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Lettres de la famille du compositeur

Les Parents de Berlioz

(Transcriptions littérales, dans l’ordre de l’inventaire)

Lettres de Louis-Joseph Berlioz
Lettres de Joséphine Marmion-Berlioz

Le texte corrigé des lettres des parents de Berlioz se trouve sur une page séparée

Texte = mots ou lettres de lecture incertaine
*** = mots ou lettres non déchiffrés
[...] = lacune dans le texte

Lettres de Louis-Joseph Berlioz

Fonds Chapot

R96.853.1 Mardi 4 juin 1839 À sa fille Adèle Berlioz-Suat Texte corrigé

Trois pages, adresse à la quatrième. L’écriture de cette lettre et de la suivante trahit une grande fatigue de la part du Docteur. Timbres postaux: LA COTE-ST-ANDRE, 4 JUIN (année illisible); PARIS, 7 JUIN (18)39.

La Cote le 4 juin 1839

Puisses-tu, chère fille, te croire longtemps heureuse et bien heureuse ! Mais en même temps combien je souhaite que tu puisse avoir la force de supporter les contrarietés, inséparables de la vie humaine la plus favorisée par le sort. je crains qu’il ne t’arrive d’exagérer l’infortune autant que tu exagères aujourdhui ta prosperité ; et que tu ne devienne aussi accessible au desespoir ; que tu l’es devenue à une allegresse sans mélange. Cependant ces tristes reflexions ne sauraient prévaloir sur le plaisir que me causent les nouvelles que tu me donne de ta santé ; et je suis bien empressé de te voir tout à la fois rieuse et jouflue.
    Ce que tu m’apprens de l’heureux accord qui règne entre hector et sa femme ainsi que de la gentillesse de leur enfant ; m’a causé une vive satisfaction. Le bonheur de tous mes enfans aujourdhui, est bien près de me faire oublier les tribulations dont ma vie a si longtemps été parsemée. Mais une trop longue expérience m’a laissé méfiant sur les faveurs de la fortune, l’isolement où je me trouve, la difficulté de m’occupper ; et parfois le retour de la soufrance ; me mettent souvent dans un état de tristesse qui contraste avec la jubilation actuelle.
    je pense que tu ne seras pas longtemps absent et que bientôt vous viendrez reblanchir mon imagination, assombrie de nouveau depuis quelques jours par la solitude et le mal aise. [p. 2] cependant garde toi bien de concevoir de l’inquietude à mon sujet. je ne te parles de ma position que parceque je t’ai promis de te dire toute la vérité sur ma situation ; et bien des fois tu m’as vu en plus mauvais etat que je ne suis maintenant. Le mauvais temps l’embarras des constructions que j’ai entrepris comme malgré moi, causent mon humeur noire ; et l’arrivée de mes enfans rendra de nouveau mes jours sereins.
    Marguerite a été très bien accueillie par sa tante qui se trouve heureuse d’avoir sa compagnie. Elle profite de son loisir pour apprendre à écrire, et je l’ai autorisé à griffoner autant de papier que cela pourra lui convenir
    Madame Pion est aussi dans un grand embarras de maçon et autres ouvriers, elle a évité la dispendieuse et triste nécéssité de reconstruire sa maison ; et il lui a été possible de ne faire que les démolitions qu’elle avait projettées. Il lui est doux d’agir plus largement que par le passé, et de ne pas se tenir enfermée dans le cercle étroit de son budjet ordinaire. Après avoir dépensé trois ou quatre mille francs, ils seront passablement logés.
    Madame Veyron est de retour depuis huit jours et son gendre est actuellement mieux sans être neanmoins positivement bien.
    Nancy ne peut encore venir à St Vincent ce dont je suis fort contrarié, car j’avais bien arrette le projet d’aller passer tous [p. 3] dimanches à Voreppe. C’est dans cette intention que j’ai achetté un cheval très beau marcheur. Adieu, chere fille, je ne penses pas d’écrire bien souvent à Paris ; c’est pourquoi je te donne ma commission à l’avance. C’est de m’achetter une écuelle de porcelaine d’une elégance distinguée.
    Adieu de nouveau mes enfans je vous embrasse tous bien tendrement. Parles tu à Louis de son Bon Papa ?

