KUNO
Que vois-je, et qui donc a l’audace
de menacer mon jeune garde-chasse?
KILIAN
Monsieur le Grand Veneur,
on use de son droit.
Nous rions aux dépends
d’un tireur maladroit.
KUNO
Se pourrait-il?
KILIAN
Le paysan l’emporte ma foi
sur le chasseur.
KUNO (à Max)
Toujours manquer ainsi.
MAX
Hélas!
GASPARD (à part)
Merci Samiel, merci.
(haut)
Pour viser de la sorte,
oui, le Diable s’en mêle.
MAX
Ah, que dis-tu?
GASPARD
L’ami, écoute.
Au carrefour de la forêt antique,
vendredi prochain, vers le soir,
en répétant trois fois le nom
du Chasseur Noir,
avec un fer sanglant
trace un cercle mystique.
KILIAN
Dieu nous préserve ici
d’un suppôt de Satan.
KUNO
Mauvais sujet, va-t-en!
Si je croyais sur toi
ce que je viens d’apprendre...
Max, tu dois pourtant justifier
le bienfait éclatant du Prince
qui donne à mon gendre
ma place héréditaire qu’un fils seul
peut prendre.
Au tir royal, sois donc vainqueur demain,
ou sinon de ma fille,
un autre aura la main.
MAX
Demain le coup d’épreuve.
KILIAN
Et quelle est l’origine
de cet usage-là?
Maître, contez-nous donc cela.
KUNO
Volontiers. Mon aïeul, dont chacun j’imagine,
a vu le vieux portrait dans ma maison du bois,
était veneur du prince. Un jour allant en chasse,
on vit passer, lié sur un cerf aux abois,
un braconnier puni d’avoir enfreint les lois.
CHŒUR
O Ciel!
KUNO
Le prince ému promet soudain
la place de garde héréditaire
à qui délivrera le malheureux.
Mon aïeul met en joue,
le cerf tombe.
Hourra! Le braconnier vivra!
CHŒUR ET KUNO
O bonheur!
KUNO
Mon aïeul, qu’à l’envie chacun loue,
obtint l’emploi promis,
et qui doit à mon gendre
être après moi transmis.
KILIAN
Cette prouesse en tout lieu fut vantée.
KUNO
Les envieux parlaient
d’une balle enchantée.
GASPARD
A mon aide, Samiel.
KILIAN
C’est de l’esprit malin un piège m’a-t-on dit.
Ma grand-mère souvent
m’en a parlé de même.
Six de ces balles-là portent,
mais la septième appartient
au démon qui la dirige à son gré.
GASPARD
Bon! le joli conte.
KUNO
A ce temps-là remonte un tel usage.
(à un chasseur)
Or ça, va voir à la maison
si les batteurs sont prêts.
(à Max)
Et quant aux pièges du Diable,
c’est l’amour qui fait le sortilège.
Mais tu réussiras demain
aux yeux de tous.
Allons, courage,
et sois exact au rendez-vous.
KILIAN
En vérité, c’est un brave homme.
(à Max)
Sans rancune,
soyons amis et meilleure fortune!
En attendant, viens danser!
MAX
Moi, danser!
KILIAN
Eh bien, sans toi le bal va commencer
Avec moi qui veut bien valser?
GASPARD
Encore là, camarade?
Ah, tant mieux!
MAX
Tu m’espionnes!
GASPARD
Le beau remerciement
après ce que je fais.
Il faut qu’à moi tu t’abandonnes.
Pour toi la raillerie eût de fâcheux effets.
Vengeons-nous!
Eh quoi, de la bière?
(Il frappe sur la table. Une servante paraît à la porte du cabaret.)
Y pensais-tu?
Oui, du vin! Oui, du vin à plein verre!
(La servante apporte du vin)
A nous deux!
MAX
Mais je ne puis boire ainsi.
(Max fait signe que sa tête n’est pas assez forte pour supporter la boisson.)
GASPARD
Certes, il ne t’en faut guère.
A moi, Samiel!
