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Berlioz à Londres

Un concert en juin 1848

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    Cette page donne un reproduction d’un compte-rendu contemporain du concert donné par Berlioz le jeudi 29 juin 1848, à 2 heures de l’après-midi – le dernier concert de sa première visite à Londres en 1847-48. Le concert eut lieu à Hanover Square Rooms.

    L’original du compte-rendu et les deux images qui l’accompagnent sont reproduites ci-dessous d’après notre exemplaire du numéro du 8 juillet 1848 de l’Illustrated London News. On en trouvera une traduction ci-dessous.

    Voyez aussi un autre compte-rendu du même concert publié dans le Times du 30 juin (en anglais seulement).

Cette page est disponible aussi en anglais

 

The Illustrated London News

 

Compte-rendu

Voici une traduction de ce compte-rendu:

Musique

Concerts

    Concert du matin de M. Hector Berlioz. – Cette manifestation a eu lieu jeudi dernier à Hanover Square Rooms en présence d’un large public de musiciens professionels et amateurs. Le célèbre compositeur a été accueilli par plusieurs salves d’applaudissements lors de son entrée pour diriger l’orchestre dans son ouverture du Carnaval romain. L’orchestre qu’on avait réuni à cette occasion témoignait de l’estime éprouvée pour Berlioz par les professionels anglais. On a assisté à une collaboration fraternelle entre les meilleurs artistes des orchestres du Royal Italian Opera et de Her Majesty’s Theatre. Sainton, Tolbecque, Ella, Nadaud, Pluys, Barret, Baumann, Hill, Oury, Rousselot, Piatti, et autres, ont prêté leur concours à M. Berlioz dans son entreprise. L’ouverture fut bissée avec enthousiasme, et de même la Marche hongroise et la Marche des pèlerins de sa symphonie Harold. Inscrites au programme étaient aussi le Chœur et Ballet des Sylphes de Faust et son arrangement de l’Invitation à la valse de Weber. Mmes Sabatier et Viardot, et M. Bouché ont également chanté plusieurs mélodies composées par M. Berlioz. On a redemandé avec chaleur une jota espagnole, chantée par Viardot et Mlle Mendi; l’exécution en fut admirable et la singularité du sujet a piqué l’intérêt de l’auditoire. À toutes ces attractions s’ajoutait Mme Dulcken dans deux mouvements du concerto pour piano de Mendelssohn. Plus nous écoutons les œuvres de Berlioz, plus nous sommes persuadés de l’originalité et du charme de ses idées, et de l’imagination et la nouveauté de ses formes. Il a porté la science des sons musicaux dans des sphères inconnues; ses effets sont saisissants, parfois même écrasants. Comme Beethoven, les surprises de Berlioz viennent à l’improviste, ses changements de registre sont fréquents, et son maniement de l’orchestre puissant et chaleureux. Ses inspirations exercent un pouvoir extraordinaire sur les esprits et les sentiments de son auditoire, phénomène que nous avons observé également en Allemagne et en France ainsi que dans notre pays. C’est un penseur profond – penseur qui s’est résolu à délaisser les chemins connus pour faire confiance au libre essor de son propre génie.

Site Hector Berlioz créé le 18 juillet 1997 par Michel Austin et Monir Tayeb; cette page créée en décembre 2004.

© Michel Austin et Monir Tayeb. Tous droits de publication réservés.

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