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Voir aussi Berlioz et les Amériques. Le 19ème siècle
Cette page présente un choix de programmes de concerts qui comprenaient de la musique de Berlioz et furent donnés aux États-Unis au 20ème siècle (de 1931 à 1972); un bon nombre de ces concerts eurent lieu à Carnegie Hall à New York. Ces programmes viennent tous de notre collection; nous avons déjà fait don de plusieurs d’entre eux au Musée Hector-Berlioz à La Côte Saint-André. Cette page fait pendant à la page principale sur Berlioz et les Amériques à laquelle nous renvoyons le lecteur.
Comme c’était déjà le cas au 19ème siècle, un grand nombre des chefs qui dirigeaient les grandes formations symphoniques américaines, et dont les noms se retrouvent sur les programmes ci-dessous, étaient originaires d’Europe: Arturo Toscanini était italien, Serge Koussevitzky russe, Vladimir Golschmann français (mais d’une famille d’origine russe). Dimitri Mitropoulos grec, Bruno Walter et William Steinberg allemands, et Charles Munch français. Seuls Robert Lawrence, Thomas Scherman et Sarah Caldwell sont nés en Amérique.
Parmi les chefs d’orchestre dont les noms paraissent ci-dessous plusieurs ont enregistré de la musique de Berlioz: Toscanini, Koussevitzky, Mitropoulos, Walter, Munch, et Sarah Caldwell. Pour le détail de leurs enregistrements on se reportera à la page Discographie de Berlioz, et notamment les pages sur les Symphonies, les Ouvertures et autres œuvres pour orchestre, les Messes et œuvres pour chœur, les Opéras et œuvres vocales, et les Coffrets. On trouvera aussi quelques illustrations des premières éditions de plusieurs disques, microsillons et CD enregistrés par ces interprètes sur la page (en anglais) Berlioz-inspired Works of Art.
Carnegie Hall, situé à New York le long de 7th Avenue et entre 56th et 57th Street, doit son nom à son fondateur Andrew Carnegie (1835-1919), riche industriel et mécène d’origine écossaise. La pierre commémorative de l’édifice fut posée le 18 mai 1890 et la salle inaugurée avec un concert le 5 mai 1891. À cette occasion Tchaikovsky dirigea sa Marche solennelle, et le concert se termina avec la première exécution à New York du Te Deum de Berlioz sous la direction de Walter Damrosch, fils de Leopold Damrosch. Carnegie Hall devint rapidement la salle de concert la plus prestigieuse de New York et nombre des concerts mentionnés ci-dessous eurent lieu dans cette salle. L’image ci-dessus vient d’un programme pour un concert le 26 mars 1935, donné par l’orchestre de Philadelphie sous la direction d’Eugene Ormandy, qui comprenait le scherzo de la Reine Mab de Roméo et Juliette.
Arturo Toscanini (1867-1957) fut chef du New York Philharmonic Orchestra de 1928 à 1936 puis du NBC Symphony Orchestra de 1937 à 1954. Célèbre particulièrement pour ses interpétations de Verdi, d’opéras italiens, et de Beethoven, il fut aussi un chef berliozien de première force, comme en témoigne ses enregistrements d’Harold en Italie, Roméo et Juliette, et plusieurs œuvres pour orchestre, dont l’instrumentation par Berlioz de l’Invitation à la valse de Weber (voir la discographie).
Serge Koussevitzky (1874-1951) fut chef du Boston Symphony Orchestra de 1924 à 1949; sous sa direction l’orchestre se hissa au premier rang des formations symphoniques américaines. Charles Munch prit sa succession à la tête de l’orchestre (voir ci-dessous). Koussevitzky fut aussi l’instigateur des concerts d’été du Boston Symphony à Tanglewood. Parmi ses enregistrements de Berlioz avec l’orchestre de Boston on compte un enregistrement d’Harold en Italie, réalisé en 1944 (voir aussi le programme suivant).
Sur Koussevitzky voir ci-dessus.
Vladimir Golschmann (1893-1972) fut chef du St Louis Symphony Orchestra de 1931 à 1958.
Dimitri Mitropoulos (1896-1960) fut chef du Minneapolis Symphony Orchestra de 1937 à 1949, et chef du New York Philharmonic Orchestra de 1950 à 1958. Parmi ses enregistrements de Berlioz on compte Les Nuits d’Été avec Eleanor Steber, le Requiem et la Symphonie fantastique (voir la discographie).