L. Berlioz dmed

[p. 4] [adresse]

A Madame
Madame Adele Suat
Rue du Mont-Blanc Hôtel de la
Chaussée d’Antin No 20
A Paris

R96.853.2 Vendredi 14 juin 1839 À sa fille Adèle Berlioz-Suat Texte corrigé Image

Deux pages, adresse à la troisième. Timbres postaux: LA COTE-ST-ANDRE, 14 (JUIN) 1839; PARIS, 17 JUIN (année illisible).

    La Cote le 15 juin 1839

    à quand le retour, chère fille, tu ne m’en parles pas, cependant c’est un point aussi important pour moi que beaucoup d’autres choses que tu m’as annoncées. Ta santé néanmoins est un des articles qui m’ont fait le plus de plaisir dans ta lettre, et je suis bien empressé de voir coment te sied ce nouvel embonpoint de Madame. mille et mille témoignages de tendresse de ma part à hector, pour l’active amitié qu’il témoigne à ma fille et à son mari.
    Il m’est revenu qu’hector comptant faire un voyage en Allemagne, avait décidé de me confier son fils, et que tu devais l’ammener avec toi. Coment ne m’en as tu rien dit encor ? je le recevrai de grand cœur tu le sais, et nous avions déja parlé entre nous de cet evénement qui pour moi, serait tout à la fois, un sujet de véritable satisfaction, et de sollicitude.
    Ton silence la dessus semble me présager que Monsieur Desplagnes avait regardé comme resolution prise, quelques mots jettés dans la conversation, et sans décision arrettée d’avance, et avec mure reflexion.
    Si ma santé se soutient dans l’état actuels [p. 2] je puis m’engager à ramener Louis à ses parens l’hiver prochain. Ce sera une occasion précieuse de connaitre la femme de mon fils et de lui témoigner ma reconnaissance pour le bonheur dont elle le fait jouir malgré mes tristes prévisions.
    Le temps est superbe depuis huit jours, et St Medard n’a pas ouvert son écluse et aussi je profite de la chaleur ardente et continue pour secher mes foins, et avaaler mes constructions : Lors que vous arriverès, mes chers enfans, je pourrai être entierement à vous
    Toutes les personnes auxquelles tu peux t’interesser se portent bien, mais je ne puis voir personne ; parceque mes heures de liberté sont rares, étant levé à quatre heures et couché à sept.
    Adieu, chere fille, je t’embrasse ainsi que ton mari, et j’espère que votre Arrivée sera prochaine L. Berlioz dmed

NB fais moi le plaisir de m’apporter deux chemises en toile de chanvre ou autres tissus afin qu’elles puissent servir de modèle surtout pour le col

[p. 3] [adresse]

A Madame
Madame Adèle Suat
Rue du Mont-Blanc
Hôtel de la Chaussée d’Antin No 20
A Paris

R96.853.3 Jeudi 18 juillet 1839 À sa fille Adèle Berlioz-Suat Texte corrigé

Deux pages, adresse à la troisième. Timbres postaux: LA COTE-ST-ANDRE, 18 JUIL. (année illisible); ST CHAMOND 19 (JUIL.) (année illisible).