(Il verse du vin à Max. Samiel paraît à la fenêtre de la salle.)
Que vois-je ici?
MAX
Avec qui parlais-tu?
GASPARD
Moi? Comment? Avec qui?
Je te disais:
buvons à notre premier garde.
MAX
Soit!
(Ils trinquent et boivent.)
GASPARD
Maintenant quelque chanson gaillarde!
Tu ne veux pas?
Bon! Cela me regarde.
(Première strophe)
GASPARD
Mais à ton tour fais briller
ton talent à la santé
de la charmante Agathe,
ou sans cela...
MAX
Tu deviens insolent.
GASPARD
Aurais-tu l’âme ingrate?
(Deuxième strophe)
GASPARD
Encore un coup!
Tu trinqueras à la santé
de son Altesse.
Qui ne boit pas est un Judas.
MAX
Pour la dernière fois...
GASPARD
Va, foin de la tristesse.
(Troisième strophe)
(L’horloge sonne sept heures. Max prend son fusil)
GASPARD
Eh quoi! Déjà partir?
Tu vas donc à ta belle
apprendre ta défaite.
MAX
Hélas! La pauvre enfant.
GASPARD
Quel pronostic de fête pour demain!
Reste et suis mon conseil.
(rapidement)
C’est un service sans pareil.
MAX
Un service! Et lequel?
GASPARD
Certains secrets de chasse
ont parfois réussi.
Le disque de la lune est ce soir obscurci.
Pour quelque grande chose,
on te garde sans doute.
MAX
Tu distilles pour moi
le poison goutte à goutte.
GASPARD
Ingrat! Prends mon fusil.
Ne passera-t-il rien?
Ah! Cet épervier, tiens! Fais feu!
MAX
Moi! Quel délire!
Il est hors de portée
et je n’y vois pas là.
GASPARD
Fais feu, te dis-je!
(Il tire. Samiel rit.)
MAX
Eh! Qu’as-tu donc à rire?
(L’aigle tombe.)
Ah! Qu’est-ce là?
GASPARD
Vois, le plus grand des aigles.
Peste, quel coup!
Et tué dans les règles,
juste sous l’aile!
On pourrait l’empailler
pour quelque muséum
d’histoire naturelle.
MAX
Dis, cette balle, quelle est-elle?
GASPARD
Cette balle?
MAX
Oui, réponds sans me railler.
Cette balle...
GASPARD (lent)
...Était enchantée.
MAX
Allons donc, tu veux rire?
GASPARD
Ô jeunesse entêtée.
Le roi de Suède au grand jour de Lützen
portait une cuirasse,
et qui le couvrait bien, et pourtant...
MAX
Ciel!
GASPARD
Vois pour toi quel double espoir brille.
Prendre une bonne place,
épouser une fille charmante.
MAX
Aurais-tu encore de ces balles-là?
GASPARD
Non, j’épuisais mon trésor.
MAX
Mais il m’en faut, quoiqu’il m’en coûte.
Peut-on s’en procurer?
GASPARD
Sans doute.
Non pas une seule, beaucoup.
MAX
Comment?
GASPARD
Viens à minuit dans la Gorge du Loup.
MAX
Ciel, que dis-tu? Jamais!
GASPARD
Tu manques de courage.
MAX
Ah! Tremble. Cet outrage...
GASPARD
Et bien donc, fais ce que je veux!
Ce n’est qu’un jeu d’enfant.
Pour fondre cette balle, si tu n’y consens pas,
la fortune fatale t’accablera.
La mort pour Agathe,
pour toi la défaite, la honte!
A moi, Samiel, à moi!
MAX
Agathe mourir,
moi, me jeter dans l’abîme.
Non, non. Malheur ou crime, j’irai!
GASPARD
Dans la Gorge du Loup?
MAX (avec terreur)
Dans la Gorge du Loup.
GASPARD
A minuit?
MAX
A minuit!
(Max sort.)
GASPARD
Victoire pour le coup.
