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Hector Berlioz: Feuilletons

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FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS

DU 4 MARS 1863 [p. 1-2].

THÉATRE DE L’OPÉRA-COMIQUE.

L’Illustre Gaspard, opéra en un acte, de MM. Duvert et Lauzanne, musique de M. Eugène Prévost.
La Déesse et le Berger, opéra-comique en deux actes, de M. Camille Du Locle, musique de M. Jules Duprato.

    Cet illustre Gaspard est un illustre brigand qui pille les gens après les avoir étranglés ou les étrangle après les avoir pillés. Il n’a pas d’idées arrêtées sur ce point de la théorie de son art ; il n’obéit qu’à l’inspiration.

    A propos d’étrangleurs, il paraît que ceux de Londres commencent à faire invasion à Paris ; on parle déjà de plusieurs accidens déplorables qui devraient éveiller davantage la sollicitude de la police et faire doubler le nombre de ses agens. Pour mon compte j’ai subi depuis un mois deux tentatives d’étranglement qui, par malheur, ne sont pas allées jusqu’à la mort, mais il ne s’en est guère fallu. Un soir, le temps était gris, froid, nébuleux, un vrai temps d’étrangleurs ; un homme portant un énorme rouleau de musique, m’aborde dans la rue d’un air sinistre : « Monsieur, me dit-il, vous vous dirigez, je le vois, du côté de votre demeure, je m’y suis présenté déjà trois fois sans vous rencontrer, permettez-moi donc de vous suivre. Voilà une symphonie que je ne vous donnerai pas la peine de lire, mais que je vais vous exécuter sur le piano et sur laquelle je vous prierai ensuite de me dire franchement votre opinion. » J’étais pris, il n’y avait pas moyen d’échapper. Nous arrivons, le monsieur s’installe à mon piano, il me joue une interminable et filandreuse symphonie, en cassant deux cordes et un marteau du déplorable instrument.

    Puis me regardant d’un air radieux :

    « Eh bien ? me dit-il. — Eh bien ! Monsieur, votre symphonie est admirable ; c’est de la musique de maître, puissante, neuve, colorée. Cet ouvrage vous fait le plus grand honneur. » En prononçant ces lâches paroles, je me sentis la gorge serrée ; j’étranglais.

    Un autre fois, une jeune Anglaise et sa mère (car les femmes s’en mêlent aussi) me tombent dessus à l’improviste, en plein jour ; je ne crois pas que l’audace soit encore allée jusque-là.

Furens quin femina possit ?

Il s’agissait d’entendre la jeune personne, dont la voix et le talent dramatique sont des plus remarquables, au dire de sa mère, et qui consentirait à tirer notre grand Opéra de la position fâcheuse où il se trouve en y débutant dans le rôle d’Isabelle. La mother se met au piano (voilà ce que c’est que d’avoir chez soi de ces maudits instrumens ; je vais renvoyer le mien), et le supplice commence : « Obah ! Obah ! (Robert ! Robert !) toâ qué chémé (toi que j’aime) », etc., etc.— « C’est parfait, Mademoiselle ; vous avez un immense talent, et ce qui m’étonne surtout, c’est que vous chantez le français sans le moindre accent. Oh ! vous aurez un succès prodigieux, et vous allez rendre un immense service au théâtre de l’Opéra. » Cette fois ma gorge était bien plus serrée encore ; l’étranglement était presque complet ; je croyais avoir une angine couenneuse.

    Eh bien ! ces cas deviennent de plus en plus fréquens par ce temps de concerts, de soirées musicales qui obligent beaucoup d’honnêtes gens à entendre beaucoup de musique dans toutes sortes de quartiers de Paris. Je parie que dans l’Inde, véritable patrie des étrangleurs, on n’en entend pas autant.

