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À l’extrémité de la rue de Richelieu, au coin du boulevard des Italiens, le Café Le Cardinal est un des lieux que Berlioz fréquente sans doute dès ses premières années à Paris. Il raconte par exemple dans ses Mémoires (chapitre 18) le choc fait sur lui par la découverte de Shakespeare en septembre 1827: pendant l’hiver suivant ‘j’errais sans but dans les rues de Paris et dans les plaines des environs. À force de fatiguer mon corps, je me souviens d’avoir obtenu pendant cette longue période de souffrances, seulement quatre sommeils profonds semblables à la mort; une nuit sur des gerbes, dans un champ près de Villejuif; un jour dans une prairie aux environs de Sceaux; une autre fois dans la neige, sur le bord de la Seine gelée, près de Neuilly; et enfin sur une table du Café du Cardinal, au coin du boulevard des Italiens et de la rue de Richelieu, où je dormis cinq heures, au grand effroi des garçons qui n’osaient m’approcher, dans la crainte de me trouver mort’.
Le Café est mentionné plusieurs fois dans la correspondance du compositeur. Une lettre à son ami Humbert Ferrand, datée du 29 juin 1829, deux jours avant que Berlioz monte en loge à l’Institut pour le concours du Prix de Rome, est écrite ‘du café Richelieu, sur une table près du boulevard’ (Correspondance générale, no. 130; ci-après abrégé CG). Plus tard, dans une lettre du 17 février 1851 à son ami Ferdinand Hiller, il lui donne rendez-vous au Café du Cardinal (CG no. 1384). Dans une lettre du 19 décembre 1852 à son ami Auguste Morel Berlioz lui écrit ‘Je vous cherche bien souvent au café du Cardinal, et je ne conçois pas pourquoi on y déjeune sans vous’ (CG no. 1542). Et dans une autre lettre, du 11 juillet 1865 et adressée à son fils Louis, il raconte y avoir rencontré le compositeur irlandais Balfe et avoir dîné avec lui (CG no. 3025).
Toutes les photos modernes reproduites sur cette page ont été prises par Michel Austin; l’ancienne photo vient de notre collection. © Monir Tayeb et Michel Austin. Tous droits de reproduction réservés.
L’appartement au numéro 96 occupé par Berlioz en 1828-1830 est à quelques centaines de mètres, du côté gauche.
La photo ci-dessus fut publiée dans John L. Stoddards Lectures, Volume V – Paris La Belle France and Spain, par John L. Stoddard (Balch Brothers, 1898), de notre collection.
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