ANNETTE (considérant le portrait)
Ton brave aïeul ainsi restera,
j’en suis sûre, cent ans encore.
Et ta blessure?
AGATHE
Ce n’était rien.
La peur, l’étonnement...
Et Max, que fait-il donc?
ANNETTE
Sans doute, il n’est pas loin sur la route,
car ton père m’a dit
qu’il viendrait promptement.
AGATHE (lent et rêveur)
Autour de ce lieu solitaire,
tout est silencieux.
Je ne sais quel mystère
semble planer ici.
ANNETTE
Oui, quand un jour de noces arrive,
il est triste ma foi d’être seules ainsi,
au fond d’un vieux manoir
et sans âme qui vive.
(avec frayeur)
Ah ! Si les maîtres d’autrefois
ranimés tout à coup
sortaient de ces parois!
AGATHE
Que dis-tu?
ANNETTE
Sans être craintive,
je t’avouerai que j’aime mieux
les vivants que les morts,
les jeunes que les vieux.
ANNETTE
Ô, les nœuds charmants!
Ah merveille!
Quand je me marierai,
je veux être pareille.
AGATHE
Puisses-tu ce jour-là du moins
n’avoir pas les soucis
dont tes yeux sont témoins.
ANNETTE
Qu’est-ce donc?
Conte-moi la fin de ta visite
chez le bon ermite.
Il t’a donné ces roses blanches?
AGATHE
Oui, et sa main les a consacrées.
Mais un astre fatal sur moi,
dit-il, a lui.
Des visions par le Ciel inspirées
lui font voir mes périls.
Peut-être ce portrait
m’eut tuée en tombant,
sans quelque vœu secret.
ANNETTE
Bien expliqué, vraiment!
Jadis mon père, vaillant soldat,
disait que pour braver la loi du destin,
un moyen efficace et prospère
consistait en ces mots: "Çà, coquin, défends-toi!"
AGATHE
Que ces fleurs ont de prix.
ANNETTE
Par les fraîches rosées,
pour les conserver mieux,
qu’elles soient arrosées!
AGATHE
A ton gré, chère Annette.
Et Max qui tarde encor.
ANNETTE
Allons, retirons-nous,
c’est l’heure de la prière
et des beaux rêves d’or.
AGATHE
Jusqu’au retour de Max,
en ce lieu, je demeure.
ANNETTE
A ton aise! Bonsoir!
Car dans son doux essor, le sommeil
caressant de son aile, m’effleure...
AGATHE
Te voilà donc enfin!
MAX
O mon Agathe!
AGATHE
Des plumes, qu’est cela?
J’avais cru voir des fleurs.
MAX
Tu m’attendis bien tard.
AGATHE
Te voilà, plus de pleurs.
Reste avec nous, je crains qu’un orage n’éclate.
(Max jette son chapeau sur la table de manière que la plume éteint la lumière.)
ANNETTE
Ah! Mon cousin, qu’as-tu fait?
MAX
Maladroit!
AGATHE (au moment où la lumière est rallumée)
Tu parais mécontent.
MAX
Mécontent ? Au contraire.
AGATHE
As-tu gagné?
MAX
Sans doute.
AGATHE
Est-il vrai?
MAX
J’ai le droit, sans être téméraire,
d’espérer beaucoup pour demain.
AGATHE
Mon bonheur était dans sa main.
Tu fus heureux?
MAX
Mais non pas à la cible.
Vois ce que mon bras invincible
hors de portée en l’air frappa d’un plomb certain!
AGATHE
Ah!
MAX
Mais qu’as-tu donc, du sang?
AGATHE
Ce portrait m’a blessée.
(Max parait triste)
Quel accueil pour ta fiancée!
MAX
Comment? Ce portrait...
AGATHE
...était mal suspendu.
ANNETTE
Aussi pourquoi,
lorsqu’il sonne sept heures
te mettre à ton balcon?
MAX
A sept heures dis-tu?
ANNETTE
Elle guette toujours,
quand au loin tu demeures.
