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L’histoire de la grande basilique du Panthéon est complexe: église à l’origine, sa fonction fut changée par la suite en temple civique, fonction qu’elle exerce encore de nos jours.
En 1744, après une grave maladie dont il attribua la guérison à l’invocation de Sainte Geneviève, patronne de Paris, Louis XV fit vœu de consacrer à la sainte un edifice prestigieux sur le site de l’ancienne basilique où elle avait été enterrée en 512 (cette basilique avait été fondée par le roi Clovis pour abriter sa sépulture et celle de son épouse Clotilde). Le projet de la nouvelle basilique fut confié en 1755 à l’architecte Soufflot. Le roi posa la première pierre en 1764. Soufflot mourut en 1780; son collaborateur Rondelet acheva l’édifice en 1790.
Pendant la Révolution, la Constituante décida par décret du 4 avril 1791 la transformation de la basilique en un temple destiné à abriter les cendres des grands hommes de la Nation. L’architecte Quatremère de Quincy fut chargé d’adapter le monument à sa nouvelle destination de Panthéon national. C’est la crypte qui abrite les caveaux où reposent les grands hommes.
Par deux fois au cours du xixe siècle, l’immense sanctuaire retrouve sa vocation chrétienne avant d’être définitivement réinvesti de sa destination de temple civique en 1885. Cette année, dans l’émotion considérable suscitée par sa mort, seule la gigantesque basilique paraît digne d’accueillir Victor Hugo. Depuis, vingt-sept Français illustres y ont été ensevelis, hommes politiques, écrivains, scientifiques, résistants, et ont ainsi accédé aux honneurs du temple de la nation moderne. On compte parmi eux Emile Zola, Jean Jaurès, Félix Eboué, Victor Schoelcher, Jean Moulin, René Cassin, Jean Monnet, Marie et Pierre Curie, André Malraux, et Alexandre Dumas.
Dès 1903 Julien Tiersot lance un appel pour le transfert des restes de Berlioz au Panthéon. En 1908 Le Petit Journal organise un concours pour proposer des candidats éventuels au transfert au Panthéon; le nom de Berlioz est de leur nombre. Un demi-siècle plus tard Jacques Barzun fait écho à ces initiatives: ‘S’il existe une volonté réelle d’honorer la mémoire de Berlioz autrement qu’en jouant sa musique, il se trouve à Paris un vaste monument sur le fronton duquel on lit l’inscription Aux grands hommes, la patrie reconnaissante. Transférez au Panthéon les restes de Berlioz pour qu’il y prenne place parmi ses pairs’ (Berlioz and the Romantic Century, tome 2, 1950, pages 325-326). L’idée avait été présentée en 1968 au Président de Gaulle par André Malraux sur la suggestion du député Jean Boyer (créateur et président alors du Festival Berlioz à La Côte Saint André), et le Président l’avait acceptée. Mais la démission de de Gaulle en 1969 mit fin à ce projet pour de nombreuses années. En 2000 en prévision du bicentenaire en 2003 le projet fut relancé, et le Président Chirac y donna son accord. Le vœu de Jacques Barzun semblait donc en voie d’être réalisé: les restes de Berlioz devaient être transférés au Panthéon le 21 juin 2003, et l’Orchestre de Paris allait jouer à cette occasion la Symphonie funèbre et triomphale dans les rues de Paris. Mais ce projet a maintenant été ajourné sine die.
La seule cérémonie officielle a avoir lieu en hommage à Berlioz le 21 juin, jour de la Fête de la Musique, fut une grande manifestation organisée par la Mairie de Paris sur la place de l’Hôtel de Ville, avec la Musique des Gardiens de la Paix de la Préfecture de Police, l’Orchestre d’Harmonie du Conservatoire Supérieur de Paris, l’Orchestre symphonique du Conservatoire supérieur de Paris, et 2000 enfants. Vous pouvez lire le compte-rendu de ce concert par M. Pierre Panet sur notre site.
Fin novembre dernier nous avons invité les visiteurs à notre site à se joindre à nous pour rendre hommage à Berlioz le jour du bicentenaire de sa naissance, le 11 décembre 2003. Ce jour-là nous avons déposé une gerbe sur la tombe du compositeur au cimetière Montmartre avec une liste de ceux qui nous avaient donné leurs noms. Nous avons créé une page spéciale pour commémorer cette journée; elle comprend la liste des signataires ainsi qu’un choix de photos: Hommage à Berlioz.
Nous remercions M. Jean-Michel Desai pour les précisions concernant la décision de transférer Berlioz au Panthéon.
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