    La Cote le 18 juillet 1839

Malgré tout le plaisir que j’aurais à t’embrasser prochainement, chère fille, et que je me promets dans une prompte reunion de nous tous ; je t’engage, à ne pas te mettre en route avant d’être pleinement retablie. Les chaleurs cette Année, sont une épreuve terrible pour les santés non robustes, et la tienne n’a jamais été mise à de grandes épreuves. Ainsi laisse de coté l’impatience que nous avons tous de nous revoir, et ne parts que bien retablie.
    Je ne dirai pas que je sois bien portant, mais avec verité je suis mieux portant que les annèes précédentes. néanmoins les travaux extraordinaires que j’ai été forcé d’entreprendre, m’ont parfois bien ennuié, et ne sont pas encore terminés, bien s’en faut. mais j’en viendrai à bout.
    Tu diras à ton mari que Mr Charbonel qui dois lui payer cinq mille francs le 1er juillet, prefererait payer les dix mille en une seule fois le premier janvier prochain. Parceque obbligé de vendre des immeubles provenant de la succession de son Beau-Père, les frais pour la procédure seraient les mêmes pour cinq mille francs que pour dix, du reste Suat peut agir sans crainte même à part ma garantie, Charbonnel me paraît très solvable. [p. 2] Ta sœur surement, t’aura bien mandé que je suis allé faire une trés courte excursion à Voreppe. J’ai trouvé notre petite toujours plus charmante, et elle etait seule pour me recevoir.
    Adieu, chère fille, j’embrasse ton mari, presque aussi tendrement que toi, et je ne saurais lui cacher ma reconnaissance de ce qu’il rend si heureuse
    Adieu Adieu ma chere Adèle

L. Berlioz dmed

Marguerite se porte bien, elle parait contente et cependant empressée de retourner auprés de toi

[p. 3] [adresse]

A Madame
Madame Adèle Suat
A St Chammont
Dept de la Loire

R96.853.4 Jeudi 15 août 1839 À sa fille Adèle Berlioz-Suat Texte corrigé Image

Deux pages, adresse à la troisième. Lettre non signée. Timbres postaux: LA COTE-ST-ANDRE, 16 AOUT (année illisible); LYON, 16 AOUT 1839; ST CHAMOND, 16 AOUT (1839).

    La Cote le 15 Aôut 1839

je reçois ta lettre à l’instant, et je m’empresse d’y répondre, ma chêre fille, àfin que tu ne t’inquiette pas sur mon compte. soit sure ma chère enfant que lors que j’aurai à t’apprendre quelque chose d’agréable je m’empresserai de t’écrire. Autrement à quoi bon répéter si souvent mes lamentations. Les souvenirs sont toujours plus cuisans pour moi, et le présent quoique supportable, me fait redouter l’avenir.
    Mes nombreuses occupations m’absorbe[nt] entiérement le jour ; et je n’ai rien à désirer lors que l’excés de fatigue me jette la nuit dans un sommeil profond. Cependant votre prochaine Arrivée me rejouit à l’avance, et je compte les jours.
    Madame Pion est revenue d’Aix il y a deja longtemps, et Celine s’est bien trouvé de ce voyage. Il n’en est pas de même de Monsieur Boutaud qui est dit-on dans un état de maigreur effrayant. j’ignore quant Madame Veyron et sa fille arriveront. [p. 2] Il y a déja quelques temps que je n’ai vu Mr Veyron qui s’est fait une entorse ce qui le force a demeurer chez lui.
    Adieu chere fille, je t’embrasse tendrement ainsi que ton mari.
    Monique est là qui me demande de tes nouvelles, ainsi que celles de sa nièce ; elle est assez bien maintenant.

[p. 3] [adresse]

A Madame
Madame Adèle Suat
à St Chammont
Loire

R96.853.5 Mardi 7 mars 1848 À sa fille Adèle Berlioz-Suat Texte corrigé Image

Une seule page, pas d’adresse ou d’enveloppe ni de timbre postal. Note manuscrite sur l’original en haut à gauche: ‘Mr Berlioz père dernière lettre’.

