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Les origines de l’actuel Parc Monceau dans le 8ème arrondissement remontent à 1769 quand le Duc de Chartres achète un vaste terrain près de la ville de Monceau, qui à l’époque était en dehors des limites de Paris. Le domaine est alors développé de 1773 à 1778 par le peintre et architecte-paysagiste Louis Carmontelle, qui y aménage une série de monuments et fabriques qui rappellent les grandes civilisations du passé, ce qui confère au jardin son aspect exotique: d’où le nom de « la folie de Chartres » qu’on lui donne. En 1785 les jardins sont modifiés par Thomas Blaikie pour leur donner un style plus « anglais ». En 1852 le parc est exproprié par la Ville de Paris; une partie est lotie pour la constructions d’hôtels particuliers, alors que l’autre est aménagée par Alphand; certains des monuments d’origine disparaissent, et de nouveaux sont ajoutés. Le parc est finalement inauguré par Napoléon III et ouvert au public en 1861.
Le Parc Monceau est à environ deux kilomètres du domicile de Berlioz à l’époque au 4 rue de Calais, dans le 9ème arrondissement voisin. Peu après son ouverture au public Berlioz découvre le parc qui devient pour lui une promenade de prédilection, comme il ressort d’une lettre à Pauline Viardot (CG no. 2652, 21 septembre 1862):
[Pour moi] je fais de fréquentes excursions matinales; je possède un beau jardin qui ne me coûte pas un sou bien que deux ou trois douzaines de jardiniers soient constamment occupés à le soigner, à le peigner, à varier ses ornements. Ce jardin se nomme le parc de Monceaux; le matin au soleil levant, tout y est d’une fraîcheur, d’une calme et d’une coloris ravissants. J’y passe des heures à ne penser pas, dans la plus profonde stupidité. A partir de dix heures, comme je suis bon prince, j’y laisse entrer le public, et alors je m’esquive pour ne pas intimider les promeneurs par mon auguste présence. La villa que vous venez d’acheter vous coûtera plus cher d’entretien, et n’étalera jamais néanmoins un pareil luxe pour l’exécution de sa symphonie végétale; et je parie que c’est tout au plus si vous me permettrez d’y entrer l’an prochain.
Une lettre de Louis Berlioz à son père en date du 6 janvier 1866 montre que Berlioz a continué à jouir de ces promenades pendant des années, parfois en compagnie de son fils (CG no. 3077):
Quand je pense à nos soirées passées au parc de Monceau, tous deux assis sur un banc en bois; parlant de Shakespeare, de ses œuvres, sans songer aux feux d’artifices tirés de tous côtés; vomissant sur la fiente humaine qui réveille l’homme avec ses cris de « Lambert »; ou causant avec une pierrette qui appelle son mâle. Quand je me souviens des petits événements qui étonnent ce petit monde qui habite ce petit Paris, qui est la Capitale de ce petit-petit-petit...... pays appelé la France. J’envie les millionnaires, ces pauvres bêtes, qui ne savent autre chose que ce que vaut leur or, en or. Vive la brute, à bas Dieu, Racca pour l’intelligence et l’amour, que tout s’anéantisse et retombe dans ce brouet noir appelé Chaos.
Toutes les images sur cette page ont été saisies d’après des gravures, carte-postales, photos et autres publications dans notre collection. Les photos modernes ont été prises par Michel Austin en mai 2013. Tous droits de reproduction reservés.
La gravure ci-dessus fut publiée dans Paris dans sa splendeur (Paris, 1861-1863, 3 tomes), tome 2.
La gravure ci-dessus fut publiée dans Le Monde Illustré, 28 juin 1873.
La photo originale ci-dessus fut prise dans les années 1880.
Cette porte est un vestige de l’Hôtel de Ville qui fut incendié pendant la commune en 1871.
La photo ci-dessus montre le monument à Guy de Maupassant; à l’arrière-plan on aperçoit les colonnades.
La statue dans la photo ci-dessus est le monument à Alfred de Musset (voyez aussi la photo ci-dessous).
© Michel Austin et Monir Tayeb pour les informations sur cette page, créée le 1er août 2013.
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