    Je reviens à notre illustre Gaspard. Cet homme est insaisissable, et la terreur qu’il inspire redouble chaque jour. Un chevalier de Cavailles, maire de Brignoles, désespérant de s’emparer par ruse ou par force de cet adroit bandit, imagine de le séduire. Il fait proclamer que si Gaspard veut se rendre, il sera reçu avec les plus grands égards et transporté en Amérique sur un bon paquebot, où il jouira de la table et de la société du capitaine. Gaspard, l’avisé, ne donne point dans ce panneau. Mais voilà qu’un certain marquis, amoureux fou de la fille de M. de Cavailles, et désespéré de ne pouvoir se faire aimer d’elle, imagine de mettre entre lui et l’objet aimé l’immensité des mers. Seulement le pauvre diable n’a pas de quoi payer sa traversée. Mais la proclamation relative à Gaspard ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd ; sans savoir ce que peut être ce Gaspard, notre marquis imagine de se présenter sous son nom et de réclamer la transportation promise. Le voilà commodément installé à la mairie, quand les domestiques du maire viennent en grand émoi lui apprendre qu’un jeune homme amoureux, lui aussi, de la belle fille, a eu l’audace de l’enlever. Notre héros (le faux Gaspard) se précipite sur les traces du ravisseur, le terrasse, lui arrache sa proie et revient triomphant, mais sans habit. L’habit, resté sur le champ de bataille, se retrouve ; on y découvre des lettres indiquant que le brave marquis est fils d’un ami de M. de Cavailles ; le quiproquo s’explique : M. de Cavailles, dont le cœur de maire est des plus sensibles, apprenant l’amour inspiré par sa fille au fils de son ami, se hâte d’unir les deux jeunes gens. Quant à Gaspard, on n’entend plus parler de lui.

    Cette petite pièce a de la gaîté, on y rit, on s’y amuse ; Couderc est charmant ; Lemaire y joue le maire avec un entrain des plus bouffons. Cela variera très agréablement le répertoire. La musique est l’œuvre joviale et souvent piquante de M. Eugène Prévost, à qui l’Opéra-Comique doit un joli ouvrage intitulé Cosimo. Peu de temps après l’avoir produit, M. Prévost est parti pour la Nouvelle-Orléans où il a exercé jusqu’à l’an dernier, avec grand honneur, les fonctions de chef d’orchestre du théâtre. Mais la guerre est venue ; plus de représentations, plus de chanteurs, plus d’orchestre, plus de théâtre ; plus d’amateurs, plus d’élèves. Des canons partout, de la musique nulle part. Que faire ? vendre son argenterie, ses bijoux, revenir en Europe, où l’on se tue assez agréablement aussi, mais enfin où l’on vit encore un peu, même quand on est musicien. Et voilà pourquoi l’auteur de Cosimo nous a donné ce petit acte en attendant qu’il puisse écrire quelque chose de plus important.

    La musique de Gaspard est vive, facile, exempte de recherche, et toujours bien en scène. On a applaudi d’abord l’ouverture, pleine de verve, la ballade de M. de Cavailles, puis un joli duo, un air bouffe et un trio dans lequel est intercalée avec adresse la célèbre romance : « Portrait charmant, portrait de mon amie. » L’instrumentation de ce petit opéra est d’ailleurs écrite avec une modération intelligente et de bon goût. L’illustre Gaspard tiendra longtemps sa place au répertoire.

    De Brignoles et d’un brigand français, nous allons passer maintenant, si vous le voulez bien, à l’île de Naxos, à Bacchus, à Silène et aux nymphes de la mythologie. Vous avez connu Thésée, ce dompteur de monstres, qui ne sut pas dompter sa criminelle épouse Phèdre, et qui, dans ses voyages, épousa un peu à tort et à travers. Vous avec connu aussi Ariane, la belle Ariane ? Qui n’a pas connu Ariane ? Vous savez que Thésée, après l’avoir épousée, et un jour qu’elle dormait sur l’herbe tendre de l’île de Naxos, l’abandonna sans vergogne, en héros peu délicat qu’il était ; et qu’à son réveil, la pauvre belle (car elle était fort belle), se voyant aussi indignement délaissée et abusée, fut rencontrée par Bacchus, qui lui fit des propositions acceptables et qu’elle accepta. Ceci, au dire du poëte Heine, est un mythe ingénieux pour faire entendre que les femmes malheureuses par l’amour se consolent ordinairement en se livrant à la boisson.