La Cote le 7 mars 1848

Il faut bien enfin repondre à tes lettres ; trés chères fille, et te donner l’etat de ma santé. j’eprouve maintenant peu de soufrances ; et si je n’etais obbligé de prendre un purgatif tous les trois ou quatre jours ; il n’y aurait pas lieu de se plaindre
    mais je m’ennuie nuit et jours, et la durée des heures est sans fin pour moi.
    La tranquillité publique, n’a point été troublée ici, et nous avons été plus heureux qu’à vienne ; tu as du avoir bien peur, chère fille, et j’espère que cet évènement n’aura pas de suite facheuse pour ton mari.
    j’ai grande envie d’aller à Grenoble, afin de connaître les nouvelles, plus à fond. je ne sais si j’oserai me mettre en route.
    Antoine m’a remis deux cahiers de l’Illustration, quant aux Revues que tu m’avais annoncé, il n’y en avait point. On m’a remis aussi un tonneau, sans que je connaisse qui l’a mis à ma porte
    Adieu chere fille

L. Berlioz dmed

Lettres de Joséphine Marmion-Berlioz

Fonds Reboul

2011.02.307 Samedi 1 ou samedi 8 septembre 1827 À sa fille Nancy Berlioz-Pal Texte corrigé Image

Un feuillet de quatre pages, les trois premières écrites, adresse à la quatrième; petites déchirures à la troisième page à droite et à gauche. Timbres postaux: La Côte-Saint-André, sans date; autre timbre, 3 ou 8 (?) SEPT 1827 (peu lisible).

Samedy Soir

    ton papa Ma chere amie est contrarié ainsi que moi de ne pas te voir revenir plus tot Cepandant comme il n’y a pas de ta faute il faut que nous prenions notre partie il est vraisemblable qu’a ton Retour nous irons de suitte passer quelques jours avec notre papa a Meylan le voyage tu Le sais me fait peine et plaisir mais au jour d’hui nous avons Reçu une lettre de ce pauvre pere a La quelle je ne pourai Résister. Si je suis passablement dans après ton Retour car je suis toujours un peu patraque nous avons Reçu hier une Longue lettre d’hector qui comme je Le présumois a été désapointé au Concours il a essuié des injustices des Contrariettées ; Mais Cella devoit être ainsi néemoin il ne parle point de venir et trois pages de sa lettre ne Le sortent auccunement de ses folies [p. 2] Musicales et puis son budjet vient après C’est ce qui Le fait écrire sans quoi son pere seroit oublié tout comme moi il est fou voila tout ce que je puis dire pour sa justification
    nous reçumes aussi il y a deux jours une Lettre de la bonne nancy qui ne reviondra de ses Long voyages qu’a la fin doctobre elle est enchanté de ses deux belles sœurs Ce sont des anges Mde apprind m’ecrivit aussi quelque mots par un de ses Cousin, qui passoit ici en allant a paris je ne me trouvai pas dans la maison, j’etois allé encor malgré ma promesse de lan passé a la triste distribution des prix du séminaire Mde Veiron vaint me prendre Ms.. l’eveque y assitoit. Ce qui n’empecha pas que nous nous enuiames a qui mieux mieux nos élegantes y étoient en grande parures mais en verité elles avoient bien de la bonté delphine y vaint aussi avec nous
    Sa maman n’est pas mal et je serois [p. 3] allé leur faire part de ta lettre si j’en avois eu le temps aujour d’hui mais je viens de Remercier Mde la Supperieure pour adele qui reviens enfin demain et jai demandé La bonne tante Alix a qui jai lue ta Lettre et je t’assure qu’elle t’en aimeras davantage par ce que tu apprecie sa bien aimée que tu voudras bien embrasser aussi de ma part en la p[...]nt d’hatter son arrivée auttant que possible dis aussi quelque chose à Mde *rian thomas pour moi j’ai fait la part[...] de sa mere tout a lheure qui atta[...] ce soir ou demain Ms. josephe
    la pauvre pétronille vient d’aller coucher a pointiere par ce qu’on l’annonce enfin demain elle épousera je crois mecredis sans plus attandre elle me fait pitié ; dieu sous quelles ospices se marie t’elle
    mais adieu ma chère amie Reviens vite et crois qu’il nous tarde a tous les deux d’embrasser Notre fille ainée
    ta mere et ton amie josephine

