessus fut publiée dans l’Illustrirte Zeitung du 13 novembre 1858, p. 308.
La gravure ci-dessus fut publiée dans l’Illustrirte Zeitung du 13 novembre 1858, p. 308.
Au fond à droite on voit le Palais du Prince.
L’image ci-dessus vient de la Bibliothèque Nationale de France.
L’image ci-dessus vient de la Bibliothèque Nationale de France.
L’Hôtel de Paris fut fondé en 1864 au centre de Monte Carlo. Il appartient à la Société des bains de mer de Monaco. L’hôtel fait partie du même complexe que le Casino.
La carte postale ci-dessus montre l’une des entrées de l’hôtel à la droite de la partie en demi-cercle du bâtiment.
Construit par l’architecte français Charles Garnier, qui avait construit aussi l’Opéra à Paris, le Théâtre de Monte Carlo fut inauguré au mois de janvier 1879.
Les deux images ci-dessus viennent de la Bibliothèque Nationale de France.
Nous ne savons pas la date exacte de cette carte postale dans notre collection.
L’image ci-dessus vient de la Bibliothèque Nationale de France.
Cet programme fut publié, avec un article détaillé sur Berlioz et La Damnation de Faust, dans le supplément illustré de l’Écho de Paris, 21 février 1893, dont des exemplaires sont dans la Bibliothèque Nationale de France et la Bibliothèque Municipale de Grenoble. L’image ci-dessus vient de la BMG.
Voyez aussi sur ce site:
La Journée de Berlioz à Monaco
Inauguration du Monument Berlioz à Monte-Carlo, discours par Jules Massenet
La Damnation de Faust à Monaco
Site Hector Berlioz créé par Michel Austin et Monir Tayeb le 18 juillet 1997; page Berlioz et Monaco créée le 1er septembre 2012, mise à jour le 1er et 22 novembre 2012, augmentée le 15 janvier 2013. Révision le 1er juin 2023.
© Michel Austin et Monir Tayeb. Tous droits de reproduction réservés.