    Toutefois, si Ariane s’est livrée à la boisson en se donnant à Bacchus, elle n’a pas négligé le reste, car elle est devenue mère. Son fils, sous le nom de Bathylle, a embrassé la carrière du pâturage. Il mène paître dans l’île de Naxos de nombreux troupeaux. Or voilà qu’une jeune déesse, nommée Maïa, installée dans un temple voisin, a vu le jeune berger venir dès l’aurore, au temple où on l’adore, chargé des fruits de son verger. Maïa veut savoir ce qu’il demande.

    Bathylle a des abeilles, il a des treilles et plus de cent chevreaux. Il voudrait seulement, c’est une idée qu’il a, baiser le voile léger de Maïa. Ils ont seize ans tous les deux et ne savent ce qu’ils désirent. Pourtant Maïa dit à Bathylle : Ne crains rien, et l’attire sur un banc de gazon où ils vont se dire bien des choses, quand Polémon, le grand prêtre du temple de Maïa, s’avise de venir interrompre leur conversation. Et tançant vertement sa petite déesse, dont il est le gouverneur apparemment : « Rien n’est si dangereux, dit-il, que d’encourager l’amour :

« Si quelque sacrilège avait la hardiesse
De s’approcher de vous, de vous prendre un baiser,
Vous verriez le sol s’embraser,
Et les traits de la foudre
Réduisant tout en poudre
A vos pieds viendraient l’écraser. »

    Pour vous dire tout d’un coup et sans vous faire languir la fin de ce poëme, il résulte de l’assertion de Polémon trois choses qui nous conduisent tout droit au dénoûment : 1Maïa découvre que ce qu’elle éprouve pour Bathylle est de l’amour ; 20 Maïa, se trouvant sur la passage d’un gros sac à vin nommé Silène, qui se permet de lui baiser les mains, les bras, les épaules, remarque, non sans surprise, que la terre ne s’embrase pas et que la foudre ne tombe pas ; 30 Maïa, revoyant son berger, et rassurée par l’expérience précédente, a l’idée d’abandonner à Bathylle ses mains, ses bras, ses épaules, son front, ses joues, sans crainte de voir la terre s’embraser et la foudre tomber. De sorte que, apprenant toutes les libertés prises par Bathylle, Bacchus, qui se promenait à Naxos en compagnie de Silène, n’a rien de plus pressé que de le marier à Maïa, car on vient de lui apprendre que cette petite fille déesse était sa fille. Ce à quoi le bon Bacchus, qui ne se souvenait plus d’Ariane, a répondu comme répondit un peu plus tard le bon La Fontaine, à qui l’on montrait son fils : « C’est bien possible. »

    C’est-à-dire, pardon, je viens de vous tromper gravement. C’est Bathylle qui est le fils de Bacchus, et non Maïa qui est sa fille. Mais le fait est qu’il y a un enfant, et que Maïa, à tout prendre, est bien aussi la fille de quelqu’un. Voilà maintenant qu’en se voyant épousée par Bathylle, elle donne sa démission de Divinité, elle veut vivre en simple mortelle avec son beau berger. Mais, ô surprise ! Bathylle, reconnu fils de Bacchus, devient dieu lui-même, et Maïa, qui n’a rien de mieux à faire maintenant, consent à rester déesse et à aimer son époux in saecula saeculorum. Et le bon Bacchus les bénit, et l’on boit amplement, et l’on fête les bacchanales au son des crotales et des cymbales.