[p. 4] [adresse]

A Mademoiselle
Nancy Chez Monsieur
juillet Avocat
A Valence
dpt. de lisere

2011.02.308 Vendredi 2 mars 1832 (?) À sa fille Nancy Berlioz-Pal Texte corrigé

Un feuillet de quatre pages écrites; pas d’adresse ou d’enveloppe: la lettre a été portée à la main.

La Côte vendredi

    S’il me falloit attendre d’avoir des choses intéressentes a écrire Ma Chere amie je n’ecrirois pas souvent notre vie ici est aussi triste que nos santées figure toi bien que tu as beau me trouver peut être un peu éxigeante mais je ne sais qu’y faire il nous faut beaucoup de Lettres de toi et souvent.. je t’ai sçu bon gré de nous avoir écrit Le lendemain de ton bal mais je te l’avoue j’y comptois un peu. Si ta sœur et moi n’avions pas été si résonnable figure toi que ton pauvre pere étoit assez bon pour proposer d’y mener adele et même louise Si elle avoit voulu nous Refusames cet acte de dévoument de sa parts pour plus d’un motif tu sais toi même qu’on ne va pas a un bal sans avoir quelques jours davance préparé sa toilette mais un autre considération c’est Le mauvais état de la santé du pauvre pere qui je panse auroit été fort attrappé que nous eussions accepté sa Complaisence et puis qu’auroit dit la famille qu’elle ; folie qu’elle sotises ; il me semble qu’en dit si que ta sœur a bien fait de Refuser elle s’est comptenté de demander à ton pere de l’accompagner dans quelques jours s’il fait un temps passable pour te faire une petite visite, de deux jours au plus pour moi ma Chere amie je t’attandrai aussi Resonnablement que je le pourrai pensant a toi a Chaque instant du jour. je suis absolument comme La bonne Mde faure qui voudroit une lettre de sa [p. 2] fille tous les deux jours je ne puis me plindre de ton éxatitude tu as Malheureusement beaucoup trop de corespondances a entretenir et peut être aussi ta santée ne te permet elle pas encor de te Lever assez matin pour avoir beaucoup de temps devant toi tu guarde Le silence dans tes deux dernieres lettres sur tes Maux de dent, pourquoi Crain tu de m’en parler je devine que c’est toujours la même chose.. tu me dis qu’on te trouve moins mégre hélas je n’en crois rien Car au Contraire on m’a dit que tu l’étoit peut être encor plus qu’avant mon départ au moin que tu sois toujours aussi Comptente et heureuse que tu Le dis pour moi ma chere amie C’est maintenant toute mon ambition ainsi dis moi bien franchement si ton mari est Comptent de toi si tu cherche a lui plaire en étudiant ses gouts en travaillant même pour lui quoique tu n’en ait guaire le temps où la force enfin figure toi que je veux tout savoir qu’autant que possible je te prie en écrivant de Choisir du papié un peu plus grand que le dernier qui te Laisse assez de Marche pour me donner de Longs Déttails sur nos Connoissences tu ne m’a encore rien dit de La famille. Fanni vallet vat elle te voir quelques fois octavie est-elle invitée au Bal que Mde St Maurice donne a sa cousine l’a tu vu depuis nous. Mde laroche attendoit son fils Cette nuit n’étant pas arrivé je panse que Ms Dubois laura prié a Cette fête C’est pourquoi il est peut être Resté jusqu’a lundy Ms Déplagne sort d’ici est sera porteur de Ma Lettre sa femme lui a donné aujourdhui de ses nouvelles et des tiennes allons il parroit que tu [p. 3] as Le Courage de visiter Cest bonne Marque pour moi jai de la peine a me bouger Cependant je vais aller chez Mde Sabine voir sa mere qui est Malade son pere est Reparti elle suivra son mari