Bruno Walter (1876-1962) fut conseiller artistique du New York Philharmonic Orchestra de 1947 à 1949; il dirigea de nombreux concerts avec cet orchestre. Il fit deux enregistrements de la Symphonie fantastique, le deuxième avec l’orchestre de New York en rapport avec ce concert de 1954 (voir la discographie).
Né à New York, Thomas Scherman (1917-1979) fonda The Little Orchestra Society en 1947, dont l’existence devait durer jusqu’à 1975. Scherman avait visiblement une prédilection pour l’Enfance du Christ: 3 des programmes reproduits sur cette page sont d’exécutions de cet ouvrage sous sa direction à l’époque de Noël, celui-ci le 10 décembre 1954, une exécution le 21 décembre 1959 d’où le portrait ci-dessous est pris, et une le 18 décembre 1961.
Sur Dimitri Mitropoulos voir ci-dessus.
Sur Thomas Scherman voir ci-dessus.
Comme on peut le voir sur le programme ci-dessus, trois noms ont été biffés: ceux du chef d’orchestre (Sir Thomas Beecham, 1879-1961) et de deux des chanteurs dans la 2ème partie de l’ouvrage (les rôles devaient être chantés tous deux par Martial Singher). Sir Thomas Beecham avait une prédilection de longue date pour les Troyens (voir la page qui lui est consacrée), et devait en principe diriger toutes les six exécutions, mais en l’occurrence il fut indisposé et ne put diriger que celles à Washington le 9 et 10 janvier. Les autres exécutions, à New York et Philadelphie, furent dirigées par son assistant Robert Lawrence, qui s’était chargé des répétitions. Le rôle de Narbal fut chanté par John Dennison, et celui du fantôme de Chorèbe par Chester Watson (qui chanta aussi le rôle de deux autres fantômes).
Charles Munch (1891-1968) dirigea le Boston Symphony Orchestra de 1949 à 1962 ayant pris la succession de Serge Koussevitzky. Dans les années 1950 il enregistra un cycle Berlioz comprenant la Symphonie fantastique, Harold en Italie, Roméo et Juliette, le Requiem, la Damnation de Faust, l’Enfance du Christ, les Nuits d’été, et plusieurs ouvertures et morceaux pour orchestre (voir la discographie). Ce cycle constitue l’ensemble d’enregistrements de musique de Berlioz le plus important réalisé par n’importe quel chef d’orchestre avant Colin Davis. — Alors que le concert de 1943 par Koussevitzky fut donné à Symphony Hall, Boston, ce concert de 1960 par Munch eut lieu à Tanglewood dans le cadre des concerts d’été de l’orchestre.
Sur Thomas Scherman voir ci-dessus.
William Steinberg (1899-1978) fut chef du Pittsburgh Symphony Orchestra de 1952 à 1976. Cette exécution de la Symphonie fantastique avec sa suite Lélio constituait un événement: alors que la Symphonie fantastique est d’ordinaire exécutée seule, il est beaucoup plus rare d’entendre les deux ouvrages exécutés l’un à la suite de l’autre, et le programme précise que cette exécution de Lélio était la première à New York. Les lecteurs seront sans doute curieux de savoir qu’on peut lire sur ce site un compte-rendu de cette même exécution par un témoin direct, William Brewer, qui à cette occasion chantait dans le chœur de la Carnegie Institute of Technology.
Américaine de naissance, Sarah Caldwell (1924-2006) consacra sa carrière et son grand talent à répandre l’opéra aux États-Unis. Elle fonda le Boston Opera Group en 1957, qui devint en 1965 The Opera Company of Boston; la compagnie dura jusqu’en 1991 quand elle dut cesser son activité par manque de fonds. À la fois chef d’orchestre et réalisatrice, Sarah Caldwell eut à son actif de nombreuses réalisations audacieuses, tant d’ouvrages contemporains que de chefs d’œuvre du passé tombés dans l’oubli. Parmi ceux-ci on compte deux des opéras de Berlioz, Benvenuto Cellini et les Troyens, qui sous sa direction reçurent leurs premières représentations sur la scène en Amérique. Elle fit un enregistrement de Benvenuto Cellini (chanté en anglais) en 1975.
Site Hector Berlioz créé par Michel Austin et Monir Tayeb le 18 juillet 1997; page Berlioz et les Amériques créée le 1er décembre 2018; cette page créée le 1er janvier 2019.
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