MAX
C’est l’heure où cet oiseau
par moi fut abattu.
AGATHE
Tu parles seul.
Tu parais triste.
Te plaindrais-tu de moi?
MAX
Quand j’apporte, joyeux,
un gage de succès, il offense tes yeux!
Est-ce en cela qu’un tendre amour consiste?
AGATHE
Ah ! Ne sois pas injuste, ami.
Ces grands oiseaux
sont d’un fatal présage.
ANNETTE
Ils sont nobles et beaux.
AGATHE
Pourquoi rêver ainsi?
Sais-tu comme je t’aime, ô Max.
Sans toi le plus beau sort
pour mon fidèle cœur
ne vaudrait pas la mort.
MAX
Je dois pourtant partir
à l’instant même.
AGATHE
Eh quoi?
MAX
Je fus heureux une seconde fois.
AGATHE
Vraiment?
MAX
Le plus beau des exploits,
un vieux cerf seize cors.
AGATHE
Se pourrait-il?
MAX
Pour le prendre, les paysans
au fond des bois, cette nuit,
pourraient bien se rendre.
Je ne veux pas manquer le prix d’un si beau coup.
AGATHE
Où l’as-tu donc laissé?
MAX
Dans la Gorge du Loup.
AGATHE (avec effroi)
Dans la Gorge du Loup!
(CHŒUR)
(GASPARD et SAMIEL)
(Samiel disparaît au bruit du tonnerre)
GASPARD
Tout va bien. Mais où donc est ce Max?
Le drôle manquerait-il à sa parole?
A mon aide, Samiel!
(Max paraît sur le haut des rochers)
(MAX)
GASPARD
Mon sursis est gagné.
Merci, Samiel, merci.
Viens donc, camarade.
L’attente est longue ici.
Est-il bien de tarder ainsi?
(MAX)
GASPARD
Descends donc, l’heure avance
(MAX)
GASPARD
Poltron!
(MAX)
(Il montre un rocher sur lequel on aperçoit un spectre qui lui fait signe de reculer)
GASPARD
A mon aide, Samiel!
Sottises dont je ris.
Allons, viens donc!
Et loin de toi la crainte dont ton âme est atteinte.
(Le premier spectre disparaît, et l’on voit Agathe éperdue qui paraît vouloir se précipiter dans le torrent)
(MAX)
GASPARD (lui jetant sa gourde)
Bois! L’air des nuits est frais,
et puis, à notre affaire.
Tu n’as pas peur?
MAX
Non! non!
Que va-t-il advenir de ceci?
GASPARD
Compagnon, veux-tu fondre toi-même?
MAX
Au pacte c’est contraire.
GASPARD
(Il prend dans sa gibecière plusieurs ingrédients qu’il met dans la cuillère à plomb.)
Regarde, pour apprendre
à ton tour le métier.
Du plomb, du vif argent,
un peu de pierre grise,
du verre pilé pris à des vitraux d’église,
l’œil d’un coq et d’un lynx,
du buis de bénitier.
Et toi, roi ténébreux, tu veilles.
Les cabales à leur terme
seront bientôt.
Viens, viens bénir les balles.
Que la tienne surtout
soit bien comme il la faut.
Regarde ce que je verse
et instruis-toi!
Tireur ennemi du jour,
à ma voix, ne sois pas sourd.
Quitte pour moi ton séjour,
tant que le charme est en cours.
Herbes et plomb ont leur poids.
Choisis-en sept, neuf et trois.
Et la dernière est pour toi.
Samiel, Samiel, viens à moi!
Et maintenant, consacrons les balles.
[...]
ANNETTE
As-tu bien reposé?
Mais que vois-je? Des larmes?
Bon! Pleurs de fiancée
et brouillard du matin ne durent pas.
AGATHE
Mon cœur est plein d’alarmes:
Max sorti par ce temps affreux !
ANNETTE
Il est certain que cette nuit la pluie et la tempête
semblaient faire écrouler le toit sur notre tête.