la semaine prochaine emenant avec elle Les deux Cadet de sa fille qui l’accompagne jusqu’a Lyon pour faire des emplèttes de ménage pour la verrerie où elle va s’éttablir avec toutes sa famille tous L’été encor un nouveau vuide pour nous la Côte est chaques jours plus maussade les derniers jours gras chaqu’un Les a passé presque au coin de son feu Louise Cependant étoit ici nous dinames avec elle dimanche Chez Md sa tante elle devoit retourner ce lundy a pointiere puis leur famille de St Etienne étant venue elle sejournerent un jour de plus se Batirent Les flans pour s’amuser lundy et furrent en déguisement demander Le soir un pontche [?] à Mde Edouar qui s’arrondit tous Les jours plus. Mais sa santée est très bonne ainsi elle Compte partir Lundy pour vienne où elle va un peu je panse Renouveller Sa Garderobe elle est au Reste d’une Raison inimitable pour Son age Mde pion femme du Medecin est depuis ton départ toujours au Lit elle a une Maladie dans Le Genre de Mde Charon adelle te dira sans doute qu’elle a heureusement Mde Sophie Gotié qui passera ici Le Carèmme Ce qui me fait grand plaisir car Cette jeune personne est Charmante et paroit fort heureuse d’avoir ici ta sœur elles Comptentse se voir chaques jours. Louise devoit aussi partir pour grenoble aujourd’hui ; mais Les tantes de Rives ayant annoncées Leur arrivées ces dames ne peuvent moin faire que de Renvoyer de quelques jours Ce qui Contrarie mais hélas dans ce Monde on ne Rencontre que Cella. j’ai obtenue [p. 4] de ta sœur qu’elle écrivit a ta place a notre bonne Nancy jai eu un peu de peine a vaincre Sa timidité enfin Cest fait depuis deux jours et aujourd’hui jai Recu d’elle une Longue Lettre assez triste entourrée dans Sa Solitude de malades et ayant beaucoup d’inquiétude sur la Santée de son frere félix pour le mien je ne puis Comprendre pour quoi il ne nous donne pas signe de vie n’y aux unes n’y aux autre Cella m’inquiette beaucoup je mattend encor a quelques choses de véxant dis moi bien vite s’il ne t‘a point écrit et ne manque pas dés qu’il viendra un beau jours d’aller voir Le pauvre pere je ne te dis rien du petit il est toujours pénible, mais au moin ton pere est débarassé dêtre Son Répétiteur il vient ici deux fois par jours un jeune homme du Colége Mais qui ne pourra lui plaire dés qu’il ne fera pas toutes ses volontés que ton pere l’a donc Gaté et le gate encor C’est a faire trambler pour Les suittes je ne puis te dire tout Le Chagrin qu’il me donne adieu esperons des temps plus heureux Mais je suis Contrarié de finir mon bavardage avec des pensées aussi tristes Cest pourquoi ma chere enfant Réjouis moi bien vitte en me parlant de tes plaisirs et sur tout de ton bonheur qui sera partagée par ta mere et ton amie. qui te prie d’embrasser bien tendrement pour elle ton Mari qu’il me tarde aussi beaucoup de voir ici. enfin n’oublie pas aussi de me Rappeller au Souvenir de ta mere et de toutes les personnes qui te parlent de moi et qui sont mes amies jaime a Croire que j’en ai encor dans Cette bonne ville de grenoble. adieu adieu

Site Hector Berlioz créé par Michel Austin et Monir Tayeb le 18 juillet 1997; pages Lettres de la famille du compositeur créées le 11 décembre 2014, mises à jour le 1er avril 2015. Révision le 1er décembre 2023.

© Musée Hector-Berlioz pour le texte et les images des lettres
© Michel Austin et Monir Tayeb pour le commentaire et la présentation

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