    Ce petit opéra mythologique, dont la fable est peut-être d’une naïveté un peu trop antique, ne manque pas toutefois d’un certain intérêt, et, chose qui devient de plus en plus rare, il est écrit en vers élégans et faciles. Pour moi, il a d’ailleurs le mérite de m’avoir rappelé Ariane, une des femmes antiques pour lesquelles j’ai conservé le plus d’amour. C’est si charmant une belle abandonnée ! Qu’il est doux de la consoler, d’effacer un peu de son cœur endolori l’image de l’autre ! Et puis une jeune Grecque blonde qu’on trouve vêtue de sa longue chevelure dans une prairie en fleurs, dans une île inhabitée, émaillée de délicieux bosquets, où murmure une onde pure en des grottes profondes, surtout si, comme Bacchus, on porte sur les épaules une belle peau de tigre ! O Bacchus ! je suis bien sûr que la rencontre d’Ariane en ce séjour enchanté t’a causé plus de joie que la conquête des Indes !

    M. Duprato a écrit sur ce livret une jolie partition, gracieuse, agréable, sinon très originale. On y a remarqué une romance suave et d’un accent tendre, des chœurs de nymphes d’une mélodie fraîche, un duo bien fait dont l’ensemble

Rien qu’à la voir, rien qu’à l’entendre,
Je me sens tressaillir.

a produit beaucoup d’effet ; un trio :

Ah ! qu’on est bien comme nous sommes
A table à l’ombre de ces bois !

et des couplets de Bacchus :

Jupiter ne donne aux humains
Que des biens mêlés de tristesse.

    La pièce est bien jouée par Crosti, Prilleux et Gourdin. Mlle Baretti est une jolie Maïa, qui semble tout heureuse de s’entendre appeler déesse, de se voir adorer ; elle est adorable en effet. Mais j’aime mieux Ariane ; les passions ne se commandent pas. Quant à Capoul, c’est un gentil pâtre qui chante avec goût, dont la voix chevrote malheureusement. Que voulez-vous ? il a cent chevreaux, et à force de les fréquenter…

Concerts.

    Maintenant comment faire pour parler, même fort laconiquement, de tous les concerts, de toutes les séances de musique de chambre, dont j’ai gardé un si bon souvenir ? Où trouver des formes d’éloges ? Comment varier les expressions admiratives ?

    Figurez-vous d’abord six grandes pianistes à louer, Mme Escudier-Kastner, la charmante ; Mme Clara Schumann, la savante ; Mme Madeleine Graver, une élève de Litolff, d’un talent sérieux et néanmoins brillant ; Mme Pleyel pour qui toutes les formes de l’éloge ont été épuisées, qui joue avec tant d’amour et une si rare élégance la musique de Hummel ; Mme Szarvady-Clauss, une âme chantante, et Mme Massart qui comprend et fait comprendre si bien les grands chefs-d’œuvre de Beethoven ! Comment faire pour chanter à toutes les six, et sans être fort ridicule, le chœur d’Iphigénie en Aulide ?

Que de grâce, que de majesté !

    Comment m’acquitter de ce rôle de Pâris ? Faut-il donner la pomme à l’une d’elles ? Les cinq autres seront nécessairement Junon, Minerve, Latone, Cérès et Diane, et je n’aurai que Vénus pour moi. Faut-il couper la pomme en six ? J’aurais les six divinités contre moi. J’aime mieux ne pas gravir le mont Ida, et, pour punir les immortelles d’avoir tant de droits à la pomme, ne parler que de leur cour, de leur entourage, c’est-à-dire des virtuoses qui se sont fait entendre à leurs concerts.

    La soirée de Mme Graver a eu lieu dans le grand salon de l’hôtel du Louvre. Litolff y dirigeait, avec un chaleureux aplomb, un magnifique orchestre qui a exécuté d’une façon remarquable le beau concerto hollandais de Litolff, œuvre magistrale de tout point, l’ouverture d’Obéron et l’ouverture des Girondins, écrite par Litolff pour le drame allemand de M. Robert Griepenkerl. Cette vaste ouverture, d’un souffle puissant et d’un mouvement très dramatique, a été accueillie par les acclamations de toute la salle, étonnée de trouver un nouveau compositeur de tant de science et d’une si réelle inspiration. Roger, à son tour, a excité l’enthousiasme en chantant d’une large et belle manière l’air de Joseph.