AGATHE
Et quel rêve j’ai fait!
ANNETTE
Ah! Raconte-le moi.
Je crois à son effet.
Car dans ce jour
c’est le présage du destin de ton mariage.
AGATHE (lent)
Il me semblait changée
en ramier blanc,
de rameau en rameau,
voltiger en tremblant.
Soudain, on met en joue
et la frayeur me glace.
Je tombe, le ramier disparaît.
A sa place, un grand aigle noir
roule à mes pieds tout sanglant.
ANNETTE
Fort bien!
AGATHE
Que dis-tu donc?
ANNETTE
Heureuse destinée.
L’aigle, c’est ton présent d’hyménée.
Le ramier blanc, c’est toi,
parée ainsi, t’élançant au bonheur.
Tu vois?
Je sais aussi bien expliquer les songes.
AGATHE
Ton amitié cherche de vains mensonges.
ANNETTE
Ah! Que lui dire?
Un rêve a souvent réussi
et la preuve, c’est l’histoire que voici.
AGATHE
Je rends grâces aux soins
d’une amitié si bonne.
ANNETTE
Il faut ouvrir ce coffre
où l’on mit ta couronne,
car voici tes filles d’honneur.
Bonjour, belles enfants.
Pour lui porter bonheur,
célébrons la beauté
que l’amour environne.
CHŒUR
Acceptez ces bouquets
que chacune vous donne.
(ANNETTE, CHŒUR)
AGATHE
De tous nos vœux,
mon cœur est pénétré.
Ah, pourquoi dans mon âme
une crainte fatale?
ANNETTE
Allons, par nous que son front
soit orné de la parure nuptiale!
(CHŒUR)
AGATHE
Ô ciel!
ANNETTE
Grand Dieu!
La couronne de mort!
Comment et par quelle méprise?
Allons, on aurait tort de s’effrayer.
Oui, par la vieille Lise l’erreur sans doute
fut commise. Mon triste cœur se brise.
(Annette referme la boite et s’éloigne)
AGATHE
Si le Ciel me parlait
par ce signe de deuil?
Ô fleurs, ornerez-vous l’autel ou le cercueil?
ANNETTE
Mais que faisons nous?
Ô la bonne pensée!
(Elle arrange les fleurs sur la tête d’Agathe)
Avec ces roses-là,
que pour la fiancée
une couronne soit tressée!
A merveille! On attend.
C’est l’heure, hâtez-vous!
(CHŒUR)
OTTOKAR
Faisons trêve au banquet.
Au tir je vous invite.
Brave chasseur, votre gendre me plaît.
KUNO
Votre altesse est trop bonne.
GASPARD (à part)
Où donc est la petite?
Samiel, à moi!
(Il regarde sur l’arbre et regarde derrière lui.)
OTTOKAR
Un triomphe complet
justifie en ce jour son choix
et mon bienfait.
KUNO
Prince, croyez qu’il le mérite.
MAX (à part)
Dieu! Si mon bras tremblait!
OTTOKAR
Je ne vois pas la fiancée.
KUNO
Daignez permettre, mon seigneur,
que sans elle
l’épreuve ici soit commencée.
L’émotion redouble
au moment du bonheur.
OTTOKAR
Volontiers.
Ah, sans doute à pareil jour,
nos cœurs battaient aussi.
MAX (à part)
A la fin te voici,
instant que je redoute.
Ô, qui de toi, désormais,
dépend mon destin!
Balle enchantée,
au but, ton coup soit certain!
(Il charge son fusil avec précipitation)
OTTOKAR
Jeune chasseur, sois prêt!
Tiens, cet oiseau: qu’il tombe!
MAX
Cette colombe blanche?!
(à part)
Ah, soutiens-moi, mon Dieu!
(Il vise)
OTTOKAR
Allons, courage! Feu!
AGATHE (accourant)
Arrête! C’est moi la colombe!
(Le coup part, Agathe tombe)
(FINAL)
© Monir Tayeb et Michel Austin. Tous droits de reproduction réservés.