    Le concert de Mme Schumann offrait un intérêt spécial, celui qui s’attache aux œuvres de Robert Schumann qu’on a si rarement l’occasion d’entendre à Paris.

    Mme Viardot a obtenu ce soir-là un vrai triomphe en chantant en langue allemande deux lieder de Schumann et le Roi des Aulnes (si je ne me trompe). Je suis obligé de ne pas affirmer, n’ayant pas pu ce soir-là, contre mon ordinaire, me trouver à deux concerts à la fois. J’étais à celui de Mme Pleyel, ou plutôt à celui de M. Dumont, où trônait Mme Pleyel. M. Dumont est un habile flûtiste, professeur au Conservatoire de Bruxelles ; il a exécuté des morceaux dans lesquels il a prouvé qu’il possède un savant mécanisme et qu’il se joue de toutes les difficultés de son instrument. En outre, il a su rendre avec beaucoup de charme la célèbre sonate de Weber pour piano et clarinette, dont la partie de l’instrument à vent a été arrangée pour la flûte. L’adagio de cette sonate est une merveille de mélancolie et de tendresse que les deux virtuoses, Mme Pleyel surtout, ont admirablement rendues.

    Mme Escudier-Kastner nous a fait entendre le trio en si bémol de Beethoven. Comme elle a chanté le sublime adagio ! Vous autres, qu’une telle musique ne saurait émouvoir, n’ayez pas de remords, d’autres ont pleuré vos larmes. Ce soir-là, Vieuxtemps a joué une nouvelle sonate de sa composition, une œuvre sérieuse d’un style ferme et élevé, et Batta, l’Alexandre des violoncelles, s’est amusé à se faire applaudir à tout rompre, avec une simple mélodie d’un style naïf et touchant, sans traits ni arpèges, ni difficultés de mécanisme, mais qu’il a chantée comme chantait le Corydon de Virgile. Mme Szarvady, dont le talent grandit chaque jour, a fait une délicieuse diversion aux sublimités des derniers quatuors de Beethoven exécutés par l’héroïque Société Maurin et Chevillard, en nous faisant entendre des morceaux peu connus de Scarlatti et de Mozart, avec un fini d’exécution admirable et qu’on a fort admiré.

    Quant à Mme Massart, j’aurais tort de la louer, elle croirait que c’est par reconnaissance. Elle est pour moi une consolatrice, une sœur de charité ; quand je souffre déraisonnablement, quand je ne sais où donner du cœur ou de la tête, j’entre vers minuit dans son salon, ordinairement à cette heure fort peuplé, et la prenant à part : « Je n’en puis plus, faites-moi un peu de musique. — Que vous faut-il ? me répond-elle, la sonate en fa mineur, celle en ut dièse mineur, le trio en si bémol ? — Il me faut d’abord voir partir tout ce monde, ensuite vous me jouerez les sonates ou le trio. » Alors, quand le salon est à peu près désert, on me gorge de Beethoven jusqu’à deux heures du matin, et je m’en vais guéri pour le reste de la nuit.

    Dans un autre salon, la semaine dernière, j’ai pu entendre un beau quatuor composé par le grand violoniste Ernst, que sa mauvaise santé retient depuis longtemps loin des froides capitales où son souvenir est resté si vif. Cette œuvre, d’un style essentiellement noble et qui n’a rien de commun avec le style bâtard employé si souvent par les virtuoses, a produit le plus grand effet. L’adagio, surtout, d’une poétique expression, a profondément ému l’auditoire intelligent qui s’était réuni pour l’entendre. L’exécution était de tout point digne de l’œuvre ; la Société Alard et Franchomme s’en était chargée. Pauvre Ernst ! que le vent du nord lui porte à Nice le bruit des applaudissemens que son quatuor a excités.

HECTOR BERLIOZ.

Site Hector Berlioz créé le 18 juillet 1997 par Michel Austin et Monir Tayeb; page Hector Berlioz: Feuilletons créée le 1er mars 2009; cette page ajoutée le 10 mai 2009.

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